L’église catholique s’est donc donnée un nouveau chef, le conclave a créé la surprise en désignant facilement un nouveau pape qui ne faisait pas partie des favoris, même si la dernière fois celui-ci avait été mis en balance avec Benoit XVI. L’événement-est mondial, quoique puissent en penser les laïques les plus durs. Militer pour la séparation de l’église et de l’état est une chose juste, mais comment nier que la désignation du chef d’une église, à la hiérarchie très verticale, de 1 milliard deux cent millions de croyants ne pèse pas sur les affaires de la planète ?
Aujourd’hui, devant plus de 100 000 pèlerins accourus du monde entier et en présence de centaines de chefs d’état, de chefs de gouvernement, de ministres, de rois et de princes, le Pape François a endossé les habits du Saint Père de l’église. Il est le premier des «princes de la planète». Autorité morale et autorité confessionnelle, il est celui qui parle d’égal à égal à toutes les religions du monde et aux puissants. Son pouvoir est intemporel et son état « le Vatican » si petit…mais ce qu’il dit influence la marche du monde.
Le quotidien le Monde titrait « François, le pape des premières fois…. », tout un ensemble de promesses. Un jésuite élu au siège de Saint Pierre, un non européen, et qui choisit de rendre hommage à un saint, François d’Assise, fondateur de l’ordre des Franciscains qui font vœu de pauvreté. Depuis les 1er fois n’ont pas cessé de s’enchainer, le pape qui règle lui-même sa note d’hôtel, qui prend le bus et non la Mercédès papale, qui garde sa croix de fer et refuse de prendre celle en or massif, le pape qui s’adresse simplement au fidèle, le pape qui fend la foule, le pape qui étreint et qui embrasse à tout va… mais surtout le pape qui met au centre de sa parole les pauvres et les exclus.
Aujourd’hui, depuis Rome, héritier d’une lignée de 265 papes, il a lancé : «La vocation de garder ne concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde», en insistant sur «le soin des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont les plus fragiles et qui souvent dans la périphérie de notre cœur». «Aujourd’hui il y a tant de traits de ciel gris! Garder la création, tout homme et toute femme (...) c’est ouvrir l’horizon de l’espérance, une trouée de lumière au milieu de tant de nuages».
Porte parole des déshérités, il a toute son histoire personnelle derrière lui, chef du diocèse d’Argentine, il décide d’habiter un appartement ordinaire et de se déplacer en bus, il passe la majeure partie de son temps aux côtés des plus démunis. Mais il incarne aussi la hiérarchie catholique d’Argentine qui n’a pas su prendre à la fois ses distances avec la dictature, mais qui, au contraire du clergé chilien et brésilien, ne s’est pas suffisamment élevé contre.
De tous les commentaires, je retiens surtout celui d’Adolfo Pèrez Esquivel, prix Nobel de la paix qui a dit de lui : « c’est une personnalité attentive et ouverte » ajoutant qu’il se réjouissait qu’« il sorte de la sacristie et s’occupe du social ».
Souhaitons de la même manière, Primat d’argentine devenu Pape, qu’il sorte du Vatican et de la Curie pour s’occuper du social aussi.