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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 15:50
Roger Coggio, entre théâtre et cinéma.

Il est né dans une famille italienne à Lyon, le 11 mars 1934, ses attaches lui ont tenu au corps jusqu’à sa fin, le 22 octobre 2001 à Bobigny à l’âge de 67 ans. Italien, lyonnais et amateur de football, c’est ainsi que je l’ai connu dans les années 1981. Mais surtout fou, fou de théâtre, fou de cinéma, éperdument tourné vers un public qu’il voulait rendre de plus en plus sensible aux œuvres magistrales de l’esprit, au sens où l’entendait André Malraux, et surtout Jean Vilar.

A la sortie de la guerre, il est manœuvre sur les chantiers dès l’âge de 14 ans. Chaque moment de liberté, il le passe au stade, mais aussi au cinéma. Footballeur ou acteur, son cœur balance, mais ce sera acteur, il monte à Paris et frappe à la grande porte : le cours Charles Dullin. Il y apprendra toutes les ficelles du métier de 1951 à 1953. Il a 19 ans, c’est Roger Cayatte qui le révèle dans « Avant le déluge ». Film franco-italien, qui révèle les tensions de la guerre froide. Cinq jeunes gens, dans la panique générale due à un risque de guerre nucléaire, décident de s’enfuir et de se réfugier sur une île au fin fond du Pacifique. Roger Coggio, pour son premier film, partage l’affiche avec Bernard Blier, Marina Vlady, entre autre.

Il enchaine en 1955 avec Raymond Bernard qui adapte un roman de Philippe Hériat, « Les Fruits de l’été », il y retrouve Edwige Feuillère, Pauline Carton et Henri Guisol.1956, c’est la rencontre avec Robert Hossein qui tourne « Pardonnez nos offenses » avec Marina Vlady, mais aussi Pierre Vaneck, Giani Esposito, Julien Carette, Samy Frey, Roger Dumas, Rosy Varte et Dario Moreno. C’est l’histoire de deux bandes rivales, jeunes délinquants contre jeunes gitans !

Puis il tourne, en 1957, avec Léonide Moguy « Donnez-moi ma chance », une jeune femme est découverte dans un concours, elle quitte son village pour « monter » à la ville. La distribution est brillante : Michèle Mercier, Noël Roquevert, Françoise Brion, Henri Crémieux, Maurice Biraud, Marie-José Nat …

A 23 ans il a déjà une belle filmographie et surtout de belles rencontres. C’est alors qu’il fait la rencontre qui va changer sa vie et surtout donner un sens à son amour naissant du théâtre, Jean Vilar l’accueille au Théâtre National Populaire (TNP) de 1957 à 1960. Il l’encourage à la mise en scène. Il sera donc de la grande aventure d’Avignon, nous dirons deuxième partie.

Vilar a créé le festival à Avignon en 1947 dans la cour d’honneur du Palais des Papes. Cela fait déjà dix ans qu’ont rejoint Jean Vilar : Alain Cuny, Michel Bouquet, Silvia Montfort, Jeanne Moreau, Maria Casarès, Philippe Noiret, Monique Chaumette, Jean Le Poulain, Charles Denner, Georges Wilson et surtout … Gérard Philipe, déjà célèbre par le cinéma, l'icône du théâtre français, avec ses rôles du Cid et du Prince de Hombourg.

En travaillant au TNP et au festival d’Avignon, Roger Coggio voit grandir en lui l’idée même du théâtre populaire, qu‘accompagnent à ce moment-là les mouvements de jeunesse et les réseaux laïques.

Ainsi sur cette période jouera-t-il-en :

  • 1957 : Henri IV de Luigi Pirandello, mise en scène Jean Vilar, TNP Festival d'Avignon
  • 1957 : Meurtre dans la cathédrale de Thomas Stearns Eliot, mise en scène Jean Vilar, TNP Festival d'Avignon
  • 1958 : Lorenzaccio d'Alfred de Musset, mise en scène Gérard Philipe, TNP Festival d'Avignon
  • 1958 : Œdipe d'André Gide, mise en scène Jean Vilar, TNP, Festival de Bordeaux, Festival d'Avignon
  • 1959 : Meurtre dans la cathédrale de Thomas Stearns Eliot, mise en scène Jean Vilar, TNP Festival d'Avignon

Nourri de cette épopée du théâtre Roger Coggio met en scène et joue « le journal d’un fou » de Nicolas Gogol en 1963. L’aventure est considérable, elle le portera toute sa vie, il fera le tour du monde avec cette pièce. Encore aujourd’hui si les hasards de ma vie professionnelle m’amène à évoquer le nom de Coggio, je tombe immanquablement sur la même remarque « ah ! Oui je l’ai vu dans le journal d’un Fou, c’était inoubliable ». Il finira par en faire un film en 1987, dont j’ai encore le souvenir même du tournage, un tournage à la Coggio, avec le respect des règles syndicales, tarifs et pauses comprises.

1968, la révolution de mai bat son plein et Roger Coggio tourne avec Orson Wells « Une histoire Immortelle » avec Jeanne Moreau.

1973 c’est aussi l’aventure de « Belle » d’André Delvaux avec Danièle Delorme et Jean-Luc Bideau.

Il fait la rencontre d’Elisabeth Huppert et réalise quelques grands succès populaire comme « Silence... on tourne » (1976), « On peut le dire sans se fâcher » (1978), « C'est encore loin l'Amérique » (1979).

Nous nous sommes connu peu après en 1981. Il venait de tourner un chef d’œuvre en adaptant l’œuvre de Molière « les fourberies de Scapin ». En proie, comme il l’a a été toute sa vie, à des dettes effroyables, il était venu chercher le secours d’André Henry, Ministre du temps Libre, dont j’étais le conseiller. Ce fût le début d’une grande amitié, après lui avoir ouvert les portes, jusque-là fermées, de la télévision, il obtint quelques rachats de droits qui lui donnèrent l’air dont il avait besoin.

C’est à ce moment-là que nous avons créé les Amis du Cinéma Populaire (ACP) avec pour objectif de porter à l’écran les grandes œuvres du répertoire théâtral français. Partant du constat que les Anglo-Saxons avait su le faire pour leur répertoire. Mais les ACP, c’est aussi l’histoire d’une méthode originale de préfinancement des films par le public et d’un élan ou d’un retour vers l’esprit même de l’éducation populaire. Mais les années 80 n’étaient pas dans l’esprit des années 50. S’il put tourner ou faire tourner quelques films, il renoua avec les difficultés financières. Son caractère intransigeant et son incapacité à travailler ses relations, l’isolèrent peu à peu du monde du cinéma. Il réalisa ou produisit encore :

  • 1982 : Le Bourgeois gentilhomme
  • 1984 : Les Fausses Confidences de Daniel Moosmann
  • 1985 : Monsieur de Pourceaugnac de Michel Mitrani
  • 1985 : Rue du départ de Tony Gatlif
  • 1987 : Le Journal d'un fou
  • 1989 : La Folle Journée ou le mariage de Figaro
  • 1998 : Je suis vivante et je vous aime de Roger Kahane

Il s’est installé dans les années 1970 à Plessis Luzarches (Val d’Oise), une maison qu’il a rachetée au chanteur Hugues Auffray située au coin, de la rue de la Mairie et celle du moulin. Il y connu sa dernière grande aventure sentimentale avec Fanny Cottençon avec laquelle il s’installe à la fin des années 80, elle partage sa passion jusqu’à coproduire avec lui ses films sur le modèle des ATP. Elle lui donnera un garçon Maxime né en 1990. Ce dernier a depuis entamé une carrière d’acteur, il a aujourd’hui 24 an, a tourné dans « Section de recherches » (2013)) pour la télévision, « Famille d’accueil » (2010) et un téléfilm « Comme chez soi » (2010). Au théâtre, il a renoué avec les amours de son père en jouant dans « « On ne badine pas avec l'amour», d'Alfred de Musset avec Annabelle Bril et Ada Grudzinski.

Roger Coggio est rattrapé par la maladie, Fanny Cottençon et leur fils Maxime l’accompagnent dans ses derniers moments.

J’aurai la chance de leur revoir une dernière fois en novembre 2000 à Cabourg, à l’occasion de la première Rencontre Européenne des Artistes, où je l’ai invité à débattre et à parler de son expérience unique dans un atelier intitulé : « Nouvelles formes d’exercices du métier d’artiste- interprète ».

Il repose dans le petit cimetière du plessis-Luzarches, sous un caveau de marbre noir avec juste en lettre dorée son nom : Roger Coggio.

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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 16:50

L'actrice avait été hospitalisée ce lundi pour  un malaise au CHU de Nimes. Elle est morte ce jeudi 25 juillet et c'est un peu de mon âme qui s'en est allée. Elle était de ces actrices exceptionnelles avec un caractère tranchée qui la faisait sortir du lot...Sa filmographie est exceptionnelle... elle est en paix auprès de sa fille Pauline, disparue dans des circonstances tragiques

 

 

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 16:54

Pviry-Babel-Roger3.jpgour continuer la galerie de portraits de femmes et d’hommes que j’ai eu la chance de côtoyer, aujourd’hui je vais évoquer la mémoire d’un ami, lui aussi mort trop tôt. « Saltimbanque », tel il parlait de lui par défi et par humilité aussi. Il a touché à tout avec talent, professeur des universités, il était cinéaste, acteur, réalisateur, scénariste, journaliste, écrivain régionaliste et surtout pionnier de l’enseignement de l’audiovisuel à l’université et un très grand humaniste.

Comme Jack Lang, il est originaire de Mirecourt dans les Vosges, il y est né le 19 janvier 1945. Il passe son enfance à Nancy dans un milieu déjà universitaire, puisque son père adoptif était directeur de la Cité universitaire de Nancy. Son père biologique est mort accidentellement en service quelques mois avant sa naissance. Vosgien, il aimait à le souligner, en rappelant qu’il était petit fils d’un luthier et d’une brodeuse, tous deux de Mirecourt.

Il fait des études classiques au lycée Henri-Poincaré  de 1955 à 1964. Il s’inscrit à la faculté des lettres, la même où je fis mes études et où bien des années plus tard je fis sa rencontre, d’abord comme enseignant. Il y obtint une licence de Lettres Modernes, suivie d’une maitrise de stylistique. Il commence à travailler sur Albert Camus et devient alors Vice-président du journal étudiant L’Echo des Lettres, il y fait son apprentissage journalistique avec ses premières critiques cinématographiques. Il commence son aventure, sans fin, avec le cinéma.

Entretemps il se marie en 1969 avec Françoise Charmoillaux, dont il aura quatre enfants : Jean, Gérard, François et Anne.

Il se présente au Capes de lettres, il est reçu et prend son premier poste au CES Emile Gallé d’Essey-Lès-Nancy. Il rédige sa thèse d’état et obtient rapidement un poste d’assistant à la faculté des Lettres de Nancy en 1970 à l’UER de Lettres.

C’est avec le professeur Guy Borelli qu’il commence à organiser le premier colloque sur l’enseignement et le cinéma (1973). En 1974, je le rencontre, lui comme enseignant, moi comme étudiant en lettres. Parmi mes enseignants, il fût l’un de ceux qui m’a marqué par son engagement, sa passion et son extraordinaire disponibilité envers les étudiants. C’est à lui que je dois sans doute cette qualité que me reconnaissent mes étudiants d’aujourd’hui. Je mets modestement mes petits pas dans les siens.

Il entreprend un important travail sur le film la Grande Illusion de Jean Renoir. Et soutien sa thèse en 1973 avec la mention Très Bien. Il poursuit son étude sur l’image de la femme, toujours dans l’œuvre de Jean Renoir, il en fera sa thèse de docteur d’état en 1988. Il est nommé professeur des Université le 1er octobre 1987. Il rejoint la section Science de l’information et de la communication de la faculté des lettres de Nancy.

Il se constitue une solide culture cinéphilique, reconnue par les plus grands de la filière. Ainsi le scénariste Henri Jeanson le cite dans ses mémoires. Il va se mettre à la réalisation et apprend le métier aux côtés du cinéaste Michel Guillet.

Sa réputation dans le monde de l’audiovisuel l’amènera à prendre des responsabilités hors de l’université, à la télévision régionale, Il sera le directeur de Radio France Nancy de 1983 à 1985. Il donnera ainsi leur chance à de jeunes auteurs lorrains, comme Francis Kuntz, dit Kafka. Il mettra en place les premiers diplômes universitaires en cinéma.

Il sera un acteur de la société civile. A 42 ans il sera élu comme conseiller PS de Vandoeuvre lès Nancy et en 1992 il deviendra grand –maître adjoint du Grand Orient de France. Depuis la fac, nos chemins n’ont pas cessé de se croiser en politique et ailleurs… J’aimais, comme tant d’autre son extrême simplicité, son humour, son détachement et sa liberté. J’ai rarement connu d’hommes plus libre que lui. Ni l’ambition, ni le souci de la carrière ne pouvaient lui dicter ses pas. Il savait dire oui, il savait dire non et il savait s’éloigner de ceux qui ne méritaient pas sa confiance. Sa soif de vivre était telle qu’il ne risquait jamais de se trouver désarmé par la vie. Son talent était tel qu’il trouvait toujours à faire.

Créateur, innovateur il fonde avec Noël Nel et Eric Schmulevitch  l’Institut Européen du cinéma et de l’audiovisuel en 1994. Il produit l’émission « Continentale » sur FR3 en 1995, et co-fonde la société « Ere production » à Nancy en 1996. Chercheur de grande renommé, il avait commencé un important travail de recherche sur Jean d’Arcy, ancien directeur des programmes de l’ORTF, dont il a fait déposer les archives à Nancy.

Sur le plan de la création, on lui doit d’innombrables enregistrements radiophoniques et films sur la Lorraine. Il a eu le Prix de l’Académie des Beaux Arts pour son ouvrage co-écrit avec Daniel Corinaut « Travelling du rail » chez Denoël.

Il passe de l’écrit à l’image avec le même talent. Il obtient le prix Jacques Rosenberg (Fondation Auschwitz) pour le film co-réalisé avec Régis Latouche : « Français pour 42 sous ». C’est le travail en équipe et en duo qui le touche le plus.

Il fut aussi acteur dans de nombreux films : 1977 : La mort du téméraire de Marthe Hornus : Le journaliste qui interviewe Charles le Téméraire (Roger Hanin), 1978 : Louise Michel, la Vierge Rouge de Michel Guillet : L'officier versaillais, 1978 : Propos d'un libertin de Michel Guillet : Diderot, le journaliste, 1981 : Le Mécréant de Jean L'Hôte : Le planton, 2006 : Le temps de la désobéissance de Patrick Volson, TV : Alex, Le journaliste

Les hommages suivront : il devient membre de l’Académie Stanislas et reçoit la décoration de Chevalier des Arts et Lettres.

Comme réalisateur et scénariste, il laissera derrière lui plus de 27 documentaires, dont : 1978 : Propos d'un libertin : Diderot, coréalisé avec Michel Guillet - Documentaire, 13 min, FR3, ;1984 : Robert Schuman, coréalisé avec Jean-Marie Deconinck - Documentaire, 104 min, RTBF ; 1990 : L'Amérique de Jean Baudrillard - Documentaire, 13 min, France 3 ; 1999 : Paul Verlaine - Documentaire, 26 min, France 3 ; 2001 : Le pays aux 800 000 Présidents, coréalisé avec Régis Latouche - Documentaire, 104 min, France 3 ; 2002 : Retour à Mirecourt - Documentaire, 20 min, IECA ; 2004 : Sweet Lorraine, suite lorraine (septembre 1944) - coréalisé avec Nathalie Conq et André Villeroy - Documentaire, 100 min, IECA

Il meurt, hélas, trop jeune le 15 mai 2006 à Nancy, qu’il n’a jamais quitté.

On ne l’oublie pas, dès 2006 le festival de cinéma Aye-Aye (Nancy) lui rend hommage. L’année suivante, c’est la ville de Mirecourt qui le met à l’honneur en inaugurant la salle Roger Viry-Babel.

En 2008, son ancien étudiant Philippe Claudel lui consacre une dédicace au générique de son film « Il y a longtemps que je t’aime », dont de nombreuses scènes sont tournées à Nancy.

 

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 11:23
On a les icônes que l'on mérite. Gérard Depardieu et Brigitte Bardot pour des raisons différentes ont annoncé leurs intentions de prendre la nationalité russe. Il y de quoi surprendre le commun des mortels. Vladimir Poutine a bien évidemment saisi la bonne occasion.

Heureusement que les gens ordinaires et modestes sont légion, car eux savent, même intuitivement, tout ce que le pays qui les a vu naître, leur a apporté. L'éducation, la santé, la sécurité et une histoire commune dont ils sont fiers. Oui c'est sans aucun doute vers cette France profonde qu'il faut se tourner pour apprécier ce que le mot patriotisme veut dire.

De leur côté, Depardieu et Bardot ont bénéficié de l'aide de l'état pour s'enrichir honteusement avec des films pour lesquels se sont essentiellement ces français de la France profonde qui leur ont apporté le succès, la célébrité et la richesse. C'est donc à eux que ces ces deux stars du cinéma français vont prochainement tourner le dos. Le premier croit le faire en condamnant un gouvernement socialiste qui n'a pas ses faveurs, l'autre un pouvoir indifférent à la cause des animaux. Et s'ils réfléchissaient un peu... Les socialistes ne sont en rien propriétaire du pouvoir, et ce gouvernement aujourd'hui indifférent aux malheur des animaux peut changer demain.

Mais Depardieu par ses choix montre son attachement au pouvoir fort, voir autoritaire, il n'aime ni ne respecte la démocratie. Mais bon Louis Ferdinnand Céline est un grand écrivain doublé d'un beau salaud, raciste et antisémite.

Brigitte Bardot est une égoïste raciste et d'extrême droite, elle aussi n'aime pas beaucoup la démocratie. Arlety et d'autres ont collaborés avec les allemands pendant l'occupation et sont par ailleurs des artiste de talent. Être artiste ne donne pas l'assurance d'être un bon démocrate.

Laissons sans regrets ces deux là rejoindre le régime politique qui leur convient. En échange ce sont plus de 15 000 russes qui fuient un pays qui sent bon le faschisme pour l'Europe occidentale et ses valeurs humanistes.

Il nous reste, me semble-t-il, bon nombre d'artistes qui ont tout aussi de talents que ceux là.

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 13:04

Alice-Winocour.jpf.jpgAlice Winocour est née à Paris le 13 janvier 1976 et a grandi dans le 13ième  arrondissement, dans le quartier des peupliers, élevée sous le regard attentif de sa mère qui l’a préparé à recevoir une éducation particulièrement riche, mais aussi de son père, producteur de superbes documentaires. Alice après des études de droit rejoindra naturellement la Femis.

 

Elle débute sa formation dans un premier temps à la section production, pour rejoindre rapidement celle du scénario. Elle a 27 ans quand elle co-écrit son premier court-métrage Orphée : « Il descend aux enfers, avec la bénédiction des dieux, pour ramener à la vie Eurydice. Mais pour cela il doit s’engager à ne pas la regarder dans les yeux…. » C’est Kamen Kalec qui réalisera ce court-métrage de 12 minutes. Alice y donnera la réplique à Stefan Piryov.

 

En 2004, elle gagnera le prix de l’Avenir pour le meilleur scénario. Elle écrira alors son premier court-métrage Kitchen  en 2005. C’est l’histoire d’une femme qui préparant le dîner de son mari s’empêtre dans la cuisson de deux homards qui s’enfuient à la mesure de la décomposition de son couple. Elle choisira Elina Löwensohn, pour le rôle principal et Bernard Nissile dans le rôle du mari. Kitchen sera présenté à Cannes en compétition la même année pour la Palme d’Or du court métrage. Il obtiendra le grand Prix du court métrage au festival International du film d’Aventures de Valenciennes en 2006, ainsi que le prix d’interprétation Féminine.

 

En 2007 elle réalisera Magic Paris avec comme interprète principale Johanne ter Steege, pour lequel elle obtiendra  le prix de meilleur réalisateur au Festival du film romantique de Cabourg.

 

Elle co-écrira en 2008 le film Home avec isabelle Huppert et Olivier Gourmet.

 

En 2009 elle réalisera un court-métrage de 15 minutes Pina Colada dont elle sera aussi la scénariste, avec Aurore Clément et Yann Tregouet.

 

C’est en 2011, à 35 ans qu’elle va réaliser son premier long métrage  Augustine avec Soko et Vincent Lindon sur son propre scénario : «  Hivers 1885, à l’hôpital de la Pitie Salpêtrière, le professeur Charcot étude une maladie mystérieuse : l’hystérie. Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori et la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude elle deviendra peu à peu objet de désir. »

 

Le film sera quatre fois nommé : au festival international du film de Stockholm (2012), au festival de Cannes (2012), à la semaine internationale de la critique (2012) et au festival du film Francophone d’Angoulême (2012).

 

C’est donc un film tiré d’une histoire vraie, au départ le rôle du professeur Charcot aurait du être tenu par Benoît Poelvoorde.. Quant à celui d’Augustine Alice Winocour voulait absolument une inconnue. C’était sans  compter avec la force de persuasion d’une chanteuse mythique et un peu bizarre : Soko. Celle-ci a voulu à tout prix tourner ce film et à force d’harcèlement elle a obtenu l’accord de la productrice et de la réalisatrice.

 

La réalisatrice dit de son film : « L’hystérie en soi, est tout sauf naturelle. Le corps se met à faire des choses qu’il ne peut pas faire normalement » ; pour expliquer l’atmosphère fantastique et parfois irréelle de son film elle fait bien volontiers référence à David Cronenberg et David Lynch.

 

Le film à l’affiche aujourd’hui fait couler beaucoup d’encre et suscite de nombreuses critiques plutôt élogieuse dans l’ensemble de la presse ; ainsi le Monde n’hésite-t-il pas écrire : « Alice Winocour ne manque pas de cran... Loin de n'être qu'illustratifs, les rapports de forces entre le médecin et la malade chargent le film d'une tension érotique et anxiogène, électrisée par un duo d'acteurs joliment complémentaires - elle animale et explosive, lui tout d'émotivité rentrée ».

 

Une nouvelle étoile du film français a fait ainsi son apparition, Alice Winocour a écrit et réalisé un pur chef d’œuvre : Augustine. Elle a pris beaucoup de risques et c’est sans doute pour cela même que son film est une réussite. C’est avec impatience que nous attendons de voir la suite…

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 10:49

arton78.png-  « Maurice » 1987 James Ivory avec Hugh Grant et James Wilby (lion d’argent 1987 et prix d’interprétation masculine) adaptation d’un roman d’Edward Morgan Forster,

-  « Retour à Howards End » 1991  James Ivory avec Anthony Hopkins et Emma Thompson et Vanessa Redgrave, adaptation d’un roman d’Edward Morgan Forster ; grand prix du 47ième festival de Cannes,

- « Les vestiges du jour » (Remains of the day) 1993 adaptation du livre de Kazao Ishigaro avec Anthony Hopkins et Emma Thompson,

-  « The hours » 2002 Stephen Daldry, musique de Philip Glass, d’après le roman de Mickael Cunningham avec Nicole Kidman (Virginia Wolf) Meryl Streep (Clarissa) et Juliana Moor (Laura Brown) sacre de la meilleure actrice Nicole Kidman,

-  « Les gens de Dublin » (The Dead) 1987 John Huston adaptation d’une nouvelle de James Joyce,

-  « Rusty Jame »s (Rumble Fish) 1984 de Francis Ford Coppola,  avec Matt Dillon et Mickey Rourke, Nicolas Cage,

-   « Le survivant » 1971 (The omega man) Boris Segal d’après le roman d’anticipation de Richard Matheson « I am a legend » avec Charlton Heston (Robert Naville),

-  « Mort à venise » (Death in Venice) 1971 Luchino Visconti d’après une nouvelle de Thomas Mann avec Dick Bogard,

-   « Rebecca » 1940 de Alfred Hitchcock d’après le roman de Daphné du Maurier avec  Laurence Olivier et Joan Fontaine,

-   « Le crépuscule des Dieux » 1972 Luchino Visconti avec Helmut Berger et Romy Schneider,

-   « Lawrence d'Arabie » (Lawrence of Arabia)  1962 de David Lean, Il est inspiré de la vie de Thomas Edward Lawrence dont le rôle est interprété par Peter O'Toole.,

-  « les Damnés » 1969 Luchino Visconti avec Helmut Berger,

-   « Tout sur ma mère » (Todo sobre me madre) 1996de Pedro Almadovar avec Marise Paredes et Penelope Cruz,

-  « Paris Texas » 1984 de Wim Wenders,

-   « Les ailes du désir » 1987 de Wim Wenders et Peter Handke avec Bruno Ganz et Solveig Dommartin,

-  « Alice dans les villes » 1974 de Wim Wenders,

-  « Un beau monstre » de Sergio Gobi avec Helmut Berger,

-   « Querelle » 1982 de Reiner Werner Fassbinder d’après le livre de Jean Genet avec Brad Davis et jeanne Moreau,

-   « Le Mariage de Maria Braun » (Die Ehe der Maria Braun) de Rainer Werner Fassbinder, sorti en 1979, avec Hanna Shygulla,

-  « Apocalypse Now » 1979  de Francis Ford Coppola  adaptation libre du roman de Joseph Conrad, - "Au cœur des ténèbres" (Heart of Darkness) avec Martin Sheen et Marlon Brando,

-   « Violence et passion » 1974 de Luchino Visconti avec Helmut Berger et Burt Lancaster,

-  « 2001- Odyssée de l’espace » 1968 Stanley kubrick d’après des nouvelles d’Arthur C. Clarke

Et Barry Lindon et  Shinning ….

-   « Le mépris » (Il disprezzi) 1963 de Jean-Luc Godard avec Brigitte Bardot et Michel Piccoli d’après le ; livre d’Alberto Moravia,

-  « La Storia » 1985 de Luigui Comencini avec Claudia cardinale d’après le roman d’Elsa Morante,

-   « Raisons et sentiments » (Sense et sensibility) 1995 d'Ang Lee d’après le livre de Jane Austen avec Emma Thomson et Hugh Gran,t

-   « Witt » 2001 de Mick Nichols HBO film avec Emma Thomson

« Death be not proud, though
some have called thee
Mighty and dreadfull, for,
thou art not soe,
For, those, whom thou
think'st, thou dost overthrow,
Die not, poore death, nor yet
canst thou kill mee... » 

John Donne

-   « My beautiful laundrette » 1995 de Stephan Frears

-  « Théorème » (Teorema) est un film italien de Pier Paolo Pasolini avec Terence Stamp et Silvana Mangano

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 14:42

Jean Sorel est né le 25 septembre 1934 à Marseille. Issu de la noblesse (les de Combaud de Roquebrune), il remonte ainsi jusqu’aux Capétiens. Sous de tels hospices, il était destiné à une carrière plus que prometteuse. Sa concurrence malheureuse avec Alain Delon fit qu’il «rata» cette carrière qu’on lui prédisait, en dépit de tournage prestigieux avec Visconti, Bunuel, Sidney Lumet. Il vit aujourd’hui à Paris.

Un parcours inégal

Son père fut le fondateur de la revue «Liberté». Il a été tué pendant la Seconde Guerre Mondiale. Jean Sorel participera à celle d’Algérie de (1956-1957).

Avec de tels ancêtres, il vise une carrière diplomatique en se préparant à l’Ecole Normale Supérieure. Le cinéma le rattrape. Il tourne à 25 ans son premier film «J’irai cracher sur vos tombes», avec Boris Vian.

Ensuite, Jean Sorel acteur enchaîne les tournages alternant l’Italie et la France («Les adolescentes» d’Alberta Lattuada). Sa beauté lui ouvrira largement les portes des films les plus prestigieux avec Claude Autant Lara, Carlo Lizzani, Michel Drach, Luchini Visconti, Roger Vadim.

Ses partenaires au cinéma sont Lea Massari, Marie-José Nat, Ralf Vallone, Lilli Palmer, Charles Boyer, Anna Karina, Curd Jürgens, Claudia Cardinale, Gina Lollobrigida, Raquel Welch, Virna Lisi, Monica Vitti, Caroll Baker, Catherine Deneuve…toute l’histoire du cinéma.

Puis, il tournera en Italie des rôles de moindre importances pour la télévision. L’homme de «Sandra» et de «Belle de jour» n’accédera jamais au statut de Star, malgré une filmographie étonnante.

Sa filmographie

Sa filmographie est vaste et inégale. Citons :

  • «Ca s’est passé à Rome», adapté d’Alberto Moravia et Pier Paolo Pasolini.

  • «Vive Henri IV, vive l’amour !», de Claude Autant-Lara.

  • «Vu du pont», adapté d’Arthur Miller par Sidnet Lumet.

  • «Germinal», par Yves Allégret.

  • «Chair de poule», adapté de James Hadley Chase par Julien Duvivier.

  • «Sandra» par Luchino Visconti.

  • «Belle de jour», adapté de Joseph Kessel par Luis Buñuel.

  • «Adélaïde», adapté de Joseph-Arthur de Gobineau par Jean-Daniel Simon.

  • «L’herbe rouge», adaptée de Boris Vian par Pierre Kast.

  • «Les sœurs Brontë», d’André Téchiné.

  • «La naissance du jour», d’après Colette par Jacques Demy.

  • «Une mère russe», de Michel Mitrani.

Jean Sorel ne fera plus que de brèves apparitions à la télévision française («Les Cœurs brûlés» en 1992), et au cinéma, en 2008, avec «L’ultimo Pulcinella», et une très brève apparition au théâtre avec Roger Planchon, dans «Alice par des chemins obscurs» (1984).

Cinema in the Cemetry

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Présentation

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L'auteur

  • Jean Pelletier
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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Bonne lecture.
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques. Vous pouvez vous abonner à ce blog ou me suivre sur ma page facebook et mon compte twitter https://www.facebook.com/jean.pelletier 77https://twitter.com/jmpelletier Bonne lecture.

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