L’intervention du chef de l’état, hier est incompréhensible et accentue dans le pays l’effet de doute sur le bien fondé des décisions prises ou pas. L’exercice était-il si difficile ? François Hollande serait bien inspiré de voir (ou revoir) la célèbre série danoise Börgen qui « dépiaute » admirablement l’exercice du pouvoir et comment s’y prendre dans les pires situations.
Fallait-il vraiment que le pouvoir se laisse prendre dans l’affaire Leonarda ? Le président normal est-il donc celui qui se mêle de tout ? Depuis hier soir on mesure les dégâts politiques considérables engendrés par ce dialogue surréaliste entre le président de la république et Léonarda, une jeune fille de 15 ans, cette dernière tenant outrageusement tête au chef de l’état.
Il n’y a aucun mépris dans mon propos à l’égard de cette jeune fille. Mais franchement… est-ce acceptable ? Au moment où la Bretagne se lève à son tour pour lutter pour sa survie économique, au moment où le chômage reste un problème crucial, au moment où l’exécutif est dans une passe plus que difficile, ce spectacle surréaliste a de quoi faire hurler les français.
Les médias n’aident pas François Hollande, ils raffolent de ce genre de situations pittoresques, ils y mettent les moyens, plusieurs directs au journal de 20 heures avec cette jeune fille… accentuant ainsi l’incroyable affaiblissement du chef de l’état. Quoi, il lui tend la main et elle refuse ? On est en plein Gala, qui aurait pu imaginer que François Hollande perdrait à ce point là la main ?
Voilà pour la forme, inadéquate, mais il y a aussi, hélas, le fond. Quel est le conseiller qui a pu mettre en avant cette situation dite de « compromis », on acte de la régularité de la procédure, faisant aussi on sauve la mise à Manuel Valls, mais on propose à la seule Léonarda, jeune fille de 15 ans, de revenir en France… Là les bras nous en tombent… s’il restait encore quelques français à l’écoute du président, il les a perdus à ce moment là.
Qu’il pense sincèrement ce qu’il dit ,et l’on s’étonne, en effet, qu’un père de famille, puisse imaginer séparer une jeune fille du reste de toute sa famille, il n’a pas l’expertise sociale et psychologique pour trancher en faveur d’un isolement total. Qu’il s’agisse de sa part d’une manœuvre, se disant que toute façon elle n’accepterait pas sa proposition, et ce serait cyniquement donner du mou pour la partie de la gauche qui s’est mobilisée sur cette affaire.
Piètres calculs… François Hollande perd sur tous les tableaux et il suffit de lire les réactions de la classe politique pour s’en rendre compte.
«Honte à François Hollande de faire passer les revendications minoritaires avant les intérêts de la majorité des Français! Honte à lui de contourner les lois de la République!», déclame Bruno Le Maire, député UMP et ancien ministre. De son côté, Jean-Luc Mélenchon s’engouffre en déclarant que le chef de l’état avait pris une décision d’ « une cruauté abjecte en sommant le collégienne de choisir entre vivre en famille ou revenir seule en France. » Le parti communiste, de son côté, a solennellement dit que François Hollande avait commis « une grave faute politique et morale ».
Mais le plus incroyable, c’est que même le « gentil » premier secrétaire du parti socialiste Harlem Désir s’est désolidarisé avec le chef de l’état : « Tous les enfants de la famille de Leonarda doivent pouvoir finir leurs études en France accompagnés de leur mère »,
Il faut bien l’admettre la gauche et le Parti socialiste ne disposent pas d’un chef… et sous la Vième république cela peut se révéler très vite mortel