Le climat des affaires devient de plus en plus lourd et inquiétant pour la bonne santé de notre société. Marine Le Pen ne peut que se féliciter, et avec elles les forces de l’extrême droite des plus dangereuses. Sous couvert d’un visage rieur et amusé, elle organise derrière elle une force de frappe terrifiante. Un anti Sémite notoire vient encore de rejoindre son cabinet de campagne, alourdissant ainsi le poids des anciens des mouvements occidents et du GUD dans son équipe.
Cette fois, c’est la République qui se voulait exemplaire qui est encore une fois frappée en son cœur même, M. Le Roux a du quitter, à 6 semaines seulement de la fin de l’exercice de ce gouvernement, la queue bien basse, l’équipe de François Hollande. Encore une fois, pour une bien piteuse affaire d’emploi malvenu de ses deux filles encore lycéennes en tant qu’attachées parlementaires. Dans ses explications au moment de son départ, M. Le Roux s’est montré tout aussi pitoyable que F. Fillon sur le thème… « Hé quoi, j’avais le droit ».
Bref, l’argent de nos impôts a servi à payer le mariage de la fille de F. Fillon, mais aussi de fournir un abondant argent de poche aux deux filles du ministre de l’Intérieur, heureusement immédiatement exfiltré.
Pour le compte de mon camp (le PS) ce sont donc pas moins de cinq ministres qui ont dû partir dans des circonstances particulièrement pénibles pour la morale, l’éthique et le droit. Le 19 mars 2013, c’est le départ de Jérôme Cahuzac, jusque là ministre du Budget pour un compte caché en Suisse, puis le 31 mars 2014, la ministre en charge de la Francophonie Yamina Benguigui est contrainte à ne plus faire partie de l’équipe de Manuel Valls, pour avoir menti sur sa déclaration de patrimoine, mais à peine neuf jours se sont écoulés, que le tout jeune et tout nouveau secrétaire d’État au commerce extérieur Thomas Thévenoud est contraint à son tour de partir pour cause de fraude fiscale… mais ce n’est pas fini Kader Arif, secrétaire d’État aux anciens combattants s’en va aussi, impliqué dans une enquête pour favoritisme.
Mais dans l’interminable tunnel de malversation, de manquement à la parole donnée, de falsification de documents, de cadeaux acceptés à la légère, d’emplois fictifs et de circuits d’argent entre l’Assemblée, ses enfants et retour à son compte en banque, François Fillon reste le champion, incontestable de la magouille et du détournement de fonds. Mais lui, il a l’extrême impudeur de rester et de braver l’opinion publique avec un « Et alors » qui a glacé d’effroi la France qui se lève tôt et travaille beaucoup pour souvent pas grand-chose.
Ainsi donc, étions-nous condamnés lundi, à regarder un débat important pour notre avenir entre cinq prétendants à la charge suprême du pays, la présidence de la république, avec tout de même deux d’entre eux, mis en examen : Mme Le Pen et M. Fillon. Et cette situation surréaliste n’a semble-t-il gêné personne, ni les journalistes, ni les autres candidats, mis à part une sortie bienvenue de Jean-Luc Mélenchon pour remettre les pendules à l’heure.
Ainsi, somme-nous désormais la France qui gère et assimile à son plus haut niveau de responsabilité une corruption assumée, aimable, souriante… mais qu’en pense le conducteur pris au piège d’un radar sur la route, le contribuable en difficulté qui ne peut payer qu’avec retard ses impôts, la dame qui promène son chien et oublie de ramasser les déjections de son chien et se voit illico verbalisée, ou encore le fumeur intempestif qui a gardé l’habitude de jeter son mégot, pris à son tour au piège de l’amende, le travailleur qui a laissé passer son droit à stationner et qui voit son véhicule, son instrument de travail enlevé aussitôt par une entreprise privée au service de la ville de Paris et enfin le jeune conducteur qui n’a pas les moyens de conduire un véhicule aux normes parisiennes et qui se voit immobilisé et verbalisé.
Nous sommes dans la mascarade d’une démocratie vérolée avec la France d’en haut qui peut donc tout se permettre, en toute impunité, et la France d’en bas invitée à voter, mais qui, elle, trinque à chaque faux pas.
Est-ce encore possible de continuer comme si de rien n’était, doit-on laisser s’exercer la seule colère par le bulletin de vote en faveur de Mme Le Pen, avec les risques encourus ?
Ou bien allons nous lever pour dire non… pour refuser de payer collectivement l’impôt jusqu’à ce qu’un gouvernement intègre fasse rapidement les réformes de clarification et de transparence de la vie politique. François Hollande a avancé de quelques pas, mettons cela à son crédit, car il est bien le seul à s’y être engagé.
François Fillon a, par son attitude méprisante, jeté un opprobre définitif sur notre pays aux yeux de l’opinion internationale. Certes, les États-Unis se sont mis en difficulté avec l’élection de Donald Trump, mais la France en organisant une élection présidentielle avec deux candidats mis en examen, a fait bien plus fort.