Il fallait attendre l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy pour y voir plus clair sur les enjeux de cette campagne présidentielle. Nous y sommes, le décor est planté et les règles mieux connues.
La déclaration de Sarkozy à TF1 et son discours de Marseille donne le ton et la voix qu’il s’apprête à emprunter. Pour les 62 jours qui nous séparent du 1er tour de l’élection présidentielle, cela va être dur et cette posture va durcir le face à face avec Francois Hollande. Les conséquences en sont importantes. Le président a depuis l’annonce d eTF1 pris déjà un point à François Hollande au 2ième tour. Il faut attendre un peu pour voir si cet écart continue à se réduire. Si c’est le cas, ce que je crois, les conséquences sont multiples. Les chances de l’emporter pour Nicolas Sarkozy deviendraient réelles, et surtout cette bipolarisation aurait pour effet de stopper toute progression pour les trois autres candidats à potentiel que sont Marine Le Pen, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.
Personne ne peut nier que ces trois candidats avaient un potentiel de voix à gagner, du moins jusqu’à ces jours-ci et ils pouvaient légitiment espérer et revendiquer cette possibilité de faire évoluer les intentions de vote en leur faveur.
Marine le Pen pourrait, si elle ne s’était pas engagée à quitter l’euro, mordre encore plus sur l’électorat de Nicolas Sarkozy en jouant la carte, je suis la seule à n’avoir jamais gouverné, faites-moi confiance. Elle pourrait aussi prendre sur l’électorat de François Hollande en continuant à jouer l’air du « tous pourri ».
François Bayrou pourrait surpasser Nicolas Sarkozy au 1er tour en réussissant à convaincre suffisamment d’électeurs de droite qu’il avait plus de chance que le président sortant pour battre François Hollande au deuxième tour. C’est sa carte maitresse, mais l’agressivité marqué par Nicolas Sarkozy à Marseille pourrait stopper nette cette hémorragie de voix.
Jean- Luc Mélenchon a le pouvoir de séduire naturellement une partie des électeurs de François Hollande par sa posture « à gauche toute » qui ne peut que séduire cet électorat de gauche, « douché » par le réformisme de leur candidat. Mais sans doute le poids des intentions de vote plaçant Hollande nettement en favori génère un vote utile dont Mélenchon n’arrive pas à se défaire.
Tous ces doutes étaient autant de potentialité pour faire évoluer très nettement les intentions de vote. Plus l’écart entre Nicolas Sarkozy et François Hollande va se réduire et plus ces potentialités vont disparaitre. Le vote utile risque de jouer plus fort encore sur un face à face UMP/PS qui deviendrait incertain.