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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 18:02

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 12:00

 

imagesCA4ON8CZVoilà un sujet très discuté. Si la parité avait été respectée à l’occasion de la composition du gouvernement, on avait malheureusement constaté qu’elle ne l’était pas dans la composition des cabinets ministériels. C’est à Aurélie Filippetti que revient le mérite de la parité dans les 40 nominations à la tête des institutions culturelles nationales dont elle a la responsabilité.

On ne pouvait pas moins en attendre de celle qui tout au long de la campagne présidentielle avait systématiquement mis au cœur des débats la question essentielle de la parité, surtout dans un pays qui en a bien besoin. Que ce soit au Parlement ou à la tête des entreprises du CAC 40, les femmes y brillent malheureusement par leur absence.

La ministre a déclaré dans un communiqué de presse que ces nominations avaient été faites « dans un choix résolu de renouvellement et d’ouverture ».

Ce sont donc 40 nominations auxquelles la rue de Valois a procédé et parmi ces 40 nouveaux titulaires, 20 sont des femmes. Comme quoi, quand on cherche bien, on trouve….

Il s’agit de 23 nominations dans le spectacle vivant (dont 12 femmes, 52 %), 13 pour les musées et le patrimoine (dont 3 femmes, 23%), 7 au sein même des directions régionales des affaires culturelles (dont 5 femmes, 71 %). « Nous sommes passé de 15 à 20 % de nominations de femmes à 50% aujourd’hui », a déclaré la ministre.

Pour les femmes nommées à la tête des DRAC citons : Nicole Phoyu-Yedid pour la Picardie, Véronique Chatenay-Dolto pour l’Île-de-France, Sylvie Le Clech pour le Centre, Anne Matheron pour l’Auvergne et Véronique Daniel-Sauvage pour le Limousin.

Voilà le bilan pour 2013, Aurélie Filippetti a précisé que la règle serait la même pour 2014. Selon les postes les candidatures doivent être adressées à Michel Orier, directeur général de la création artistique, à Vincent Berjot, directeur général du Patrimoine et à Laurence Franceschini, directrice générale des médias et des industries culturelles, sans oublier Jean-François Collin, secrétaire général du ministère.

Voilà un bel exemple qui pourrait servir à bien d’autres administrations qui pourraient utilement s’en inspirer. Aurélie Filippetti, dont on a critiqué l’absence de politique est en train de bien définir son périmètre d’action. A l’occasion de ses vœux à la presse à elle a de nouveau affirmé l’ambition de son ministère et tracer les chantiers à venir :

Un forum européen de la culture les 5 et 6 avril au théâtre de Chaillot.

La création d’une agence de coopération et d’exportation, dans le domaine du patrimoine.

La volonté d’inscrire l’action, du ministère dans l’ère du numérique (livre, cinéma, audiovisuel, jeu vidéo, presse …).

Le renforcement de l’action du ministère dans le secteur de la musique (plan SMAC, jeunes talents, petits labels, exportation et rémunération des artistes – rapport Phéline)…).

La reprise de la loi patrimoine, après 50 ans d’usage.

La loi sur la création : « Il s’agit d’inscrire l’exception culturelle dans l’ère numérique avec des dispositions sur l’amélioration de l’offre légale, sur la rémunération des créateurs et des artistes, sur les droits d’auteur pour en assurer la protection dans l’univers numérique et pour l’adapter à la réalité des usages, sur la lutte contre le piratage et la notion de domaine public. », tel est le vaste programme du ministère pour 2014.

Avec l’humour qui la caractérise elle a clôt ses vœux par « le ministère de la culture est de retour… », nous nous en félicitons.

 

 

 

 

 

 

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 21:05

souvenir souvenir la plus grosse fête que j'ai eu à organiser dans ma vie...

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 20:21
Jean Pelletier added 2 new photos to the album iOS...

Jean Pelletier added 2 new photos to the album iOS Photos.

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 19:34

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 17:20

ministe-re-du-temps-libre.jpgLe « Temps libre » a fait partie des différentes innovations gouvernementales testées au cours des ces vingt cinq dernières années au même titre que  « les risques majeurs » (Haroun Tazieff), « la solidarité nationale » (Nicole Questiaux), « les Droits de la femme »  (Yvette Roudy ), « le droit des victimes » (Nicole Guedj).,  « la politique de la ville et l’égalité des chances » ( Fadela AMARA).

A chaque fois  ce sont des questions essentielles qui ont été ainsi mis en avant avec à chaque fois de fortes personnalités mais qui ont toutes connues de profondes déconvenues dans leur mission ministérielles.  Comme si le fait de mettre en avant un problème de société par le biais direct du gouvernement ne pouvait qu’échouer…

 

En 1981 la gauche  au pouvoir met en avant « la décentralisation » et « le Temps libre ». C’est la première fois depuis 1947 que les communistes participent à un gouvernement.

Le ministère du Temps libre fit partie des innovations du Premier gouvernement de Pierre Mauroy (1981 -1983), entérinant en cela la volonté du Président de la République François Mitterrand.

Les années 1930, Léo Lagrange et le Front populaire seront les sources d’inspiration de ce « Temps Libre ».

André Henry sera ce ministre du Temps libre. Né en 1934 dans les Vosges il est entré à l’école normale d’instituer de Mirecourt en 1951, il rejoint le SNI, dont il devient le secrétaire permanent en 1969. En 1974 il est nommé à la tête de la FEN, en remplacement de James Marengè. C’est donc à un ancien instituteur, proche des œuvres laïques périscolaire qu’est confié cette mission de « de conduire par l'éducation populaire, une action de promotion du loisir vrai et créateur et de maîtrise de son temps ».

Ce nouveau ministère prend directement la responsabilité des administrations du tourisme de la jeunesse et des sports auquel fut adjoint une nouvelle direction « du loisir social, de l’éducation populaire et des activités de pleine nature ».

Soumis à la fois à l’improvisation qui présidait à l’installation du nouveau pouvoir, mais en même temps issu de toute une  réflexion menée préalablement par la gauche ce Ministère au nom étrange a tenté de faire bouger « les choses » dans le domaine du loisir social et créateur de liberté.

Son organisation tricéphale (André Henry , Edwige Avice, sa ministre déléguée à la Jeunesse et aux Sports et Francois Abadie son secrétaire au tourisme) n’a pas facilité sa mise en place et son organisation.

Toute fois en échos permanent à l’action de Léo Lagrange Andrè Henry a entrepris de mobiliser son administration au service d’un idéal qui très vite s’est heurté à une quadruple difficulté : des médias hostiles et sarcastiques à l’appellation du Temps libre,  une organisation administrative peu favorable à l’innovation, des associations méfiantes et des réalités économiques qui prirent rapidement le dessus à toute considération sociale.

C’est ainsi que les grandes espérances soulevées par ce nouveau ministère  et les trop nombreuses questions qu’il posait  prirent fin en avril 1983 en même temps que le Ministère du temps Libre.

Il reste néanmoins de cette période, outre le foisonnement de questions et d’interpellations qui ne purent trouver de réponses satisfaisantes. la création du chèque-vacances dont bénéficie aujourd’hui plus de cinq millions et demi de Français.

L'Agence Nationale pour le Chèque Vacances (ANCV) a été créée par ordonnance le 26 mars 1982. Le chèque-vacances est ainsi né. Il prend la forme d'un petit rectangle de papier et porte en filigrane le portrait de Léo Lagrange..

Sur la photo, autour d'André Henry (de la gauche vers la droite) : Michel Roland Charvot, Jean Pelletier, Marie-Claire Cavatini, Max Salomon, Catherine Dany-Mercier, Henri Alexandre

 

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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 12:52

photo à l'adamiEnfin François Hollande trace des perspectives de sérieuses réformes. Je me permets ici de compléter son propos par quelques suggestions. Commençons par le plus simple et le plus évident : la suppression de l’échelon départemental (100 départements) et la création de 8 régions (au lieu de 22) dotées de pouvoirs réels dans le cadre d’une décentralisation effective. Une telle réforme placerait la France au même niveau d’organisation administrative que l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne et favoriserait une véritable coopération interrégionale dans le cadre européen.

Les français savent-ils que l’échelon départemental dans les DOM correspond au même périmètre que l’échelon régional, avec des hôtels, lieux de résidence des deux administrations qui se font face dans la même rue.

Outre la simplification administrative, la fluidité de la coopération interrégionale dans le cadre européen, les économies de coût de gestion considérables à envisager, il y aurait là une lisibilité politique qui s’imposerait à tous.

Dans un même esprit faut-il rappeler la parcellisation extrême de l’échelon communal ? Avec 36 767 communes, la France détient le triste record européen de cet émiettement qui nuit à l’efficacité, la nécessaire productivité des moyens à mettre en œuvre dans les équipements collectifs et les politiques locales de développement.

Plutôt que cette multiplication à l’infini des formules d’intercommunautalité (Sivom,…) à tiroir qui compliquent et alourdissent financièrement les coûts de gestion, il serait nécessaire d’opérer un regroupement autoritaire des communes.

Suppression de l’échelon départemental, 6 à 8 grandes régions dotées d’un véritable exécutif et des moyens financiers et d’action y afférents, moins de communes et de véritables collectivités locales en milieu rural ayant l’autorité et les moyens financiers pour agir, telle serait une France moderne, active et en mesure de développer une politique sociale, culturelle et économique avec ses partenaires les plus proches de la communauté européenne.

Hormis la cohorte de notables locaux touchés par ces réformes (soit l’ensemble de l’exécutif des 100 conseils régionaux, une bonne partie des régions et un nombre important de maires et de conseillers municipaux) qui peut s’opposer à une telle réforme ?

Deux objectifs seraient ainsi atteints : une très sérieuse baisse des coûts de fonctionnement de ces institutions, une meilleure lisibilité des échelons locaux quant à la mise en œuvre des politiques régionales et européennes.

Enfin, en reprenant à notre compte les audaces en leur temps du Général De Gaule ne faudrait-il pas revoir notre système bi-caméraliste, ne pourrait-on pas utilement réformer le Sénat et le replacer dans un rôle purement consultatif en le fusionnant avec le conseil économique et social ?

Ne faudrait-il pas revoir la place de l’Assemblée Nationale qui devrait être le véritable lieu de réflexion et d’élaboration des lois, pour cela encore faudrait-il avoir la courage de revisiter la Constitution et le partage des pouvoirs entre la Présidence de la République, le Premier Ministre et l’Assemblée, et donner aux parlementaires des moyens réels de travail et d’opposition à la toute puissante Haute Administration Française.

UN ETAT PLUS MODESTE, DONC PLUS ECONOMIQUE.

Avec plus de simplicité, l’Etat pourrait se montrer plus modeste avant d’exiger de ses administrés des sacrifices sur leur système de retraite ou de santé. Des gouvernements plus restreints …mettons fin aux ministères gadgets relevant de la communication politique, lesquels sans administrations n’ont, non seulement aucun moyens d’agir, mais entravent l’action des autres ministères et pèsent inutilement sur les coûts de fonctionnement de l’Etat. Est-il nécessaire de laisser se perpétuer l’installation des cabinets ministériels dans les hôtels particuliers de l’ancienne noblesse chassée par la Révolution ?

Vendons ce patrimoine coûteux à l’entretien, installons les cabinets ministériels dans des bureaux standards, comme n’importe quelle grande entreprises à l’image des autres pays européens ; Qu’il soit nécessaire d’une certaine pompe pour la Présidence de la République, l’Hôtel Matignon et le Quai d’Orsay on peut l’admettre, mais l’Intérieur, les Armées, l’Education Nationale ou l’Agriculture ? Et à vivre et à travailler comme n’importe quel autre citoyen nos élites politiques y gagnerait à plus de simplicité et une meilleure intégration dans la société ce qui pourrait leur éviter les égarements dont ils ont fait preuve ces dernières années.

A l’instar du Canada qui a opté il y plusieurs années pour la transparence la plus totale, lorsqu’il s’est agi de réduire drastiquement les déficits, publions sur Internet les notes de frais des Ministres, Secrétaire d’Etat, Directeur d’administration centrale et Hauts fonctionnaires.

On a multiplié exagérément les établissements publics de tout ordre (EPIC, EPA …), contrôlons les fonds dont ils disposent et plus particulièrement les réserves considérables qu’ils ont accumulés, stérilisant inutilement des fonds publics faisant cruellement défauts dans d’autres administrations. Nommons une mission d’investigation pour mettre fin à ces abus.

Enfin poursuivons la moralisation déjà entreprise des « fonds spéciaux », si une partie du travail a été fait en ce qui concerne les fonds secrets distribués aux cabinet ministériels, la même transparence et clarification devraient être entreprise en ce qui concerne les budgets de fonctionnement de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

Récemment un article du Monde faisait état d’une augmentation de 700 % du budget de fonctionnement de l’Elysée depuis son occupation par Jacques Chirac.

Sur l’ensemble des politiques, la cour des comptes établit chaque année la liste des abus et chaque année ceux-ci se poursuivent sans véritables conséquences pour leurs auteurs.

Un tel Etat lesté de « ces prétentions douteuses » serait sans aucun doute plus crédible pour entreprendre les « réformes douloureuses » dont on nous rabat les oreilles.

Il serait d’autant plus facile de signer un contrat social avec les français aux fins d’engager une réduction sévère du budget de l’Etat si ses plus grandes institutions et ses plus zélés serviteurs faisaient allégeance à la modestie et la transparence.

UN ETAT PLUS SOCIAL, DONC PLUS APAISE.

Faut-il rappeler cette vérité première, que la meilleure manière de réduire les déficits c’est de réduire le nombre des chômeurs. Présentement la politique ultra libérale mise en œuvre au nom d’une liberté d’entreprendre et d’une mondialisation de l’économie a consisté à mettre à la rue des centaines de milliers de travailleurs et d’en précariser un nombre tout aussi important. L’actuelle crise nouée autour du CPE démontre l’inanité d’une telle politique. Une réduction volontaire par une relance de l’emploi de 500 000, un million de chômeurs aurait un effet immédiat sur les comptes de la SS, les caisses de retraite et l’assurance chômage. Le phénomène s’est déjà produit il y a quelques années lorsque Lionel Jospin comme Premier Ministre déterminait et conduisait la politique de la France.

Une politique sociale n’entraîne pas seulement des dépenses supplémentaires, elle génère aussi des effets-retours sur les déficits et les équilibres économiques ; qu’il s’agisse de la réduction du temps de travail, laquelle libère des emplois et génère une véritable économie du temps libre, ou de la retraite à 60 ans qui libère des emplois pour les plus jeunes et abonde de la même manière une économie du temps libre, et rend les retraités disponibles pour l’animation bénévoles des associations sportives, culturelles et caritatives dont la société a tant besoin pour panser les plaies du libéralisme économique.

Les emplois jeunes ont fait la preuve de leur efficacité dans l’Education notamment. Leur disparition a affecté gravement le fonctionnement des écoles, des collèges et des lycées. L’absence de dialogue et d’écoute, le refus de la concertation, l’engagement de réformes portées par une haute administration autiste, coupée des réalités a un coût économique considérable direct par l’effet des grèves, indirect par la démotivation qui inévitablement s’installe. Comment a-t-on pu laisser s’installer successivement un tel climat de désarroi chez les enseignants, puis chez les intermittents du spectacle, les chercheurs et enfin toute une jeunesse à laquelle volent au secours une grande majorité d’adultes. ?

UN ETAT COMPTABLE DE TOUTES ET DE TOUS.

L’économie de « courte vue » qui prévaut aujourd’hui n’a pas la capacité d’envisager les économies « induites ». Dans une perspective strictement comptable, elle se refuse à comptabiliser l’impact d’un système scolaire amélioré, l’incidence d’une politique en faveur de personnes âgées sur les coûts de santé, l’effet du ferroutage en contrepoids de la surcharge des autoroutes.

Le libéralisme économique impose à tous les effets dévastateurs de l’accélération de son mode de pensée, de sa culture de « l’instant », de son déni de tout ce qui n’est pas comptable.

Comme toute idéologie il a réussi à pénétrer les esprits, il s’est joué de la chute du mur de Berlin et de la fin du communisme comme d’un argument définitif quant à son unique autorité sur le monde. En clair après avoir imposé le point de vue d’un monde qui serait ou noir ou blanc (ignorant obstinément le gris…) il a proclamé la victoire du blanc …

Et bien non, il n’y a aucune fatalité à accepter ce point de vue, certes obsédant, mais qui n’est qu’un point de vue dans un monde où se côtoient trente-cinq milliards de variété de la vie …non, décidément non il n’y a aucune raison de croire que la régression sociale, la prétendue « mobilité » des individus seraient le seul point de sortie de la crise actuelle.

A l’absence de futur, au pessimisme tout terrain que nous côtoyons et à la régression sociale comme tout horizon, nous opposons résolument l’esprit de découverte, la conquête de nouveaux droits, la liberté,  l’insolence, le savoir,  la connaissance, le progrès et la justice.

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 13:17

Que de souvenirs, avec Campus, Michel Lancelot a écrit une des plus belles pages de l’histoire de la radio. Ce michel-Lancelotjpg.jpgfût l’émission phare d’Europe 1 et l’on peut regretter amèrement l’incroyable médiocrité de cette station des années après. Il est difficile de croire qu’elle fût pourtant porteuse de cette voix incroyable, dans la nuit, celle de Michel Lancelot.

 

Né le 17  janvier 1938 à Linz d’un père irlandais et d’une mère autrichienne, il est mort bien trop tôt le 24 février 1984 à Paris d’une crise cardiaque.  46 années éclair, denses et vives comme son esprit. J’entends encore sa voix, j’avais 16 ans, la pleine adolescence, Campus était comme un refuge pour moi, source d’inspiration et d’ouverture. J’ai appris, entre autres, avec lui à penser.

Il a fait des études de psychologie et d’histoire - géographie  pour se lancer dans le journalisme ; Combat puis l’Aurore, belles références pour un débutant, il devient reporter à l’ORTF pour l’émission 5 Colonnes à la Une, encore une grande école de la vie.

Ce sera Lucien Morisse , directeur artistique, qui le découvre et lui confie en 1968 l’antenne d’Europe 1 le soir avec une émission qu’il crée et anime Campus. Celle-ci durera quatre années du 4 avril 1968 au 8 septembre 1972. Il fera des débuts tonitruants  avec les événements de mai et juin 1968, qu’une certaine classe politique ne lui pardonnera jamais.

Pour moi, c’est la voix qui apportait dans mon petit univers d’adolescent esseulé de l’espoir et une ouverture au monde. Son audience était énorme, elle ferait rêver les responsables d’Europe 1 aujourd’hui, en moyenne ce sont un million deux cents milles auditeurs chaque jour .avec des pointes spectaculaires à sept millions pour les fameux Spéciaux . Il fera passer la station devant radio Luxembourg et France Inter.

Campus c’était la couverture de tous les événements étudiants (particulièrement riche en mai 68) mais aussi l’actualité internationale : le Printemps de Prague en direct. Documents sonores chocs, petites interviews,  et surtout cette musique d’Outre Manche qui commençait à déferler en France. Mais sil aborde aussi tout ce qui est tabou : la sexualité, la peine de mort, le suicide, l’homosexualité.

À partir du mois de septembre 1968 Michel Lancelot entreprend ses émissions spéciales : les Beatles, Léo Ferré, Jacques Brel, Serge Gainsbourg, les Rolling Stones, etc. Ses liens avec les artistes sont très forts, Léo Ferré lui consacrera une chanson : Michel.

Après son expérience d’Europe 1, il enchaine avec difficulté d’autres expériences : comme acteur il joue le rôle d’un professeur dans le film d’Anna Karina Vivre ensemble. On le voit aussi dans le DVD consacré à Serge Gainsbourg : De Serge Gainsbourg à Gainsbarre de 1968 à 1991, comme intervieweur.

Il écrira de nombreux livres, dont : Campus, Violence ou non-violence, chez Albin Michel en 1971, le jeune lion dort avec ses dents : génies et faussaires de la contre- culture, Albin Michel, Paris, 1974 et Julien des fauves : roman, Albin Michel, Paris, 1979

Il restera dans la mémoire collective le symbole de la contre culture pour toute cette génération, dont je fais partie. Il laissera aussi derrière lui un mystère, personnage complexe qui de la contre culture, n’hésitera pas à collaborer avec le journal d’extrême droite Minute d’octobre 1966 à mai 1968, comme rédacteur en chef adjoint, en charge de la rubrique spectacle. Celui là même qui demanda en mai 68 l’expulsion de l’Allemand juif Daniel Cohn-Bendit.

Mais s’il fut celui qui porta la parole du Che, il s’adonna aussi au mysticisme le plus obscur, celui de Gurdjieff et Lanza del Vasto  s’interrogeant sur le racisme et le s origines…

Curieux, investissant la société, audacieux prêt à tous le sujets, sans tabou… il manque à la presse.

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:54

Il y a des mythes qui durent… les livres de la Pléiade en font partie. Alors que le 6447593413_1ecb9eb957.jpglivre numérique pointe le bout de son nez, menaçant l’ensemble de l’édition…, il pourrait y avoir des ilots de résistance. L’édition phare de la maison Gallimard ne risque pas encore de prendre l’eau : livres, albums, agendas et encyclopédie entretiennent allégrement la légende.

C’est en 1931, qu’un jeune éditeur indépendant Jacques Schiffrin (née en 1892 à Bakou dans une famille aisée investie dans la pétrochimie), créée la bibliothèque reliée de la Pléiade. Deux ans plus tard, le 31 juillet 1933, il se fait racheter par Gallimard. Il en quittera la direction en 1940 à cause de ses origine juives, Jean Paulhan prendra alors la direction de la collection. L’idée, simple au départ, devient vite un objet culte : proposer au lecteur l’édition des grands classiques en format de poche, avec une couverture en cuir souple, et un papier fin, dit papier bible.

Le nom prend sa source dans une constellation d’étoiles, mais aussi en référence au groupe de poètes du XVIe siècle (Pierre de Ronsard et Joachim Du Bellay), et enfin, on l’ignore souvent, un groupe de poètes classiques russes, pléiade en russe signifiant « empaqueté ». Le 1er exemplaire, mythique et recherché des bibliophiles est paru le 10 septembre 1931 ; consacré à l’un des plus grands poètes français : Charles Baudelaire. Le ton est donné, suivront Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, mais aussi Allan Edgar Poe.

C’est seulement après-guerre et sous la direction de la famille Gallimard (Raymond, Michel puis Antoine) que la publication se voit complétée par un «appareil critique » important confié à des universitaires de renom. A cette tache se succéderont comme directeur scientifique jean A. Ducourneau (1959-1966), Pierre Bugge (1966-1987), Jacques Cotin (1988-1996) et depuis 1996 Hugues Pradier.

C’est seulement vingt ans plus tard, en 1952 avec la publication des œuvres d’Antoine de Saint Exupéry que la collection accède au succès à forts tirages Pour Saint Exupéry, c’est la place d’honneur avec 340 000 ex., suivi de Marcel Proust tome 1, en 1954) avec 250 000 ex. et enfin Albert Camus (1962) avec 218 000 ex.

C’est à partir des années 60, que la collection s’ouvre à la littérature étrangère, puis s’étend aux textes sacrés, aux classiques asiatiques et aux textes philosophiques. Pour les passionnés, Antoine Gallimard créera spécialement la Lettre de la Pléiade, adressé trimestriellement  aux membres du Cercle de la Pléiade (adhésion gratuite).

A ces ouvrages prestigieux vont s’ajouter depuis le mois de mai 1960, les albums de la Pléiade. Chaque année en mai, à l’occasion de la Quinzaine de la Pléiade, un album nouveau est proposé par les libraires pour l’achat de trois volumes de la Pléiade. Cet album est dédié à un auteur mis particulièrement à l’honneur. Il n’est tiré qu’une seule fois à environ 40 000 exemplaires. Ce sera en mai 1960 Un Dictionnaire des auteurs de la Pléiade, particulièrement recherché des collectionneurs, avec sa suite sonore en 1961, une anthologie sonore de ces auteurs lus par des grands comédiens. Enfin ce sont successivement Balzac, Zola, Hugo, Proust et Stendhal qui suivront de 1962 à 1966. Ces albums ont déjà une cote sur le marché entre 300 et 600 euros.

Jean-Paul Sartre devra attendre 1991 pour rejoindre la collection des Albums de la Pléiade, Antoine Saint Exupéry 1994, Molière 2010 et ce sont Paul Claudel, Jules Verne et Blaise Cendrars qui ferment la marche des années 2011, 2012 et 2013.

Les albums sont au même format que les livres, mais ils sont imprimés sur un papier plus épais, afin de permettre une abondante illustration, y compris la couleur.

Collection de prestige et de réputation internationale, la Bibliothèque de la Pléiade compte à ce jour 775 ouvrages : 670 volumes pour les auteurs, 51 volumes pour les Albums de la Pléiade et 54 volumes pour l’Encyclopédie de la Pléiade (L’Encyclopédie de la Pléiade sera dirigée par Raymond Queneau à partir de 1954). Figurer dans la bibliothèque de la Pléiade correspond à une consécration absolue.

Peu ont eu l’honneur d’y entrer de leur vivant : André Gide sera le premier suivi de Julien Green, François Mauriac, André Malraux, Paul Claudel, Henry Montherlant Julien Gracq, Eugène Ionesco, Nathalie Sarraute, René Char, Claude Simon, Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar, Milan Kundera…

D’autres mourront en cours de réalisation : Borges, Céline, Giono, Sartre et Claude Simon. Voltaire est l’auteur le plus prolixe avec 16 volumes, suivi par Balzac (15 volumes), Saint Simon et Dickens (9 volumes) et enfin Green, Giono, Hugo (8 volumes). Huit millions d’exemplaires ont été vendu depuis sa création en 1933.

Edition savante et de luxe avec sa couverture en cuir pleine peau, dorée à l’or fin, son papier bible et son cordon marque page couleur or, elle frappe les imaginations.

La chartre de fabrication est la même depuis 1931 : les livres font 11 x 17,5 cm, le papier bible est opacifié couleur chamois (36 g.), cousus-collés, reliés sous couverture pleine peau souple et dorées à l’or fin (23 carats). La fabrication est garantie pour durer…

Le caractère employé est la référence de l’imprimerie : le Garamond de chez monotype de corps 9. Le typographie se veut élégante, fine tout en étant classique, en témoigne les nombreuses ligatures au fil des pages. Enfin l’utilisation du nombre d’or dans le calcul des blancs (dans les pages de titres, avant et après les titres te intertitres)  permet d’établir un équilibre presque parfait dans les pages de chaque ouvrage.

Si les imprimeurs sont Normandie Roto et Aubin, il n’existe qu’un seul relieur (la part reliure dans le coût du livre est de 50%) : les ateliers Babouot à Lagny-sur- Marne pour environ 350 000 volumes par an.

La beauté du livre tient aussi au fait que depuis sa création la couverture est vierge de toute inscription, hormis le dos qui propose en couleur or le nom de l’auteur et le contenu du volume.

Et puisque nous sommes dans l’anti chambre du paradis littéraire, ajoutons que la reliure en cuir souple (de Nouvelle Zélande) a son code couleur selon les siècles : havane (XXe), vert émeraude (XIXe), bleu (XVIIIe), rouge vénitien (XVIIe), Corinthe (XVIe), violet (Moyen Age), vert (la littérature antique).

On ne connait que trois exception à ce code : le gris pour les textes des principales religions monothéistes, le rouge Churchill pour les anthologies et uniquement la 1ère édition de la Comédie humaine de Balzac et le noir pour la 1ère édition des mémoires de Saint Simon.

La parution d’un auteur dans ce saint des saint de l’édition est une véritable course d’obstacle. Entre le moment où la décision est prise et la sortie du premier tome il peut se passer plus de cinq longues années. Ce fut le cas pour Georges Simenon, alors qu’Antoine Gallimard prend la décision durant l’été 1998, ce n’est que le 1er avril 2003 que parait le 1er tome de ses œuvres, le troisième, lui sortira en mai 2009.

A chaque fois l’équipe éditoriale est à la peine, qui choisir pour l’appareil critique qui accompagne la publication, doit-on faire une intégrale de l’œuvre ou une sélection, organise-ton la publication chronologiquement ou par genre pour les auteurs prolixes ? Avec le temps qui passe et les découvertes universitaires qui avancent, à quel moment doit-on réviser une édition ? etc..

Mais le plus drôle est sans conteste : la course ou le marathon entrepris par certains auteurs pour « entrer de leur vivant dans la pléiade ». Ainsi Louis Ferdinand Céline écrivait-il en 1956 à Gaston Gallimard : « Les vieillards, vous le savez, ont leurs manies. Les miennes sont d’être publié dans la Pléiade (collection Schiffrin) et édité dans votre collection de poche […]. Je n’aurais de cesse, vingt fois, que je vous le demande. Ne me réfutez pas que votre conseil, etc., etc., comparses, employés de votre ministère. […]C’est vous la Décision.[…] La Pléiade et l’édition de poche pas dans vingt ans, quand je serai mort ! Non tout de suite ! Cash !». Il récidive en 1960 en écrivant : «Je risque fort d’être décédé avant d’être Pléiadé».  Ce qui fût exactement le cas puisque le 1er volume de ses œuvres paraitra en février 1962, sept mois après sa mort.

De nombreuses années sont encore à souhaiter à cette belle entreprise d’édition. Cependant elle connait déjà un déclin, alors que ce sont 450 000 ex. annuels vendus dans les années 80, aujourd’hui nous ne sommes plus qu’à 300 000 ex. Mais l’exploit est toujours là, avec une sortie attendue de 10 à 12 auteurs par an, dans la même robe d’orgueil, identique depuis 82 ans

 

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 17:54

9806719774_81295a4a56.jpgAlors qu’après un long processus de négociation et de consultation des militants, Mme Merkel s’est enfin entendue avec le SPD pour diriger un vaste gouvernement de coalition. Elle vient d’être adoubée par le parlement pour un Merkel III. C’était sans compter avec les «agilités » spécifiques à la culture politique allemande : les verts entrent aussi au gouvernement !

Donc, aujourd’hui mardi, le troisième gouvernement dirigé par  Angela Merkel entre en fonction. C’est sans surprise que celui se compose de ministres issus de la CDU (parti de Mme Merkel, largement en tête aux dernières élections, mais minoritaire au parlement), de la CSU bavaroise, alliée traditionnelle de la CDU et donc, puisque coalition il y a, de représentants du parti social-démocrate (PSD), théoriquement opposé à la CDU.

Dans ce contexte de large coalition il ne restait plus au Bundestag que Die linke et les Verts pour représenter l’opposition à ce troisième gouvernement de Mme Merkel. C’est ce que l’on croyait, jusqu’à ce que Sigmar Gabriel, président du PSD propose dans le cadre des postes qu’il avait négociés avec Angela Merkel, trois postes de secrétaire d’Etat à d’importantes personnalités des Verts.

Ainsi Rainer Baake, a accepté le poste de secrétaire d’état chargé de la politique énergétique, rattaché au ministre de l’économie et de l’énergie (poste occupé justement par Sigmar Gabriel lui-même). Rainer Baake est une personnalité très connue qui travaille depuis plus de vingt ans dans les milieux en charge de l’environnement. Il a déjà occupé le poste de 1998 à 2005 auprès de Jürgen Trittin (Verts).

Jochen Flasbarth a été nommé secrétaire d’état auprès de la ministre de l’environnement, Barbara Hendricks (SPD). Jusqu’alors il occupait le poste depuis 2009 de président de l’administration chargée de la protection de l’environnement.

Enfin Gert Billen a accepté, de son côté, le poste de secrétaire d’Etat à la consommation, rattaché au ministre de la Justice Heiko Mass (SPD), obtenant la configuration gouvernementale pour laquelle il plaide depuis des années…

Ce n’est pas la première fois que les Verts participent avec la CDU à des gouvernements locaux : la Hesse (très récemment), Hambourg etc.. Cette aptitude à des alliances des contraires, typiquement allemande, nous laisse un peu pantois en France. Pourtant…. La stabilité des institutions allemandes autorise ces situations.

Certes Mme Merkel ne pourra guère aller au-delà de la moitié de son mandat. Les nouvelles élections approchant, les rivalités reprendront le dessus, mais cela laisse toute de même de deux à trois ans à ce gouvernement pour agir. Sachant que le compromis signé, c’est tout de même l’instauration d’un salaire minimum obligatoire que Mme Merkel va bien devoir mettre en place, entre autres mesures imposées par le SPD. La présence de trois ministres verts de dernières minutes pèsera sans doute aussi sur les orientations en matière environnementale. Bref, sous réserve d’inventaires de ce qui sera réellement réalisé, ce n’est pas si mal comme approche réformatrice : le consensus !

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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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Bonne lecture.
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