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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 16:39
La nomination des Secrétaires d’état.

Manuel Valls et François Hollande achèvent la mise en place de leur nouveau dispositif. Après la nomination d’un gouvernement très resserré de 16 ministres, ce sont au final 14 secrétaires d’état (plus que prévus) qui vont venir leur prêter main forte. L’Elysée est concerné par ce remaniement avec un changement au secrétariat général. Le Parti socialiste n’est pas, lui non plus, épargné avec le départ d’Harlem Désir de la direction de la rue de Solférino.

La composition du gouvernement vient d’être complétée par la nomination de quatorze secrétaires d’état. Opération délicate, il faut trouver le bon équilibre entre les différents courants du PS, les demandes des ministres en place, mais aussi les régions. La parité a été respectée. Quatre ministres délégués du gouvernement Ayrault ont été repêchés, Fleur Pellerin, mais elle change d’affectation et rejoint le Quai d’Orsay, Geneviève Fioraso, secrétaire d’état en charge de la recherche, Frédéric Cuvilier qui garde ses attributions des Transports, de la Mer et de la Pèche et enfin Kader Arif qui reste en charge des anciens combattants. Harlem Désir est exfiltré du poste de premier secrétaire du PS (à la demande de François Hollande) et prend en charge les Affaires européennes.

Et surtout des départements ministériels clefs, non affectés jusqu’ici au gouvernement se voient représentés : le budget, les PME, l’artisanat, le numérique, les transports, les anciens combattants, les handicapés et les affaires européennes.

Dans le cadre de la mise en place d’un nouveau dispositif François Hollande a appelé auprès de lui Jean-Pierre Jouyet (un vieil ami de la promotion Voltaire de l’ENA) comme secrétaire général de l’Elysée en remplacement de Pierre-René Lemas.

Quel sera le poids de cette nouvelle organisation, sans audace et véritable renouvellement, pour redresser la barre aux élections européennes : probablement quasi nulle. Les derniers sondages place l’UMP en tête avec 25 % des intentions de vote, talonné par le FN à 24 % et … un PS loin derrière à 19 % avec en renfort les 9% d’EELV qui restent un partenaire du PS.

Nomination de douze secrétaires d’Etat.

Auprès du 1er Ministre

- Jean-Marie le Guen (député de Paris) Secrétaire d’état en charge des relations avec le Parlement

Auprès de Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères et du développement international :

- Fleur Pellerin (PS), secrétaire d’état en charge du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger

- Harlem Désir (PS), secrétaire d’état en charge des affaires européennes

- Annick Girardin (Parti Radical de Gauche, députée de Saint-Pierre-et-Miquelon) secrétaire d’état en charge du Développement et de la Francophonie

Auprès de Ségolène Royal Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie:

- Frédéric Cuvilier (PS) secrétaire d’Etat en charge du transport, de la Mer et de la Pèche

Auprès de Benoît, Hamon Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

- Geneviève Fioraso (PS, députée de l’Isère), secrétaire d’état en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche

Auprès de Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publiques :

- Christian Eckert (PS, député de la Meurthe et moselle) secrétaire d’état en charge du Budget

Auprès d’Arnaud Montebourg, Ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique :

- Valérie Fourneyron (PS) secrétaire d’état en charge du commerce, de l’artisanat et de l’économie sociale

- Axelle Lemaire (PS, Députée des Côtes d’Armor) secrétaire d’état en charge du Numérique

Auprès de Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense :

- Kader ARIF (PS) secrétaire d’état en charge des Anciens combattants

Auprès de Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des droits de la femme,, de la ville, de la jeunesse et des sports

Thierry Braillard (PRG, député du Rhône), secrétaire d’état en charge des sports

Auprès de Marylise Lebranchu, Ministre de la décentralisation, de la réforme de l’Etat et de la fonction publique

- André Vallini (PS, sénateur de l’Isère), secrétaire d’état en charge de la Réforme territoriale

Auprès de Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales

- Laurence Rosignol (sénatrice du val d’Oise) secrétaire d’état en charge de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie

- Ségolène Neuville (PS, députés des Pyrénées-Orientales) secrétaire d’état en charge des Personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 14:49
Réformer le mille feuille territorial : Le serpent de mer.

Manuel Valls vient d’annoncer une réforme majeure de nos collectivités territoriales, la réduction du nombre des régions et à terme (2021) la suppression des conseils départementaux. C’est la plus grosse surprise … on peut s’étonner que le Président de la république ne s’y soit pas attaqué dès le début du quinquennat. Qu’importe, l’importance de cette réforme est essentielle pour l’avenir de notre pays.

On peut s’interroger sur le maintien de Marylise Lebranchu au gouvernement, elle qui déclarait encore le 21 janvier : « Arrêtons de chiffonner notre mille-feuille et de vouloir supprimer des feuilles au hasard. C'est un raisonnement simpliste. Les départements sont un pilier de l'organisation territoriale ». Elle n’est ni la première, ni la dernière à retourner sa veste, en se félicitant de « cette nouvelle organisation territoriale ambitieuse, moderne et efficace ».

Aujourd’hui le millefeuille est le suivant : 27 régions, 101 départements, 4055 cantons, 2 456 établissements de coopération intercommunale et 36 680 communes. A l’échelon européenne, la France accuse un retard de taille dan son organisation administrative.

L’idée n’est pas neuve, alors que la dette de ces mêmes collectivités pèse de plus en plus dans la dette publique : 173,7 milliards d’euros en 2012, soit 8,5% du PIB. Dès 1982 les lois Deferre se sont attachées à procéder à une réforme d’ampleur en accordant une plus grande autonomie aux collectivités territoriale. Nicolas Sarkozy avait fait un pas en avant avec une réforme en 2010 qui devait à terme fusionner les conseillers généraux et régionaux en conseillers territoriaux, amenés à siéger dans les deux assemblées.

Plus loin en arrière, en 1960, la mise en place des intercommunalités avait amorcé le mouvement, puis en 1990 avec le statut de communauté de communes et d’agglomération.

C’est donc à 5 niveaux administratifs que le gouvernement va s’attaquer :

  • les communes
  • les intercommunalités
  • les départements
  • les régions
  • les préfectures

Tout cela représente 1 880 conseillers régionaux, 4 052 conseillers généraux, 38 646 maires avec 519 417 conseillers municipaux, soit en englobant les intercommunalités 600 000 élus accompagnaient par 1,81 million de fonctionnaires.

C’est un député apparenté PS René Dosière qui, dans sa traque des gaspillages, a calculé que cela faisait tout de même 1,4 milliards d’euros d’indemnités.

Le calendrier annoncé est à l’image de François Hollande, les réformes sont programmées pour les régions en 2016 et les départementaux en 2021 …cela entame très sérieusement la crédibilité de la démarche des socialistes. D’autant plus que de telles réformes vont soulever, et c’est déjà le cas, l’opposition de ces élus concernés qui verront « les postes », se réduire considérablement. Bref ce n’est pas demain la veille que cette reforme de fond verra le jour, hélas.

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 18:53

Un gouvernement resserré à 16 cela finit par poser des problèmes et surtout laisser des trous : Le commerce extérieur, le tourisme, les affaires européennes, la santé, le numérique, la mer et la pêche … sans compter les appétits de certains ministres pour la liste des 10 secrétaires d’états à pourvoir.

La première bataille a été menée par Laurent Fabius pour s’adjoindre le commerce extérieur, bataille perdue par Arnaud Montebourg. La rumeur courre que Fabius obtiendrait 3 secrétaires d’états sur 10, la part du lion. Cela donne une idée du poids politique qu’il représente encore auprès de François Hollande.

On sait déjà que Fleur Pellerin, autour de laquelle une mobilisation des entrepreneurs du numérique s’est faite, rejoindrait le Quai d’Orsay avec le commerce extérieur, mais aussi les affaires étrangères et curiosité … le tourisme.

Toutefois avec Najat Vallaud-Belkacem on a déjà eu droit à un ministère fourre tout qui comprend les droits des femmes, la ville et la jeunesse et les sports. Sans doute pour redonner un équilibre, celle-ci a demandé qu’on lui adjoigne un ou une secrétaire d’état aux sports pour donner satisfaction aux milieux sportifs. L’ancienne ministre de la jeunesse et des sports Valérie Fourneyron serait donnée gagnante.

De son côté Ségolène Royal a déjà fait savoir qu’elle demandait elle aussi à bénéficier de ce second tour, avec un secrétariat aux transports. Là aussi c’est un ancien ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, Frédérique Cuviliers qu’on annoncerait sur le poste, rare parmi les ministre du gouvernement Ayrault a avoir conservé sa mairie de Boulogne, on le savait déjà comme faisant partie de la suite des nominations.

Reste le suspens pour ce qui concerne le numérique, qu’abandonnerait donc Fleur Pellerin, qui avait été un atout majeur dans l’ancienne équipe gouvernementale. Vincent Feltesse s’y verrait bien, mais en perdant dès le 1er tour la bataille de Bordeaux, il a peu de chance d’être l’heureux élu. Reste Corinne Erhel, députée des Côtes d’Armor, elle est l’auteure d’un rapport sur la stratégie numérique de l’Union européenne. Elle a de bonnes chances d’être retenue.

Donc ce sont quatre noms qui sont déjà connus :

  • Fleur Pellerin, secrétaire d’état en charge du commerce extérieur, auprès de Laurent Fabius
  • Valérie Fourneyron, secrétaire d’état en charge des sports auprès de Najat Vallaud-Belkacem
  • Frédéric Cuvilliers, secrétaire d’état en charge des transports auprès de Ségolène Royal
  • Corinne Erhel, secrétaire d’état en charge de numérique auprès d’Arnaud Montebourg

Il reste à manuel Valls à faire nommer aussi des hommes de sa garde rapprochée, Jean-Jacque Urvoas, député du Finistère qui a failli obtenir le ministère de l’intérieur pourrait bien empocher un secrétariat d’état.

Enfin si le calcul de tenter de récupérer un siège à l’Assemblée pour consolider une majorité bien juste, Manuel Valls pourrait être tenté de débaucher un député EELV, dont le ou la suppléante serait PS et qui en siégeant à l’assemblée rapporterait une voix de plus.

Trois femmes, deux hommes, la balance va pencher vers les hommes pour les postes restant encore à pourvoir. Parmi ceux-ci, est-ce que l’ancien secrétaire d’état sarkozyste Frédéric Lefebvre, député des français de l’étranger qui vient d’annoncer qu’il envisageait de voter la confiance au gouvernement de Manuel Valls, pourrait être l’homme de l’ouverture?

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 16:25
Jean-Louis Borloo quitte la vie politique.

Âgé de seulement 61 ans, le président de l’Union des démocrates et indépendants doit renoncer à la partie, victime de problèmes de santé récurrents, une pneumonie en janvier, aggravée par une septicémie. C’est un homme politique, atypique, qui délaisse la scène politique aujourd’hui.

Il a été longtemps député de la 21e circonscription du Nord et maire de Valencienne. Il sera ministre de 2002 à 2010 comme ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine, puis ministre de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale et enfin ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement.

Il fait des études de droit et de philosophie à la Sorbonne, puis d’histoire et de sciences économique à Nanterre. Enfin il fait un MBA à HEC Paris qui le mène à la carrière d’avocat en 1980. Il réussit brillamment et parvient à monter un important cabinet d’affaire, tout lui réussit. Il enseigne l’analyse financière à HEC Paris et devient Président de l’Union sportive Valenciennes-Anzin (USVA). Cette découverte du Nord, qui s’enfonce dans des difficultés économiques importantes va le mener tout droit à l’engagement politique.

Il est élu en 1989 maire de Valenciennes (76% des voix), puis député, la même année, au Parlement européenne sur la liste de Simone Veil (UDF) .Il fonde avec Brice Lalonde, Haroun Tazieff et Noël Mamère Génération Ecologie, en 1990, qu’il quittera rapidement.

1992, il prend la tête d’une liste indépendante aux élections régionales et obtient 1O sièges sur 72, derrière la liste RPR-UDF, PS et FN, mais devance les communistes et les écologistes. La présidence de la région, lui échappe de peu, suite à une manœuvre de Michel Delabarre (PS) qui pousse en avant la candidature de Marie-Christine Blandin (Verte) qui obtient 56 voix contre 40 pour lui même.

Ainsi fait-il ses armes sur un positionnement centriste, se tournant en partie vers la droite de l’échiquier, son centre et une tentative en direction des écologistes. Il se fait à nouveau élire à la région en 1998 sous l’étiquette Force démocrate avec l’investiture UDF et le ralliement de quelques personnalités RPR et divers droite.

L’ancien allié de Nicolas Sarkozy quitte donc la vie politique avec la satisfaction de voir sa famille politique obtenir de très bons résultats aux municipales. Cette clarification intervient au moment où l’Alternative, qui consacre ses retrouvailles avec François Bayrou, prépare les élections européennes.

Son départ ne va pas faciliter la vie de la droite et du centre, l’UMP déjà enferré dans ses luttes intestines voit son centre fragilisé de nouveau, Bayrou ne faisant pas, et de loin, l’unanimité, pour fédérer ce centre multiple et complexe. Affaire à suivre, Bayrou fort de son élection à Pau et de son alliance avec Alain Juppé sera-t-il en mesure de reprendre le relai ?

Borloo laisse derrière lui quelques succès, agitateur d’idées, transgressant les lignes classiques de la politique, il a rénové la ville de Valencienne, lancé un plan de rénovation urbaine comme ministre de la ville, a été à l’initiative du Grenelle de l’environnement et surtout a mis fin aux querelles perpétuelles de la famille centriste avec la création de l’UDI. Une élection partielle va avoir lieu dans le nord qui ne laisse aucune chance au PS de conquérir ce siège.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 18:47

Depuis 5 jours que n’a-t-on entendu sur manuel Valls ! Le portrait se peaufine de jour en jour. Apparatchik est le « compliment » qui revient le plus en boucle. Il est vrai que par le passé, et les journalistes ne se privent pas de le rappeler, Manuel Valls a fait sa spécialité de « bouter » les dogmes, comme : le socialisme, les 35 heures, la sécurité etc … il œuvre dans la transgression. Pour autant, résumer ainsi sa pensée ne serait pas juste. Il affiche des références politiques qui ont de l’allure : Clémenceau, Mendés France, Rocard …., la laïcité est l’un de ses combats, ainsi que l’intégration et la sécurité. Il est celui qui a imposé au PS de reprendre à son compte cet axiome de droite qu’est la sécurité.

Moderne, il se veut et il reprend à son compte cette vérité martelée par Michel Rocard, il faut permettre à la gauche française de « gouverner dans la durée, ce qu’elle n’a jamais fait ».

C’est sur cette base là, qu’il a présenté ce matin en conseil des ministres, les six principes qui devront animer le gouvernement, ce discours s’est fait très en contrepoint de l’action du précédent Premier ministre. Jean-Marc Ayrault, de retour à Nantes appréciera.

Je suis le chef.

Le chef du gouvernement a relu l’article 21 de la constitution : « le premier ministre dirige l’action du gouvernement ». Evidence constitutionnelle que son prédécesseur n’avait visiblement pas su imposer.

La collégialité.

Sous Jean-Marc Ayrault, nombreux étaient les ministres qui se plaignaient du manque d’échange et de concertation. Désormais, il est acté que tous les 15 jours, le premier ministre réunira l’ensemble des ministres et des secrétaires d’états. Tout projet de loi ou décision engageant le gouvernement sera « précédé très en amont d'une réunion de nature politique réunissant … les principaux ministres concernés ».

L’efficacité.

Il avait été reproché à Jean-Marc Ayrault de multiplier les réunions interministérielles à Matignon : 1 500 par an … désormais il faudra « privilégier le travail interministériel coopératif qui débouche sur des accords entre ministres. »

La sécurité juridique.

Trop de textes ont été retoqués par le conseil constitutionnel, ce qui agaçait notamment François Hollande. Manuel Valls a donc rappelé l’impérieuse nécessité d’anticiper tout risque d’inconstitutionnalité. Il a indiqué son souhait de voir « des textes peu nombreux, courts, clairs, assortis d'études d'impact et respectueux des différentes saisines obligatoires, en particulier celle du Conseil d'Etat ».

La communication.

Celui qui a fait toute sa carrière politique dans la communication a rappelé à l’ensemble des ministres le soin qu’il allait y apporter. Ancien responsable de la communication de Lionel Jospin à Matignon, responsable de la communication de la campagne présidentielle de Ségolène Royal, puis celle de François Hollande … les ministres devront se tenir à carreau. Il est celui, a-t-il rappelé fermement qui « coordonne et valide ».

Moins de lois, plus de coopération avec le parlement.

« Nous aurons bien gouverné en ayant moins légiféré. » a-t-il proposé à ses ministres. Désormais il sera mis fin, promet-il, à l’inflation législative qui encombre le parlement et multiplie des lois dont les décrets d’applications sont dans le meilleur des ca publiés deux ans après ou jamais…

Voilà pour l’organisation, il a reste à définir, au-delà des indications générales données par François Hollande, les actes et décisions qui éclaireront le pacte de responsabilité et celui de solidarité.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 18:46
Nouvelles de Suisse : Manuel Valls.

Le nouveau premier ministre, très disert sur ses origines espagnols, l’est beaucoup moins sur celles qui lui viennent de sa mère Luisangela Galfetti, à savoir la Suisse. Un père espagnol Xavier Valls, catalan et une mère suisse, une maison familiale à Barcelone mise en lumière, une autre dans le Tessin (canton italien de la Confédération helvétique) plutôt dans l’ombre.

Michel Galfetti, journaliste à la télévision suisse, cousin de Manuel Valls, dit de lui : « La dernière fois que je l’ai vu, j’avais 15 ans. Le souvenir que j’ai, c’est que c’était un type très, très timide et pas très à l’aise avec les gens ». Voilà une explication sur son caractère souvent cassant et sa volonté de dominer ses interlocuteurs. La revanche d’un ancien timide.

Notre nouveau premier ministre incarne donc cette partie de la population française, d’origine étrangère, naturalisé seulement à l’âge de 20 ans. On a du mal à imaginer ce que peut construire cette double origine, tellement aux antipodes. Mais pourquoi tait-il, ou soustrait-il à la curiosité publique cet égal attachement à la Suisse ? Au moment d’obtenir la nationalité française il a décidé de renoncer à une partie de son nom. En Espagne on hérite du nom de son père te de sa mère, aussi s’appelait-il Manuel Valls Galfetti, il a effacé la dernière partie de son nom.

Autre témoignage, celui de son oncle Aurelio Galfetti, architecte réputé, qui dit de son neveu : « Manuel a gardé un côté helvétique. Par son goût des langues, il parle parfaitement l’Italien et le catalan, et … son pragmatisme. »

Bref, c’est un mélange de la Catalogne et du Tessin qui préside aux destinées de la France.

A une interview d’un média suisse, Manuel Valls avait déclaré avoir passé de nombreuses vacances en Suisse, « Ma mère est suisse-italienne, elle a toujours gardé sa nationalité, mes grands parents vivaient au Tessin à Biasca et à Ludiano. » Il termine son interview par un « bona sera i Tecinesi. »

Il aurait pu obtenir la nationalité suisse, il y a 20ans au moment de la réforme de la loi sur la nationalité, mais il n’a pas jugé utile de le faire.

Petite précisions sur les rumeurs qui circulent sur le net, le fameux 5/20, c’est au bac de français que Manuel Valls a fait cette contre performance. Cela ne l’a pas empêché d’obtenir son bac. Il précise à ce sujet que ce n’est pas en raison de son niveau de langue, mais en raison d’un contre-sujet.

Dans une interview accordée à la RTS en mai 2013, Manuel Valls a évoqué ses liens avec la Suisse et la question du chômage et des entreprises en France.

http://www.rts.ch/video/info/journal-continu/5736242-en-mai-manuel-valls-evoquait-la-suisse-et-le-chomage-archives.html

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 10:37
Libération, quel avenir ?

Quoi qu’on en pense, difficile de ne pas s’accorder sur le fait que le journal de la rue Béranger occupe une place historique dans le paysage des médias français. Libération a été Fondé par l’illustre Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier le 18 avril 1973. De cette extrême gauche, tendance maoïste, il va évoluer vers un format nettement plus social-démocrate dans les années 80. Titre animé longtemps par Serge July qui en parlait comme d’un journal « Libéral-libertaire ».

Aujourd’hui, après de nombreux épisodes, dont celui du départ de Serge July et Louis Dreyfus en juin 2006 à la demande du nouveau propriétaire Édouard de Rothschild, le journal continue inlassablement à perdre de l’argent. Ce sont donc, désormais les hommes d’affaires Édouard de Rothschild et Bruno Ledoux qui sont à la manœuvre … dans un contexte de crise financière et morales … Le titre est au bord du dépôt de bilan, la vente au numéro s’effondre de 30 %, la relance du titre et du site internet n’ayant pas pu enrayer la chute, les actuels actionnaires se refusent à recapitaliser le titre.

Les relations se tendent de plus en plus entre la direction, les actionnaires et les journalistes. Les ébauches de « relance du titre Libération » font bondir la rédaction qui réplique par : « Nous sommes un journal. Pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up... ».

La rédaction ayant obtenu le départ de Nicolas Démorand, les actionnaires le remplace par Pierre Fraidenraich …. Le fond du puits semble être ainsi atteint.

Quelques extraits de l’échange, mercredi entre le nouveau directeur, fraichement désigne et la rédaction à l’occasion du rituel de présentation, dans la grande salle du hublot.

« Je viens parce que je suis absolument convaincu de la puissance de la marque, de ceux qui la produisent, des titres qui sont édités. […] J’ai comme mission de vous porter sur d’autres terrains qui ne sont pour l’instant pas explorés, où l’on gagnera le pari de la profitabilité. […] Voilà, je n’ai pas beaucoup plus de choses à vous raconter.» tels sont les propos de Pierre Fraidenraich … libération est mort !

De son côté le nouveau président du directoire François Moulias finit d’achever le sale boulot en parlant de réduction des charges, de déménagement et surtout en évoquant la construction du « Flore du XXIe siècle ».

Un journaliste prend la parole pour tenter de remettre les pendules à l’heure en expliquant que « Libération n’est pas un lieu que l’on monétise, mais un bout de société française ».

La suite est violente dans le procès en incompétence qui lui est fait à diriger Libération. Il poursuit par ces mots : « Je n’ai pas grand-chose à répondre. Je suis très surpris. Déjà, avant même d’avoir à me présenter à vous, on a esquissé les contours d’un portrait... Je n’ai même pas envie de le qualifier parce que je trouve ça tellement bas et assez minable.».

Ajoutant alors que son engagement à droite est mis en cause : « «Qui vous autorise à dire que je suis sarkozyste ? En quoi ça vous concerne ? […] Le rituel initiatique d’accueil est très pestilentiel. […] Je ne suis ni de gauche ni de droite. […] Je suis ici pour relever un défi industriel. […] Je n’ai pas d’autre moteur que celui de vous accompagner, en tout cas de vous diriger, de vous mener à un projet dans un écosystème compliqué qui est celui de la presse, à gagner le défi de la profitabilité.»

Défi industriel, profitabilité, l’incompréhension est totale, pour enfoncer le clou, il ajoute : « on peut maximiser la performance de la marque ».

Sémantiquement et politiquement les actionnaires et la rédaction n’ont plus rien à partager, si ce n’est à faire valoir, pour ceux qui peuvent se le permettre la clause de départ.

A suivre …

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 11:19

http://s1.lemde.fr/image/2014/04/03/534x0/4395191_5_0d0f_7-chiffres-qui-racontent-l-histoire-des_eef77fe3e896262c8889e18d05d1785a.png

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 09:00
Comment Manuel Valls est devenu Premier ministre.

La composition du gouvernement, si celle-ci s’est faite essentiellement sous l’autorité du Président de la république, qui a placé « ses hommes » à presque tous les ministères régaliens, porte néanmoins la marque de Manuel Valls. Il avait dit aux représentants d’EELV, lors des tractations, que s’ils refusaient d’entrer au gouvernement il ne ferait pas appel à des personnalités écologistes. C’est, sans conteste, la marque d’une conception de la politique qui préfère les lignes droites aux méandres et aux courbes.

Pour autant, il sait aussi louvoyer et mener sa barque à bon port. Anticipant le poids qu’Hollande mettrait dans la répartition des ministères, il a préparé très tôt le terrain, en rencontrant dès samedi les deux poids lourds de la gauche du PS que sont Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Ils sortent d’ailleurs gagnants et renforcés dans leurs prérogatives ministérielles, Hamon décroche le ministère de l’Education nationale, des universités et de la recherche, Montebourg celui de l’Economie. Le fait que Benoît Hamon est un ancien rocardien a facilité le rapprochement, l’ambition de Montebourg a fait le reste.

De la même manière, il avait su se mettre dans la poche Jean-Yves Le Drian, à tel point que ce dernier refuse le poste de Premier ministre et propose à François Hollande de nommer plutôt Manuel Valls. Il met de la même manière dans son camps, deux protégées du Président de la république Aurèlie Filippetti et Najat Vallaud-Belkasem, qui en œuvrant pour sa nomination se sont assurées, pour l’une son maintien au Ministère de la culture et de la communication, ce qui était loin d’être acquis, et pour l’autre une belle promotion comme Ministre Des droits de la femme, de la ville, de la jeunesse et des sports.

En fin connaisseur du Parti socialiste, il a su accompagner le subtil dosage des courants qui est la marque de fabrique de François Hollande. Le seul qui pourrait se plaindre est celui de Martine Aubry, laquelle n’a plus que Marylise Lebranchu pour la représenter dans ce gouvernement et reste, à 64 ans, barricadée et isolée dan son fief de Lille.

Celui, qui s’est trouvé juste derrière Ségolène Royal à la primaire des présidentielle avec 6 %, a réussi l’exploit de décrocher la timbale : l’Hôtel Matignon. Il a donc franchi une étape de taille dans sa course à l’Élysée, ce dont il ne s’est jamais caché. François Hollande, qui a été d’une certaine manière contraint dans ce choix, devra veiller au grain, s’il ne veut pas se retrouver dépassé par ce poulain de course à l’échéance de 2017. En même temps en se l’associant pour le reste du quinquennat, il le condamne à son échec ou à son succès. La partie sera donc serrée pour les deux hommes. En cas d’échec, il sera difficile à Manuel Valls d’apparaître comme l’alternative à Hollande, en cas de succès il aura les mains liées.

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 16:48
Trombinoscope du gouvernement (source Journal le Monde)

Dis moi qui tu es et je te dirais ce que tu feras … il est toujours utile d’en savoir un peu plus sur qui sont nos gouvernants. Un tel profilage est la source de bien des explications, l’âge, le profil professionnel, le patrimoine. Globalement c’est un gouvernement paritaire, mais plutôt âgé, riche et très très très fonction publique…

Après la conquête de la parité, il faudrait encore « ouvrir »la politique aux jeunes générations, aux ouvriers et aux employés. Où sont les médecins, les artisans, les commerçants et les paysans etc … ?

Bref la composition du gouvernement est loin de refléter celle de la population française.

L’âge

Moins de 50 ans : 4

Najat Vallaud-Beljacem

Sylvia Pinel

Aurélie Filippeti

Benoit Hamon

De 50 à 60 ans : (6)

Bernard Cazeneuve

Stéphane Le Fol

Arnaud Montebourg

Marisol Touraine

Manuel Valls

Plus de 60 ans : 8

Laurent Fabius

Jean-Yves Le Drian

Marylise Lebranchu

Michel Sapin

Christiane Taubira

George Pau-Langevin

François Rebsamen

Ségolène Royal

Ils sont donc 14 à avoir plus de 50 ans et seulement 4 moins de 50 ans, le profil est donc orienté plutôt « vieux ». Le vétéran est Laurent Fabius avec 67 ans et les benjamines sont Sylvia Pinel et Najat Vallaud-Belkacem, 36 ans.

L’origine professionnelle

Haute fonction publique : 8

Laurent Fabius

Benoit Hamon

Michel Sapin

Marisol Touraine

Najat Vallaud-Belkacem

Jean-Yves Le Drian

Marylise Lebranchu

François Rebsamen

Enseignement : 3

Aurèlie Filippetti

Stéphane Le Foll

Christiane Taubira

Privé : 4

Bernard Cazeneuve

Arnaud Montebourg

George Pau-Langevin

Manuel Valls

Politique : 1

Sylvia Pinel

Cela fait tout de même 13 fonctionnaires, pour … 4 venants du privé. C’est la critique récurrente à l’encontre des socialistes. Un jour peut être … une prise de conscience … et l’on verra bouger les lignes !

Patrimoine

Plus de un million d’euros : 4

Laurent Fabius

George Pau-Langevin

Michel Sapin

Marisol Touraine

Entre 500 00 et 1 000 000 d’euros : 3

Jean-Yves Le Drian

Marylise Lebranchu

Arnaud Montebourg

Entre 200 000 et 500 000 euros : 5

Aurélie Filippetti

Stéphane Le Foll

Sylvia Pinel

Christaine Taubira

Manuel Valls

Moins de 200 000 euros : 3

Bernard Cazeneuve

Benoît Hamon

Najat Vallaud-Belkacem

Sous réserve de vérifications … ils sont plutôt riches quand on compare au patrimoine moyen des français : 355 000 euros en moyenne en 2010, selon l’INSEE.

En conclusion, la politique reste encore un club très fermé, réservé à une élite. Les gouvernements de Sarkozy n’étaient guère éloignés de ce profil. Il faut dire que pour faire de la politique, il faut des moyens et du temps, ou du moins de la disponibilité, n’oublions pas que les fonctionnaires disposent de cet avantage extraordinaire de pouvoir se mettre en disponibilité le temps de la politique et en cas d’échec la chance de retrouver automatiquement leur poste. Pour les autres c’est la prise de risque absolue…

Pour Changer la politique, il faudrait « ouvrir » celle-ci plus largement à toutes les représentations de la société française.

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L'auteur

  • Jean Pelletier
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
Vous pouvez vous abonner à ce blog ou me suivre sur ma page facebook  et mon compte twitter
https://www.facebook.com/jean.pelletier
77https://twitter.com/jmpelletier
Bonne lecture.
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