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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 09:28

Curieuse idée, qui au final réserve de multiples surprises. Ruth note à l'insu de son compagnon, sur une longue période ( environ deux années) les propos de Xavier. Il en ressort quarante pages au final de propos déplacés, violents que les deux auteurs du spectacle qualifient même d'ordures verbales. Celles-ci sont réenregistrées par Xavier à froid et forment la trame essentielle du spectacle auquel participe épisodiquement leur fille Saralei. Le spectateur se retrouve ainsi au coeur de l'intimité d'une famille, avec le net sentiment de participer à un voyeurisme dérangeant

Winterfamilly

C'est l'histoire de l'improbable rencontre entre Xavier Klaine, né à Maxéville, banlieue de Nancy et Ruth Rosentahl, artiste israélienne. Xavier est titulaire  d'une médaille d'or de piano et de musique de chambre du conservatoire Régional de Nancy et Ruth de son coté, est diplômée de la Visual Theater School of Jérusalem. Ils jouent ensemble une musique peu ordinaire. C'est un mélange minimaliste, répétitif et obsessionnel où se mêle la politique et l'air du temps. Mais il s'en dégage une originalité qui les rend unique et une poésie indéfinissable, enveloppante où l'on finit par se perdre, à s'égarer dans une fuite imperceptible. A tout cela ils ajoutent des lieux de concerts tout aussi improbables : avec une préférence pour les églises (Xavier joue de l'orgue), mais aussi des galeries d'art, des clubs, des salles de rock, des squats ... et cela dans le monde entier. 

Depuis une quinzaine d'année leur prestations artistiques ont évolué vers  des performances théâtrales sur des thèmes, encore une fois uniques, que l'on pourrait dire "documentaires". Ils se produiront ainsi au Festival d'Avignon.

Leur trajectoire

Ils ont, ensemble, publié six albums sur les labels Sub Rose et Ici d'ailleurs:

 

Ils ont réalisé 4 performances :

 

Patriarcat

C'est une réussite, même si on se sent un peu perdu au début. La mise en scène se joue d'éléments de décors disparates et de jeux de lumières qui viennent environner les propos et les deux protagonistes, qui s'expliquent par répétitions. On alterne les propos enregistrés et les mêmes en direct. C'est brut, c'est cash.

Mais serait ce un règlement de compte? Deux acteurs qui lavent leur linge sale en public ? Non, car il y a une mise en abimes qui renvoie au delà de la question du patriarcat à ce que les femmes ont subi, subissent avec, au milieu, les hommes. Curieusement, on ne sent pas à vraiment parler, d'agression, ou de jugement,  mais juste une succession d'état de fait, mis à nu ... Comme cela au milieu d'une scène de théâtre... Parfois le jeu de lumière ou la fumée viennent la dessus planer .... serait-ce une leçon? Un apprentissage? du bourrage de crâne? Toutes ces questions viennent à l'esprit au fur et à mesure que la performance se déroule.

Mais au final c'est  une vision troublée ... pas nécessairement claire ... comme s'il s'agissait d'ingérer, avant d'être en mesure de comprendre réellement le processus en cours.

C'est cette alternance de moments clairs en eux mêmes et d'épisodes plus obscurs qui ouvrent dans notre esprit comme un passage, pour se poser là, un moment et vivre intensément quelque chose qui ne nous appartient pas, mais auquel on ressemble singulièrement.

Tout au long de la performance, on évoque involontairement aussi bien Beckett que Ionesco. A un moment même, le souvenir de la Classe morte de Tadeusz Kantor nous prend à la gorge ...

C'est de ce "voyage" qu'il est bien difficile de revenir​​​​​​, lorsque tout s'arrête et qu'il faut bien sortir de la salle ...

Dates à venir

 

7 décembre : 'Patriarcat', Centre Dramatique National, Lorient, France

6 décembre : 'Patriarcat', Centre Dramatique National, Lorient, France

25 nov. : 'Patriarcat', Festival Next, Lille, France

24 novembre : 'Patriarcat', Festival Next, Lille, France

20 novembre : 'Patriarcat', Festival Théâtre National de Bretagne, Rennes, France

19 novembre : 'Patriarcat', Festival Théâtre National de Bretagne, Rennes, France

18 novembre : 'Patriarcat', Festival Théâtre National de Bretagne, Rennes, France

17 novembre : 'Patriarcat', Festival Théâtre National de Bretagne, Rennes, France

16 novembre : 'Patriarcat', Festival Théâtre National de Bretagne, Rennes, France

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 13:58

imagesCANE8DSM.jpgQui se souvient encore du festival mondial du théâtre universitaire de Nancy ? Pas grand monde…alors que règne la « morte plaine » d’Avignon, ce festival si tranquille et si repu de sa propre réputation. Ce n’est pourtant pas si loin, c’est en 1963 que Jack Lang, tout jeune homme crée ce festival, qui deviendra dès les années 70 la référence mondiale du théâtre. Il le fait en compagnie d’un petit groupe d’étudiants volontaristes : Marc Delanne, Françoise Berge et Claude Conston. C’est dans ce creuset qu’à la fois vont émerger les plus grande figures contemporaines de l’art vivant : Bob Wilson, Pina Bausch, Tadeusz Kantor, Jerzy Grotowski, le Bread and Puppet Theatre, Hans-Peter Cloos et le Kollectiv Rote Rübe, le Pip Simmons Theatre Group, Shuji Terrayama, le Sankai Juku et le sentiment d’un théâtre porteur d’un espoir politique et social.

 

Mais il sera le lieu de façonnage de toute une génération illustre ou pas : Jack Lang, Robert Abirached, Roland Günberg, Lew Bogdan Jesdrzejowski, Michèle Kokosowski, et entre autre le jeune spectateur attentif Jean Luc Lagarce

 

Il sera le reflet parfait et voulu par ses concepteurs d’un théâtre mondial agissant et bondissant. Moult fois menacé, il sera maintenu par l’âpre ténacité de Jack Lang.

Il dira toute la révolte du monde, engagé dès sa première heure il sera anti-impérialiste, anti-fasciste et surtout anti-bourgeois. Il sera dans ses années post coloniale où dominent encore de grandes dictatures sur la planète et où même nos propres démocraties sont encore bien fragiles, une lumière, la lumière jetée sur un monde qui cherche ses rêves au milieu des luttes incessantes et qui poursuit sa recherche de l’utopie.

 

1963 – 1983 / Vingt années  de conquête.

 

Remontons à une dizaine d’année avant sa création, le théâtre universitaire d’après guerre commence à s’organiser, principalement au sein de la Fédération des T.U. (Théâtre Universitaire) du syndicat UNEF (Union Nationale des Etudiants de France). De ce fait, celui-ci est notoirement influencé par le Parti Communiste et le Mouvement de la paix. Des rencontres ont lieu en Allemagne, en Italie et en Pologne.

 

Ce théâtre là est déjà fortement « habité » par un humanisme de gauche, refusant la guerre et l’impérialisme (Tout cela sur fond de guerre froide et du Vietnam, de l’Algérie…). Cet humanisme est internationaliste et contre l’ordre établi, l’ordre bourgeois. Il porte déjà ce que sera plus tard Mai 68, un rejet de l’enseignement académique, du théâtre et de la société.

Jack Lang sera l’homme de ces années, issu d’un baby boom florissant et l’esprit tout de même léger. Suffisamment léger pour entreprendre la folle aventure du festival mondial universitaire de Nancy, en 1963 du 24 au 30 avril, sous le titre de « Dionysies Internationales Théâtre Etudiant ».

 

Revue de détail de cette toute première édition :

 

-       La République Fédérale Allemande avec le Studiobûhne de l’Université de Hambourg qui proposera  Une journée de Wu le Sage de Berthold Brecht, le ton est donné…

-       La France sera présente avec l’Association Théâtrale des Etudiants de Paris, Les esprits de Pierre Larivey, la Comédie Moderne de la Sorbonne, le Ciel et l’enfer de Prosper Mérimée  et le théâtre universitaire de Nancy avec Caligula de Camus.

-       L’Italie, la Pologne, la Suède, la Turquie, la Belgique et les Pays Bas seront représentés.

 

Les pièces sont jouées dans le Grand Théâtre de Nancy (Qui en verra, à partir de là, de toutes les couleurs), et le festival se termine par un grand bal dans les salons d’honneurs de l’Hôtel de Ville. Pour un festival qui sera qualifié par la suite de repaire de voyous et de révolutionnaires, il sera porté par les fonds baptismaux les plus conservateurs qui soient.

Mais le ton est donné, le succès au rendez-vous, une seconde édition se prépare. Elle se dénommera désormais « Festival Mondial du Théâtre Universitaire ».

 

D’autres pays s’ajouteront et deviendront des invités récurrents : l’Autriche, l’Espagne, la Grande Bretagne, Israël, le Mexique, la Yougoslavie, le Sénégal le Canada …. En 1964 Roland Günberg participe à l’organisation, il se souvient encore de l’arrivée de Jerzy Grotowski, c’est un inconnu dans son propre pays, la Pologne, qui fera l’événement. C’est en 1964 à Nancy que va naître le mythe théâtral le plus influent de la fin du XXème  siècle. Né en 1933 à Rzeszow en Pologne et mort en 1999 à Pontedera en Italie, Grotowski sera le théoricien du théâtre moderne, son pédagogue et celui qui le transformera le plus.

C’est aussi l’arrivée du Bread and Pupet de Peter Shooman. Celui-ci exprime toute son horreur de la guerre, il n’hésite pas à faire de son théâtre un théâtre engagé contre la guerre et les abus des états.

 

A partir de là le festival soulèvera un enthousiasme de plus en plus grand, aussi bien des parisiens avertis que des nancéens mêmes. Il connaitra une notoriété internationale que la France encore corsetée ne lui concédera pas. Alors que de nombreuses télévisions étrangères sont présentes, les chaines françaises se font rares !

 

La ville plutôt bourgeoise, bien qu’universitaire se livrera chaque année pendant une dizaine de jours à une « orgie » théâtrale dont les formes seront de plus en plus folles et dérangeantes. Les scènes s‘improviseront un peu partout, contingentées au Grand Théâtre ou à la Salle Poirel, elles s’adapteront aux gymnases municipaux puis scolaires, enfin elles envahiront de vieilles concessions automobiles (la révélation de Pina Bausch avec  le « Café Müller») , les arrières cours de la vieille ville, de somptueuses demeures dans la banlieue de Nancy (« La Maison de Verre » d’André Engel), des entrepôts , des usines et des mines désaffectées (« le Prométhée » du même André Engel, puis ivres de toutes ces audaces elles seront à la rue même : l’hémicycle classique de la place Carrière, le foisonnant parc de la Pépinière, puis la ville elle-même avec un  étonnant « Ubu à Nancy ».

 

Toutes ces formes aujourd’hui intégrées avec les arts de la rue sont une nouveauté, une agression même pour nombre de contemporains, une heureuse folie pour tous les autres.

Robert Abirached, alors critique de théâtre au Nouvel observateur écrivait alors : « Vingt-cinq troupes venues de vingt et un pays différents, un public d’une extraordinaire ferveur, et dans l’air, une fièvre croissante, communicative, autour du même objet : le théâtre. »

 

Arrive mai 68 qui s’abat sur la France comme à Nancy. Pour tous ceux qui suivaient le festival de Nancy, ce n’est pas complètement une surprise, tant le théâtre international ces dernière années s’était fait l’écho de toutes ces préoccupations sociales, culturelles et économiques. Le Festival perd son étiquette universitaire pour devenir simplement « Le Festival Mondial du Théâtre. »

 

L’équipe s’est structurée autour de Jack Lang avec un petit groupe de permanents qui se partagent les continents et vont eux mêmes prospecter les troupes les plus saillantes, avec à cœur de sélectionner des travaux à la fois expérimentaux et exigeants.

 

Dès 1969 la menace est sévère, l’intempétueux et insolent festival incommode les édiles de la ville, la menace de couper toutes les subventions est réelle…le ministère de la culture se fait tirer l’oreille. Sans argent plus rien n’est possible. Seul l’extraordinaire entregent de Jack Lang va sauver la situation. Les enragés et les révolutionnaires vont pouvoir continuer leur travail de sape de la société…

 

Mais pendant cela le théâtre s’invente de nouvelles formes, il se mêle à la danse, à la musique, à l’image et à la vidéo…De cet incroyable inventorium vont surgir des « monstres » du spectacle vivant, inconnus avant Nancy ils deviendront célèbres dans le monde entier.

1970, arrive de Suède Pistoltetearn, l’anatomie humaine s’affiche, c’est le rush sur le nu…on entend, on voit les acteurs crier leur jouissance sur scène. La compagnie RAT de Grande Bretagne explose les tabous…. Les acteurs sont nus, ils font l’amour et ils contestent l’ordre établi.

 

En 1971 je me souviens encore …« le Regard du sourd » de Bob Wilson au grand théâtre de Nancy. Nous étions prévenu, le nom de l’auteur résonnait à nos oreilles heureusement…Il a fallu plus d’une heure pour qu’un personnage passe de la gauche de la scène à son milieu afin de déclarer dans un micro avec une lenteur exaspérante : Ladies and gentlemans.. ; » suscitant cris et quolibets dans la salle, puis durant toute la nuit la magie wilsonienne opéra, du jamais vu, C’est à l’aube que le public sortit sur la place Stanislas et dans les premières lueurs, ils marchaient tous d’une lenteur calculée. C’est un inconnu, originaire du Texas qui se livre à cette prouesse hypnotisante, ivre de poésie. La notion du temps disparait. L’histoire ? Une nourrice tue deux enfants et cela sous le regard d’un sourd. S’en suit une suite de tableaux du point de vue du sourd dans un silence assourdissant.

Est-ce encore du théâtre ? La question est posée, mais le public et les critiques sont enthousiastes…. Un grand auteur est né.

 

De la même manière les acteurs du Conservatoire de Kinshasa du Zaïre donnent une représentation où dominent la folie et la torture. Nous sommes loin des danses coutumières. La japonaise Kiraishi explore aussi les dimensions de son corps en s’éloignant de l’enseignement traditionnel. Le théâtre devient une vaste entreprise d’introspection exubérante. Il n’y a plus de tabou. J’ai encore en mémoire le happening de Janos Gat qui s’est donné 24 heures durant aux spectateurs dans la rue sur son lit, en restituant un décor approximatif de chambre .

 

Je me souviens aussi de la silhouette de Mitterrand fidèle spectateur de toutes les éditions accompagné de Jack mais aussi de Roger Hanin. Je me rappelle avoir frôlé plus d’une fois la silhouette héraldique d’Alain Cuny, fidèle des fidèles du festival, sans jamais avoir osé lui adresser la parole, de peur de l’importuner.

 

fotka-Tadeusz-Kantor.jpgNancy et sa banlieue sont mises à contribution, Laxou avec l’incroyable El teatro Campesino de Luis valdez, Malzéville avec Kantor et « Sa classe morte », nous étions debout dans un gymnase, Kantor et sa troupe au milieu de nous même célébrait son mystère, je me souviens d’avoir pleuré envahi par une émotion insondable que je n’ai plus jamais retrouvée.

El theatro Campesino vient des USA, tout droit dans la lignée de Peter shooman, elle est implantée dans la banlieue, elle fait du théâtre de rue, elle a une mission : populariser la révolution.

 

1971 c’est aussi l’année du Pip Simmons theatre groupe et du japonais Shuji Terayama.

« La Création du monde » est un spectacle japonais qui va pendant huit jours envahir tous les espaces publics de la ville : rues, places et jardins. Le public est énorme ; C’est désormais plus de 200 000 spectateurs qui assistent à toutes ces représentations et font la fête toute la nuit dans des lieux plus qu’improbables aménagés le temps du festival.

 

1972 Jack Lang est nommé à la tête du théâtre National de Chaillot il passe la main à son adjoint Lew Bogdan Jesdrzejowski.

 

1973, ce sont 52 troupes qui vont animer le festival, celui-ci est à son paroxysme il est le Woodstock du théâtre. Toutes les races et les nationalités se croisent dans les rues de la ville métamorphosée et stupéfaite, mais qui curieusement joue le jeu.

C’est cette année là que le festival connut le 1er mai sa petite révolution qui fit dire à un chroniqueur de RTL : deux points chauds dans le monde Beyrouth et Nancy. La manifestation du 1er mai dégénère, les manifestants envahissent la place Stanislas et en retirent les pavés, des barricades sont édifiées, le Grand Théâtre est occupé. Le  Festival se met en grève pour protester contre les arrestations. Puis le calme reviendra et le Schauspielhaus de Bochum présentera son Salomé d’Oscar Wilde, le théâtre de lutte teatro A communa de Lisbonne  répondra en écho aux manifestants, de même le Grupo Aleph du Chili.

 

1975, c’est An die Musik de Pip simmons qui emporte tout le festival, comme Exodus, magnifique, sublime par les polonais du STU (un appel à l’amour et à la foi éloquent, le décor brûle sur scène à la fin), plus intime seul quelques dizaines de spectateurs accédaient à la poésie des minuscules marionnettes de Robert Anton. Enfin le festival reste cloué sur lui-même par l’audace de Hans-peter Cloos qui avec le Kollectiv Rote Rübe donne son Terror qui s’aventure à lier le troisième Reich avec le fascisme du Chili.

 

Pina-20Bausch-201.jpg1977, Michèle Kokosowski prend la relève, ce seront les derniers feux du festival : mille acteurs, 40 troupes, avec une lumière exceptionnelle, Pina Bausch à la fois au grand Théâtre(« les sept pêchés capitaux »), mais aussi avec son « Café Muller » joué dans la vitrine d’une concession automobile, nous étions sur des gradins abrités par de grands plastiques qui claquaient au vent et dans ce grand bocal nous voyions pour la première fois l’alchimie de Pina Bausch faire son œuvre… des corps de femmes dansent et se mettent en danger.

 

Puis de 1979 à 1983 ce seront de nouveau Lew Bogdan (mais qui partira prendre la direction d’un grand théâtre allemand), François Kourilsky, Adrien Duprez et Mira Trailovic  qui tenteront l’impossible, sauver un festival qui s’enfuyait pour mieux enfouir ses souvenirs et ses fulgurances. La beauté ne saurait être éternelle, elle est heureusement mortelle.

 

Nancy aura été la grande innovation du théâtre politique, il en a fait un « lieu humain » avec des liens de solidarités transcontinentales exemplaires ; mais comme la révolte planétaire… il s’est éteint le moment venu.

 

Que reste-t-il de tout cela ? Aujourd’hui le théâtre s’essouffle, Avignon en est la Grande Messe désabusée et ordinaire. Les créateurs se cherchent, après le grand souffle novateur qui ébranla toutes les certitudes, il est difficile de trouver de nouveaux chemins.

L’inspiration du monde ne vient plus jusqu’au devant de la scène, la jeunesse qui voulait changer le monde s’est assagie…Faut-il s’en plaindre ? Faut-il regretter ce temps passé ? Non, ce qui est fait est acquis. La création est une roue qui ramène sans cesse de nouveaux mots, qui fait apparaitre de nouvelles figures et qui au final tissent ensembles les aubes à venir.

En 2013 on fêtera les 50 ans de la création du festival de théâtre de Nancy… peut-on espérer une initiative du ministère de la culture ?

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 10:39

"Die lustige Witwe, la Veuve joyeuse" opérette en français est l’œuvre de l’Autrichien (d’origine hongroise) Franz Lehar, né le 30 avril 1870, mort le 24 octobre 1948. L’opérette sera jouée pour la première fois le 30 décembre 1905 au Theater an der Wien, qui est le théâtre le plus célèbre de Vienne, construit au début du XIXe siècle. Elle connaîtra un succès mondial, elle est encore jouée de nos jours sur de nombreuses scènes internationales.

Histoire

"La Veuve joyeuse" a été inspirée par la comédie "L’attaché d’ambassade" d’Henri Mailhac, comédie en trois actes jouée en 1861. Le livret est de Victor Léon et Léo Stein.

Ce sont Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet (tous deux dramaturges français) qui en écriront la version française. La première sera donnée à l’Apollo à Paris le 28 avril 1909.

Elle sera interprétée des centaines de milliers de fois depuis cette création, renforçant à chaque fois son succès auprès du public.

Certains de ses airs connaissent une célébrité auprès du grand public comme les duos "viens dans mon joli pavillon" et surtout "heure exquise" associés à Veuve Joyeuse ou encore l’air de Vilja.

"Heure exquise, qui nous grise lentement

La promesse, la caresse du moment

L'ineffable étreinte de nos désirs fous

Tout dit : Gardez-moi puisque je suis à vous".

Thématique

Comme toute opérette, il est question d’amour. L’action se situe à l’ambassade de Pontévédro.

L’ambassadeur Mirko Zeta s’inquiète des écarts de sa femme Valencienne et il s’ensuit une cascade d’amours contrariés. L’allusion au Monténégro est évidente, pour mieux souligner le fait que ce petit pays est l’objet de moquerie du fait de son état de quasi-faillite.

L’un des personnages central Danilo est, de même, une allusion à la dynastie régnante au Monténégro, Nicolas 1er.

L’œuvre connaîtra à travers son succès mondial de nombreux enregistrements dont l’un dirigé par le célébrissime Herbert von Karajan (Deutsche Grammophon) avec Elizabeth Harwood, René Kollo, Teresa Strats er Zoltan Kelemen.

Dès 1925 Erich von Stroheim en tourne une version filmée et surtout en 1934 Ernst Lubitsch réalise la version la plus connue avec Maurice Chevalier et Jeannette Mac Donald.

Franz Lehar.  The Merry Widow, piano score, cover, Vienna 1906 Franz LWithered. Wormy.

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 08:14

L’Ogresse, 4 rue des prairies dans le 20e arrondissement a été créée en 2000, sous forme d’association à but non lucratif conformément à la loi 1901, avec pour objectif d'ouvrir une nouvelle scène parisienne originale et expérimentale. Elle accueille de fait, sans exclusive, les compagnies de théâtre, de marionnettes, les conteurs, les jongleurs, les musiciens, les chanteurs, plus quelques secrets !

Son financement

Dans un secteur culturel en crise du financement, l’Ogresse a du, les premières années faire preuve de sa capacité à s’inscrire durablement dans le panorama des scènes alternatives avec ses seules forces.

Ce n’est qu’à partir de l’année 2008 qu’elle a pu bénéficier de subventions publiques de la Région Île-de-France et de la Délégation à la Politique de la Ville. Jusque là, son fonctionnement était assuré par la buvette et la restauration, organisées sur place, la location de la salle, les adhésions du public et des artistes (de 25€ à 999€) et le mécénat qui voulait bien se manifester.

Sa programmation

Elle accueille les jeunes artistes dans toutes les disciplines et organise une fois par mois une opération plutôt originale : "Vide ton sac". L’hiver, chacun amène sa soupe, il y a un feu de cheminée, l’été ce sont les crudités et les éventails et surtout chacun amène, son texte, son enregistrement, son film, son conte, son histoire et tout cela se partage et se mélange.

Autre animation emblématique : "Histoire aux enchères". Les objets vous encombrent, ils vous gênent et vous intriguent, alors apportez-les à Matala avec votre histoire qu’il écoutera et transformera en un petit spectacle.

L’objet sera vendu aux enchères entre 5€ et 15€ qui serviront au financement artistique du lieu, ainsi vous rentrerez chez vous soulagé. Elle est aussi le lieu de quatre festivals :

  • JazzOgre.
  • Accordéons à Cordes.
  • Festivals de soutien.
  • Du texte Oh ! Bord d’elle.

Son restaurant

Celui-ci, bien à part, vient en complément de la salle en proposant sur place une restauration au rapport qualité-prix exceptionnel :

  • Confit de canard au miel est au prix de 14€.
  • Assiette végétarienne est au tarif de 9,5€.
  • Assiette de charcuterie ou de fromage est au prix de 9,5€.
  • Des desserts (tiramisu, moelleux au chocolat, fromage blanc aux fruits) sont proposés entre 5€ et 6€ (prix en septembre 2011).
Erwan Fagant solo (Théâtre de l'Ogresse, Paris 20)

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Présentation

  • : Le blog de Jean pelletier
  • Le blog de Jean pelletier
  • : Pour suivre l'actualité politique, la défense de la propriété intellectuelle et suivre quelques conseils en gastronomie et en histoire
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L'auteur

  • Jean Pelletier
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
Vous pouvez vous abonner à ce blog ou me suivre sur ma page facebook  et mon compte twitter
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77https://twitter.com/jmpelletier
Bonne lecture.
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