"et celui qui répand la calomnie est un insensé" René Descartes
Jusqu’alors le débat restait circonscrit sur les « affaires », on n’en parlait pas ou peu, chaque camp en embuscade craignant les retours de bâtons. La porte parole du président sortant Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) est sortie du bois pour reprocher à François Hollande l’affaire DSK.
Cà y est les « snippers » de Nicolas Sarkozy ont décidé de dégainer les arguments « poubelles ». Ils étaient plusieurs dont la porte parole à accabler François Hollande à propos de la convocation et de la garde à vue de l’ancien directeur du FMI, Dominique Strauss Kahn(DSK). La porte parole a déclaré : « il y aura peut-être, au terme de la garde à vue de DSK, des informations intéressantes sur les pratiques des fédérations socialistes du Nord et du Pas-de-Calais"….: "Si M. Hollande est là où il est, c'est parce que DSK est là où il est."
De son côté Sébastien Huyghe, secrétaire national de l'UMP, a accusé le candidat socialiste à la présidentielle d'avoir "couvert par son silence" des "affaires de fric et de sexe"…."M. Hollande, qui a été onze ans premier secrétaire du PS, était forcément au courant"… " Il veut une République irréprochable ; il a été le premier à couvrir ces turpitudes"…" Il faut que M. Hollande s'explique sur son silence, d'autant plus qu'il a décidé de prendre comme directeur de campagne Pierre Moscovici, qui a été proche parmi les proches de DSK et qui ne pouvait ignorer le fait qu'il se vautrait, dans de grands hôtels, dans la luxure."
Luxure, le mot est lâché… avec de sinistres résonances moralisatrices. Il ne reste plus qu’aux portes paroles du candidat socialiste à faire référence aux affaires Woerth-Bettencourt et Karachi, lesquelles impliquent directement la responsabilité du Président.
L’équipe de François Hollande s’est déclarée « consternée par ces attaques dignes de l’extrême droite » et fait remarquée que « François Hollande ne se permettrait pas de considérer Nicolas Sarkozy responsable des turpitudes des uns et des autres. » Et, enfin, François Hollande n’est pas « le candidat de remplacement de DSK » comme l’UMP aime à le souligner, il a été désigné, lui, dans le cadre d’une primaire qui a rencontré le large succès que l’on connait. Nicolas Sarkozy ne peut pas en dire autant, lui qui s’apprête à violer les statuts de son parti en ne soumettant pas sa candidature à un congrès de l’UMP.
Faut-il s’étonner de ces propos de bas-étage ? Non ils étaient attendus pour deux raisons principales. La première étant que c’est dans la nature de la droite d’opérer ainsi, l’histoire de France est truffée de tels événements, parfois bien plus graves. La deuxième tient au fait que le président sortant n’arrive toujours pas à remonter son retard au deuxième tour (56/44), même s’il a réduit l’écart de premier tour.
Il est vrai que tout cela ne grandit pas l’UMP, mais ces actions finissent par dégrader l’ensemble du débat et rejaillissent sur tous les candidats et partis politiques. Mais là aussi cette stratégie a une raison secrète : pousser le maximum d’électeurs à la pèche à la ligne. Déjà que curieusement ces élections sont organisées en plein milieu des vacances scolaires.