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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 14:49

La photographie est un art difficile et il vaut mieux s’adresser à des professionnels et  consulter leur site, par exemple, pour se faire une idée sur leur photos et les tarifs qu’ils pratiquent. La présentation même de leur site vous donnera une idée sur leur style et l’esprit dans lequel ils travaillent.

Les coups de cœur.

Patrick Galibert, il bénéficie de nombreuses références professionnelles (Cointreau, Carrefour, Conseil Général de Haute Garonne etc.) et couvre un large spectre d’activité : photojournalisme, portrait, entreprises, culinaire….Son adresse est 19 rue Jean Millet à Toulouse – 31200. Téléphones : 06 09 79 91 36 et 05 61 57 00 55. Son site vous renseignera au plus près de votre recherche : http://www.photo-galibert.com  

Hélène Hébrard, outre son travail de photographe, donne des cours aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. Son activité est très large : Album mariage, reportage photo, corporate ….Elle est à Toulouse et peut être jointe au 06 28 20 93 31 ou 05 61 35 71 44. Son site présente son travail http://www.helene-hebrard.com

Mathieu Hoffmann, jeune photographe est installée dans la banlieue de Toulouse à Saint Orens. Après des études d’ingénieur il travaille quelques années dans l’aérospatial. Mais sa passion pour la photo l’emporte, il suit une formation professionnelle et il change de cap en 2010 pour ouvrir son propre studio. Quand il parle de son travail c’est toujours à travers les sentiments, quand il aborde le portrait c’est d’une manière ludique qu’il aborde la séance, en s’attachant au modèle et à son histoire. On le joint par téléphone ou par mail : 06 88 61 02 43 et info@mathieu-hoffmann.com  et son site précise son travail et ses intentions : http://www.mathieu-hoffmann.com

Encore deux adresses.

Florence AT travaille sur tous les sujets, elle s’exprime beaucoup à travers la lumière et parle de son travail par la poésie. Ses références sont multiples : Airbus, EDF, regards du sport… Elle réside au 42 allée de Barcelone à Toulouse – 31200. Téléphone : 0762728229. Son site est accessible : http://www.florenceat.fr

Studio Lily Photographie, propose ses services pour tout projet. Elle réside 4, impasse Mader à Toulouse – 31 300. Téléphones : 05 61 72 41 23 et 06 50 59 11 27. Elle anime aussi un blog, son site est : http://www.studiolily.fr

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 13:52

1col_bur6.jpgC’est sous la présidence de François Mitterrand que Jack Lang, Ministre de la Culture, confie en 1985 la réalisation d’une œuvre artistique à Daniel Buren en lieu et place de la cour d’honneur du Palais Royal qui servait de parking aux fonctionnaires du Conseil d’Etat. Le défi était à la hauteur de la réputation de l’artiste, plus de 3 000 m2 à investir. Ce fut le début de l’histoire et de la polémique des « Colonnes de Buren » dont le titre exact de l’œuvre est « Les Deux Plateaux ».

 

L’œuvre.

 

Avec l’aide de l’architecte Patrick Bouchain, Buren a conçu son œuvre comme un espace urbain à l’intérieur duquel le public circulerait. Sa création se caractérise par un alignement de 260 colonnes inégales en hauteur, réalisées en marbre blanc avec des rayures noires. La construction s’établit sur deux plans, un supérieur sur caillebotis qui reprend la cour et organise la circulation des piétons, et l’autre en dessous avec un plan d’eau, en effet miroir. L’insertion de l’œuvre se fait dans l’environnement plus classique du Palais royal et offre ainsi une rupture avec la modernité de l’œuvre de Buren.

 

La polémique.

 

La radicalité du projet provoque un tollé général dans les milieux politiques et artistiques, rejoignant en cela une tradition française : la Tour Eiffel en 1889, le Centre Pompidou en 1977 et la pyramide de Pei dans la cour du Louvre. Tous ont en commun l’irruption de l’art moderne dans un environnement architectural classique. Les quatre tours de Jean Nouvel pour la réalisation de la nouvelle Bibliothèque nationale de France ont aussi été la source d’une importante polémique.

 

Les colonnes de Buren ont suscité pas moins de 225 articles dans 45 journaux, de nombreuses pétitions, de questions au gouvernement au Parlement, de recours en justice. Jacques Chirac, assuré de cette opposition, prend en tant que maire de Paris un arrêt municipal suspendant les travaux. Il s’en suit un long contentieux dans lequel Buren va faire falloir le droit moral de l’artiste sur son œuvre. Il gagnera (1992)  et la justice va contraindre le successeur de jack Lang rue de Valois, Francois Léotard à terminer les travaux.

 

La colère de Daniel Buren.

 

L’œuvre (elle sera classée monument historique), très fréquentée, va mal vieillir. L’alimentation du plateau souterrain va cesser en 2000, l’espace va être rapidement pollué et dégradé, alors qu’il est une composante majeure de l’œuvre. L’artiste manifeste publiquement son indignation face au laissé allé de l’Etat en décembre 2007 et va jusqu’à menacer d’en demander la destruction. Il finira par avoir gain de cause, un vaste chantier est engagé par le Ministère qui inclut la rénovation des colonnes de Buren pour un montant de 5,8 millions d’euro. Pour mémoire elles avaient coûté à l’Etat un peu plus de 1 million d’euros.

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 11:48

imagesCA9NBACF.jpgLa campagne présidentielle et les premiers pas du gouvernement Ayrault n’ont pas permis d’y voir plus clair sur ce que le pouvoir socialiste entendait faire du dossier Internet et du droit d’auteur. Les observateurs avisés se souvenaient simplement des âpres discussions parlementaire autour de la loi DADVSI et Création et Internet où le groupe socialiste s’était plutôt brillamment illustré sur le sujet, volontariste, audacieux jusqu’à faire voter, très provisoirement, un amendement créant la licence globale.

 

HADOPI dans le collimateur.

 

Mais l’exercice du pouvoir inclut des obligations et des contraintes qui « freinent » toutes velléités de réformes un tant soit peu audacieuses. Bref il était temps qu’un point soit fait ou du moins qu’une stratégie et une méthode de travail soient définies. Pour autant la ministre de la culture Aurélie Filippetti a d’ors et déjà fait savoir tout le mal qu’elle pensait de l’HADOPI. Il est vrai qu’avec un budget de 12 millions d’euros (et 60 agents), la Haute Autorité ne peut afficher à son actif qu’un peu plus de 1 million de mails d’avertissements envoyés aux internautes et….314 dossiers en cours d’examen avant envoi au Parquet !

 

Donc le Premier Ministre a confirmé au parlement qu’une loi serait bien votée, conformément aux engagements présidentiels et qu’une mission avait été lancée sur « l’acte II de l’exception culturelle », confiée à Pierre Lescure, directeur du théâtre Marigny et ancien dirigeant de Canal+. Le lettre de mission précisait  que ce chantier « mêlera l’ensemble des acteurs sous l’œil attentif de l’Etat qui validera ou non les propositions, dans l’idéal sous six-huit mois », il « débouchera sur un nouveau cadre juridique au cours du semestre 2013 » et sans doute un vote au parlement avant 2014.

 

Toutes les précautions sont prises : propositions qui déboucheront ou pas …une mission de 6 à 8 mois …un nouveau cadre législatif début 2014….

 

Donc une seule chose est sûre, les jours de l’HADOPI sont comptés, d’autant plus que l’ex député socialiste pourfendeur des projets de lois sur le sujet de Sarkozy et promoteur de la licence globale Didier Mathus vient d’être nommé au collège de l’HADOPI, même chose pour Christian Phèline qui vient aussi d’arriver au titre de la cour des comptes.

 

La mission Lescure.

 

La mission de Pierre Lescure dépasse largement le cadre de la simple HADOPI, elle englobe bien le problème du droit d’auteur, la problématique du développement de l’offre légale, les questions du financement de la création et le respect de l’exception culturelle. Aurélie Filippetti a été très claire : « Il s’agit de tirer un véritable bilan de l’évolution des pratiques en matière d’utilisation des contenus culturels numériques, et de dégager une prospective sur les besoins légaux pour qu’Internet devienne l’une des plus grandes sources de financement de la culture ». L’ensemble des acteurs de la filière seront consultés (Enfin le changement !) y compris les associations de consommateurs, avec pour objectif ambitieux de « faire émerger de nouvelles ressources, de nouveaux modes de financement de la création et d’y associer ceux qui tirent profit du développement de la circulation des œuvres dans les réseaux».

 

Cette fois il émerge dans ce discours un début de prise de décisions quant à la participation des principaux bénéficiaires d’Internet a      u financement de la création.

 

La ministre s’est faite encore plus précise en ajoutant : «Dans un contexte budgétaire serré, il faut avoir un souci d’efficacité, de réconciliation entre les artistes et les publics, et trouver des solutions qui soient réelles et qui permettent vraiment de financer la création et non plus se payer de mots ». Le changement de ton est là… reste à voir ce que la concertation accouchera et ce qu’en retiendra au final le gouvernement.

 

Méthode et calendrier de la mission Lescure.

 

On en sait un peu plus sur les conditions d’exercice de la mission Lescure , il disposera d’une équipe conséquente de 12 personnes : hauts fonctionnaires de la cour des comptes, de l’inspection des Finances, représentants des ministères associés et quelques personnalités extérieures. Bien entendu un comité de pilotage a été mis en place comprenant : la ministre de la Culture, le ministre de l’Economie, le ministre du Redressement productif, la ministre déléguée à l’Economie numérique.

 

Nous disposons d’un calendrier de travail détaillé :

 

-       Le diagnostic de l’existant (fin septembre 2012).

-       Les auditions et débats contradictoires (fin décembre 2012).

-       Rendu de la mission (fin mars 2013).

 

Un site internet dédié aux travaux de la mission sera créé. Il sera interactif et permettra aux internautes de s’exprimer.

 

Lescure a déjà parlé…

 

Pierre Lescure a déjà commencé depuis le début de l’été son travail et s’est exprimé sur les médias. « L’idée est venue au moment des primaires […] en discutant avec François Hollande, que je connais depuis longtemps […]. Je lui ai donc proposé l’idée de cette mission. ». Puis avec plus de clarté : « A l’époque, le camp Aubry optait pour la suppression d’Hadopi et pour la mise en place d’une licence globale. C’est un truc à deux balles. Tu paies une fois 2 euros pour avoir le droit à tout sur Internet. ». Cela a le mérité d’être clair, en ce qui le concerne, personne n’en a été surpris connaissant les positions antérieures de Pierre Lescure sur le sujet. Il trouve même, malgré les propos de la ministre, « des vertus de principes » à l’HADOPI. Il s’inquiète des conséquences de l’arrivée imminente de la Tv connectée : « Avec ces nouvelles télés, le piratage va devenir inarrêtable. Cette mission sera l’occasion de faire un débat violent, contradictoire, mais nécessaire même si je risque d’en prendre plein la tête ». C’est ce qu’on peut lui souhaiter de mieux, vue l’urgence à ce que les pouvoirs publics légifèrent enfin sur le sujet et garantissent aux acteurs de la création la juste rémunération qu’ils méritent.

 

Il poursuit par ailleurs sur HADOPI « Elle a amené des gens à réfléchir que tout ne pouvait être entièrement gratuit. Il va falloir trouver un système absolument différent d’aujourd’hui et qui va faire que la dynamique du financement de la culture continue ». « Il faut tenir compte de ce nouvel entrant essentiel et vital qui est l’usager. S’il n’est pas d’accord, on n’arrivera à rien ». « Une partie de la réponse comportera la légalisation des échanges non-marchands ; je ne crois pas à autre chose ». Il se déclare aussi contre la coupure d’accès à Internet qu’il juge disproportionné.

 

Enfin il se donne comme objectif « d’aboutir à un corpus, une doctrine, qui ait à peu près l’assentiment de tous, d’Internet aux ayants droit ». On se réjouit du programme et restons curieux de ses résultats, tant les antagonismes sont violents et surtout que l’immobilisme des gouvernements de Nicolas Sarkozy en la matière les a enkysté durablement.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 13:41

imagesCA5NJ14E.jpgLa vigie à Nîmes, créée en janvier 1992 est un lieu de référence de l’art contemporain. Ni musée, ni galerie, elle se veut un lieu de vie et de création. Son habitat, un ancien hôtel de postes, n’est pas indifférent à l’activité que mène de fait l’association loi 1901 « La Vigie ». Lieu d’expérience et de diffusion, elle se situe 32, rue Clérisseau à Nîmes (30 000), à deux pas du centre ville et du Carré d’Art. Téléphone : 04 66 21 76 37, la.vigie-art.contemporain@wanadoo.fr. Sa directrice actuelle est Isabelle Simonou-Viallat.

 

Liberté.

 

Son objet est de donner à de jeunes artistes une chance de « se montrer » et au artistes plus confirmés de se confronter. Le mot clef du cahier des charges est «liberté». Seules trois expositions sont montées chaque année. Une idée est lancée autour d’un choix de’ deux artistes plasticiens, choisis pour être d’origine et de génération très différentes. Ensuite viennent se greffer des propositions. C’est la liberté de mettre ensemble des artistes improbables pour créer ensemble un espace de création et de monstration d’œuvres et enfin de solliciter un public pour qu’il puisse se ressourcer dans un imaginaire auquel il n’a que rarement accès.

 

Invention.

 

Ce n’est pas une galerie d’art, l’objectif n’est pas de vendre des œuvres, mais de créer une alchimie qui débouche sur la présentation d’œuvres d’art contemporain. Le travail repose sur les échanges, la réflexion, la remise en question, aussi bien sur les œuvres proposées que leur rapport à l’espace lui-même. L’occupation se fait toujours en deux temps, celui du travail et celui de l’exposition. D’où le peu d’expositions annuelles. Mais l’association a manifesté dès sa création sa vocation à inventer une nouvelle manière de penser et de montrer l’art.

 

Les expositions.

 

L’association propose trois expositions par an ce qu’elle appelle «les ‘Rencontres» (deux par an) et « «No Limit « » (une par an).

Les « Rencontres » se font autour d’une idée centrale associée à deux artistes, qui en motivent d’autres. Le travail a aussi la particularité de confronter et d’utiliser des médiums et des techniques artistiques variés.

«No Limit » concerne des plasticiens qui ont déjà exposé et travaillé à la Vigie et qui y retournent pour réaliser de nouvelles expériences.

Pour cette 8ème édition de l’exposition “No Limit” (série d’expositions personnelles), La Vigie a choisi d’inviter l’artiste gardois Jean-Marc Andrieu qu’elle avait présenté en 1999 lors de la “Rencontres N°13”. Du 28 septembre au 27 octobre 2012

C’est cette fois-ci avec l’ensemble du bâtiment, ses contraintes et ses spécificités que l’artiste aura à dialoguer.

 

L’exposition devenant alors la résultante du “frottement” de deux réalités, celle d’un questionnement sans fin, poussant Jean-Marc Andrieu à retravailler, réinterroger, réactualiser constamment certaines pièces, et celle du lieu, fixe et immuable, témoin silencieux, et objet constant de défi aux artistes venant régulièrement l’investir.

 

En terme de grosse limite, il y en a une qui me tient à coeur, particulièrement, c’est celle du choix des axes  (vertical ,horizontal, oblique), car ici le choix est vraiment limité à trois options, ce qui semble totalement  étranger au concept moderne de l’offre maximalisée. 

Bien entendu,  ces trois options ne se valent pas même si elle concourent toutes à la définition de l’espace euclidien, concept bien pratique au quotidien, mais qui n’offre guère d’autre alternative  aux choses que d’être verticales, horizontales ou obliques. 

Ainsi, si la verticale ne se parcourt que de haut en bas  et de bas en haut, (quelquefois avec difficulté) si l’horizontale, du moins dans les trois dimensions, permet quelques fantaisies de devant derrière ou de droite et gauche, il est clair que l’oblique seule en tant que moyen terme, autorise un maximum de latitude en permettant de prendre les choses de biais.Donc dans cette apparente orthogonalité de la Vigie (où toutefois les angles droits sont rares) il sera sûrement question de diagonales mais aussi peut-être d’inertie, de rythme de gravitation et de la plénitude du cercle, de nous, du monde, de l’amour… autant de choses qui vont de travers.” Jean-Marc Andrieu, juillet 2012

 

Ouverture du mardi au samedi de 14h à 18h. Entrée libre

 

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 13:36

imagesCADBSLLG.jpgGaston Kelman est noir, écrivain et homme politique. Il est né le 1er septembre 1953 à Daouala au Cameroun. Depuis une vingtaine d’année, il vit en France, urbaniste de formation, il publie en 2003 «Je suis noir et je n’aime pas le manioc» qui lui assure notoriété et audience. Quel est son style ? Une écriture acide qui délie les lieux communs sur les noirs en passant du propos le plus léger à la réflexion en profondeur. Bref, il se fait une place singulière dans le paysage de l’anti racisme.

 

Son activité d’écrivain.

 

Son parcours est chaotique, entré au séminaire en 1965, il fait ses études finalement en Angleterre d’où il sort diplômé d’une maitrise de littérature et d’un passage chez les Blacks Panthers. Il arrive enfin en France en 1982, il s’y marrie et dirige l’Observatoire du Syndicat d’Agglomération nouvelle d’Evry. Sa notoriété suite à la publication de son best seller «Je suis noir et je n’aime pas le manioc» l’amène à participer à la célèbre émission de radio sur RMC : Les Grandes Gueules. Il publiera par la suite «Au-delà du noir et du blanc» en 2005, «Parlons enfants de la patrie» en 2007, «Les blancs m’ont refilé un dieu moribond» en 2007 et «les hirondelles du printemps africain» en 2008. Il y défend le droit pour tout à chacun de choisir sa culture d’attache. Par provocation il se dit lui-même bourguignon. Et surtout il met la préoccupation du racisme au cœur de tout homme : noir ou blanc. Cela lui vaut certaines inimitiés, en particulier au Cameroun, son pays d’origine.

 

Son activité politique.

 

Membre du part Socialiste jusqu’en 2007, il se déportera progressivement sur sa droite, tout d’abord en rejoignant la Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel. Ses positions publiques seront de plus en plus à droite et engagée auprès de l’action du Président Nicolas Sarkozy. Il défend publiquement la création du Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale. Il écrit dans le journal Libération le 16 juillet 2007 : «Que reproche-t-on à ce ministère qui, pour ma part, est le plus ambitieux que l’on n’ait jamais conçu en la matière?» Il intégrera le cabinet d’Eric Besson, Ministre de l’Immigration, comme conseiller technique en septembre 2009. Il sera co-auteur d’un ouvrage publié à l’initiative de l’Institut Montaigne : «C’est quoi être français?».

 

En mai 2010, il démissionnera de son poste de conseiller technique, mettant fin à cet épisode politique de sa vie. Aujourd’hui il est consultant pour le compte d’une association qui travaille à l’intégration des migrants noirs.

 

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 13:30

Ce chiffre astronomique ne vient pas d’une newsletter à sensation, mais du très sérieux travail d’investigation mené par le député René Dosière. Apparenté PS, cet opiniâtre représentant du peuple s’est attaché à l’ouvrage titanesque de débusquer les dépenses de fonctionnement du gouvernement. Il vient d’en faire un livre : « L’argent de l’Etat, un député mène l’enquête » aux éditions du Seuil.

Les révélations sont nombreuses et surprenantes. Ce sont plus de 425 questions écrites que le parlementaire a posé aux principaux intéressés. Quelques ordres de grandeur donnent une idée de ce que le gouvernement Fillon, champion de la rigueur pour les français, s’est appliqué à lui-même.

Fillon a utilisé l’avion deux fois plus que son prédécesseur Dominique de Villepin. L’Elysée avec Nicolas Sarkozy dispose d’un parc automobile de 121 véhicules, il était de 55 sous Chirac. Le même Sarkozy dépense 2,2 millions en sondage là où Chirac n’en engageait que pour 500 000 €. Et l’Elysée de dire qu’il ne s’intéresse pas aux actuels sondages qui placent François Hollande en tète de la prochaine élection présidentielle. Quelle farce !

C’est à René Dosière que nous devons une information majeure : un ministre coûte en moyenne 16,72 millions d’euros à la collectivité par an : frais de personnel, communication, loyer, frais de fonctionnement et train de vie. A titre de comparaison dans l’échelle de valeur du personnel politique un député coûte à la même collectivité  500 000 €.

Il faut donc regarder de près les engagements des candidats sur la composition de leur gouvernement. Une équipe resserrée à 15 ministres n’est pas une mince économie. Nicolas Sarkozy l’avait promis dans son projet présidentiel d’avril 2007 « Ensemble tout est possible ». Quelle blague, l’équipe de François Fillon comprend aujourd’hui, outre lui-même 15 ministres pleins, 7 ministres délégués et 7 secrétaires d’états, soit 30 personnes.

Le calcul du mensonge d’état est simple, à 16,72 millions le ministre actuel, et 15 ministres en trop, l’ardoise s’élève à 250,8 millions d’euros par an ! Soit une économie de 1 milliard 254 millions d’euros sur 5 ans. On estime à 20 millions d’euros le coût de construction d’un collège, cela aurait donc permis la construction de 62,7 collèges sur la période.

En effet parlons d’économie et de réduction du train de vie de l’état.

Histoire de vous mettre définitivement mal à l’aise, jetons un coup d’œil sur l’évolution des salaires des collaborateurs des ministres ; au hasard ceux du ministre des affaires européennes, le pointage de notre député curieux et investigateur démontre que la moyenne mensuelle des trois salaires les plus élevés est passée de  6 695 euros en juillet 2010 à 10 403 euros en mai 2011, soit une hausse de 55 %.

Les salariés français apprécieront ! On aimerait qu’à l’occasion des émissions télévisées et des débats politiques les journalistes mettent en questions ces intéressantes et instructives données.

Dans ces conditions, il semble que la proposition de François Hollande de baisser de 30 % la rémunération du Président de la république et des membres du gouvernement ne soit plus suffisante.

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 13:32

imagesCAHKLXNG.jpg«Die lustige Witwe, la Veuve joyeuse» en français est l’œuvre de l’autrichien (d’origine Hongroise)  Franz Lehar, né le 30 avril 1870, mort le 24 octobre 1948. L’opérette sera jouée pour la première fois le 30 décembre 1905 au Theater an der Wien, qui est le théâtre le plus célèbre de Vienne, construit au début du XIXe siècle. Elle connaitra un succès un mondial, elle est encore jouée de nos jours sur de nombreuses scènes internationales.

Histoire.

 

«La Veuve joyeuse» a été inspirée par la comédie «L’attaché d’ambassade» d’Henri Mailhac, comédie en trois actes jouée en 1861. Le livret est de Victor Léon et Léo Stein. Ce sont Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet (tous deux dramaturges français) qui en écriront la version française.

 

La première sera donnée à l’Apollo à Paris le 28 avril 1909. Elle sera interprétée des centaines de milliers de fois depuis cette création, renforçant à chaque fois son succès auprès du public. Certains de ses airs connaissent une célébrité auprès du grand public comme les duos «viens dans mon joli pavillon» et surtout « Heure exquise » ou encore l’air de Vilja.

 

« Heure exquise, qui nous grise lentement

La promesse, la caresse du moment

L'ineffable étreinte de nos désirs fous

Tout dit: Gardez-moi puisque je suis à vous »

 

Thématique.

 

Comme toute opérette il est question d’amour. L’action se situe à l’ambassade de Pontévédro L’ambassadeur Mirko Zeta s’inquiète des écarts de sa femme Valencienne et il s’ensuit une cascade d’amours contrariés. L’allusion au Monténégro est évidente, pour mieux souligner le fait que ce petit pays est l’objet de moquerie du fait de son état de quasi faillite. L’un des personnages central Danilo est de même une allusion à la dynastie régnante au Monténégro, Nicolas 1er.

 

L’œuvre connaitra à travers son succès mondial de nombreux enregistrements  dont l’un dirigé par le célébrissime Herbert von Karajan (Deutsche Grammophon) avec Elizabeth Harwood, René Kollo, Teresa Strats er Zoltan Kelemen. Dès 1925 Erich von Stroheim en tourne une version filmée, et surtout en 1934 Ernst Lubitsch réalise la version la plus connue avec Maurice Chevalier et Jeannette Mac Donald.

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 13:26

imagesCAE1FED2.jpgLa réorganisation en cours de l’AP-HP menace gravement le suivi des patients atteints par le VIH en région parisienne par un regroupement forcé de l’ensemble des services et patients à l’Hôtel-Dieu

 

Cela fait plusieurs mois que circulent des informations plus alarmistes les unes des autres, on voit ici et là des mouvements de grèves et des pétitions qui circulent. On a plus récemment parlé de la situation de la pédiatrie et plus particulièrement du sort fait aux équipes médicales de l’hôpital Trousseau.

 

L’idée générale est de passer de 38 hôpitaux actuellement, à 13 groupes hospitaliers. Le déficit de l’AP-HP est tel qu’il faut sans doute trouver des solutions qui passent par une meilleure rationalité des « plateaux techniques » de plus en plus chers. Mais comment conduire une telle « révolution » dans le droit fil du projet de loi « hôpital, patients, santé et territoires » sans le minimum de concertation nécessaire ? Or la méthode retenue est celle de l’autoritarisme et la politique du fait accompli. Il s’agit en fait de demander à l’AP-HP d’augmenter son activité tout en réduisant ses effectifs.

 

Ce mouvement s’est déjà largement mis en mouvement pour ce qui concerne le suivi (et indirectement le dépistage) des patients atteints par le VIH. C’est une politique de réduction et de déplacement drastique des effectifs qui a été déjà engagée et qui menace de se poursuivre. Ceci au risque de déstabiliser les équipes médicales et soignantes et de désorienter les patients.

 

Ce n’est pas faire preuve de « gauchisme » que de dénoncer la politique engagée par la direction générale de l’AP-HP, comme une politique de logique exclusivement économique et peu soucieuse de la santé des patients et d’une manière plus générale de la santé publique.

 

Les différents collectifs et association de patients séropositifs se font l’écho de la réorganisation de l’ensemble des services ayant la charge des personnes vivant avec le VIH. Le tout dans un contexte où est annoncé clairement la suppression de 4000 postes à l’horizon 2012, c'est-à-dire demain matin.

 

Pour illustrer le propos deux citations, celle de Jean-Yves Fagon  Directeur de la politique médicale à l’AP-HP et la réponse que lui a faite Bruno Spire, Président de AIDES

 

« Nous avons un très beau projet. Avec un gros service d’urgence, et un grand centre de prise en charge du VIH où seront regroupés les services qui le traitaient à Cochin, à Pompidou. C’est vrai qu’il n’y aura pas d’hospitalisation conventionnelle sur le VIH à l’Hôtel-Dieu. On a besoin d’une vingtaine de lits, eh bien, il faut que les équipes se mettent d’accord pour les implanter à Cochin ou à Pompidou… Quant au reste, on ne fera plus de chirurgie ambulatoire à l’Hôtel-Dieu, les locaux ne s’y prêtant pas. Et grâce à l’aide de fonds privés, on va ouvrir un pôle de santé publique. »

Jean-Yves Fagon, directeur de la politique médicale à l’AP-HP :

 

« Les personnes vivant avec le VIH ne devront pas être la variable d’ajustement des politiques de réorganisation hospitalière. Bruno Spire, président de Aides, la principale association de lutte contre le sida, réaffirme que toute forme de restructuration profonde de la prise en charge ne peut être envisagée qu’en accord et dans l’intérêt des malades, pas dans leur dos. La continuité d’une prise en charge globale de qualité et d’une offre de soin adaptée aux besoins des personnes séropositives sont les conditions minimales de toute réforme, qui doit associer la voix associative aux visées stratégiques actuellement en train de se préparer à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris ».

 

500 patients on été expulsés de l’hôpital Saint Joseph sans la moindre concertation, 800 autres de Necker se sont retrouvés et transférés de fait à l’Hôtel-Dieu. La rumeur circule que les 1700 patients VIH de Cochin devraient les rejoindre de même.

A Georges Pompidou la même information a circulé, suite à un RV auquel j’ai personnellement participé au titre du collectif de Patients Citoyen la Directrice a reconnu que le projet avait été envisagé, mais que pour des raisons techniques, liées à l’Hôtel -Dieu, le projet était repoussé à 2014.

 

On évoque de même Tenon et Henri Mondor, en fait la Direction générale de l’AP-HP s’apprête à regrouper l’ensemble des services et des patients VIH sur un site unique l’Hôtel-Dieu, ce qui représente à termes 5200 patients !

 

Mais le pire, et qui m’a été confirmé de vive voix par la directrice de Georges Pompidou c’est que ce « Méga » service ne pratiquerait plus que la médecine ambulatoire, en clair à ce service ne serait plus associé à aucun lits d’hospitalisation.

 

Par ailleurs comment s’étonner que dans les milieux concernés on parle désormais de « Sidatorium » alors que l’hypothèse de fermer pour cause de grave vétusté l’Hôtel-Dieu a été évoqué, et que l’hospitalisation est inenvisageable sans des travaux gigantesques.

Bref aussi incroyable que cela apparaissent c’est bien l’idée dune « usine à consultation » dans des locaux vétustes qui prend corps.

 

Cette approche dite désormais ambulatoire du VIH, sous prétexte que les patients ne meurent plus par milliers est gravissime et injustifié d’un point de vue médical et scientifique.

 

L’exemplarité du service d’immunologie de l’Hôpital Georges Pompidou dirigé par le professeur Laurence Weiss (et crée par le professeur Michel Kazatckine qui a écrit ce livre bouleversant sur son expérience : « la consultation du soir » aux éditions de la Renaissance) est éclairante sur le meilleur chemin pour suivre et accompagner les patient : équipe pluridisciplinaires au sein du service : médecins infectiologues, psychologues, diététiciens, sexologues, ophtalmologues, gynécologue, dermatologue …..mais aussi infirmières, assistantes sociales et permanence d’un pharmacien durant la consultation du soir.

 

Car si l’on ne meure plus autant, les complications dans l’évolution de la maladie et les effets secondaires des traitements sont nombreuses : osseuse, cancéreuse, cardiovasculaires, hépatiques, pancréatiques, neurologiques, dermatologiques etc…

 

Certes l’allongement de la vie des patients atteints pas le VIH est patent, mais en même temps les soins deviennent plus complexes et fréquents, et les situations médicales compliquées à déchiffrer se multiplient, les diagnostics sont complexes et nécessitent la mutualisation de toutes les spécialités médicales.

 

Le devenir des patients séropositifs à long termes est encore une inconnue et nécessite donc un dispositif particulièrement attentif à l’ensemble des ces complications, auxquelles s’ajoute le constat, avec le recul d’une quinzaine d’années, que ces patients sont victimes d’un vieillissement prématuré.

 

L’hospitalisation à proximité du service est vitale dans le suivi et la sécurité des patients. J’emploie à dessin le mot sécurité, car ce que nous prépare la Direction générale de l’AP-HP n’est ni plus ni moins que la mise en danger de l’ensemble des patients séropositifs de Paris.

 

C’est risques sont réels et non pas présupposés, le témoignage des patients de l’hôpital Saint Joseph « expulsés »  corroborent malheureusement les inquiétudes exprimées : à savoir un nomadisme forcé entrainant des ruptures de soins.

 

C’est incroyable alors que l’organisation du suivi des soins des patients VIH trouvait son équilibre avec des conséquences tangibles sur la qualité de vie de ceux-ci on n’hésite pas pour des économies à court termes de les mettre en danger, ainsi qu’une certaine politique de la santé publique, et bien évidemment de générer à moyen termes des coûts supplémentaires pour l’assurance maladie qui annihileront très vite ces économies de la première heure.

 

Il n’y a ni concertation, ni négociation, ni mise en perspective d’une politique à la fois réaliste et intelligemment conduite dans le temps.

 

On a livré la santé publique et les patients concernés à une équipe d’agents comptables. Attention aux retombées, je prends le pari qu’elles seront terribles, c’est une forme de « Moyen Age » de la santé publique qui se trame actuellement.

 

Seule la mobilisation (déjà encours) des médecins, des personnels soignants et des collectifs de patients  pourra y faire obstacle.

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 11:57

imagesCAOB8JFN.jpgPerte de vitesse dans les sondages, le chômage qui grimpe, la croissance qui n’est pas au rendez-vous, l’Europe qui grince, on peut dire que le président de la république n’est pas gâté par l’actualité. Mais ce n’est pas une surprise pour lui, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’était préparé à cet état de fait. Mais préparation n’est pas réalité ! Il y a un vaste espace entre l’idée que l’on se fait et son vécu.

 

C’est dur, plus dur qu’il n’y paraissait. Il a voulu le job, il l’a. Les socialistes disposent de tous les leviers de commande, rarement un parti politique n’aura disposé d’autant de pouvoirs. Mais cela patine, les couacs gouvernementaux se succèdent, l’impatience se fait jour plus tôt que prévu. Les menaces de toutes sortes se bousculent au portillon. Le temps passe et il devient de plus en plus délicat de faire endosser par le sarkozysme les difficultés actuelles.

 

François Hollande et les socialistes ont-ils si préparé que cela leur accession au pouvoir ? Je ne le crois pas, en tout cas ils ont visiblement raté l’étape « projet ». J’entends par projet tout propos qui pourrait donner du sens, de la perspective, voir de l’empathie….Je ne pense pas qu’une liste, un peu inventaire à la Prévert, de promesses électorales puisse donner du sens. Le « bon peuple » est bien moins idiot qu’on peut le croire. Il a besoin de « comprendre », or là les socialistes se sont mélangés les pinceaux et le tableau n’est plus composé.

 

Personne n’attend plus grand-chose et pourtant….le rôle du pouvoir c’est bien d’éclairer la route à suivre, surtout en période de « gros temps ». Très modestement je me permettrai de suggérer ceci au Président et au premier ministre.

 

La situation est grave, nos acquis pourraient être menacés, le populisme nous guette, la crise est là, l’Europe qui devrait nous protège risque d’imploser, nous ne pouvons rien sur les entreprises, c’est le libre marché qui domine. Mais nous sommes l’Etat et nous pouvons commencer par nous transformer nous-mêmes pour nous adapter au « gros temps » qui risque de durer encore un certain moment.

 

L’état français mérite une réforme d’ampleur qui le rendra plus souple, plus réactif et plus cohérent dans ses dialogues avec les autres pays d’Europe. Supprimons les départements, ramenons le nombre de région de 22 à 5 ou 6, faisons le regroupement des communes de manière autoritaire.

C’est dans ce nouveau cadre que la décentralisation pourra prendre ses pleins effets. Les économies seront au rendez-vous et la fluidité administrative verra enfin le jour. Certes le Parti socialiste est le premier part de France en nombre d’élus et une telle réforme va se heurter à ce mur d’airain. Il faut donc du courage pour oser la réforme. Mais ce courage là serait lisible par nos concitoyens, car c’est ce qu’ils attendent désespérément de leurs édiles

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 13:58

imagesCANE8DSM.jpgQui se souvient encore du festival mondial du théâtre universitaire de Nancy ? Pas grand monde…alors que règne la « morte plaine » d’Avignon, ce festival si tranquille et si repu de sa propre réputation. Ce n’est pourtant pas si loin, c’est en 1963 que Jack Lang, tout jeune homme crée ce festival, qui deviendra dès les années 70 la référence mondiale du théâtre. Il le fait en compagnie d’un petit groupe d’étudiants volontaristes : Marc Delanne, Françoise Berge et Claude Conston. C’est dans ce creuset qu’à la fois vont émerger les plus grande figures contemporaines de l’art vivant : Bob Wilson, Pina Bausch, Tadeusz Kantor, Jerzy Grotowski, le Bread and Puppet Theatre, Hans-Peter Cloos et le Kollectiv Rote Rübe, le Pip Simmons Theatre Group, Shuji Terrayama, le Sankai Juku et le sentiment d’un théâtre porteur d’un espoir politique et social.

 

Mais il sera le lieu de façonnage de toute une génération illustre ou pas : Jack Lang, Robert Abirached, Roland Günberg, Lew Bogdan Jesdrzejowski, Michèle Kokosowski, et entre autre le jeune spectateur attentif Jean Luc Lagarce

 

Il sera le reflet parfait et voulu par ses concepteurs d’un théâtre mondial agissant et bondissant. Moult fois menacé, il sera maintenu par l’âpre ténacité de Jack Lang.

Il dira toute la révolte du monde, engagé dès sa première heure il sera anti-impérialiste, anti-fasciste et surtout anti-bourgeois. Il sera dans ses années post coloniale où dominent encore de grandes dictatures sur la planète et où même nos propres démocraties sont encore bien fragiles, une lumière, la lumière jetée sur un monde qui cherche ses rêves au milieu des luttes incessantes et qui poursuit sa recherche de l’utopie.

 

1963 – 1983 / Vingt années  de conquête.

 

Remontons à une dizaine d’année avant sa création, le théâtre universitaire d’après guerre commence à s’organiser, principalement au sein de la Fédération des T.U. (Théâtre Universitaire) du syndicat UNEF (Union Nationale des Etudiants de France). De ce fait, celui-ci est notoirement influencé par le Parti Communiste et le Mouvement de la paix. Des rencontres ont lieu en Allemagne, en Italie et en Pologne.

 

Ce théâtre là est déjà fortement « habité » par un humanisme de gauche, refusant la guerre et l’impérialisme (Tout cela sur fond de guerre froide et du Vietnam, de l’Algérie…). Cet humanisme est internationaliste et contre l’ordre établi, l’ordre bourgeois. Il porte déjà ce que sera plus tard Mai 68, un rejet de l’enseignement académique, du théâtre et de la société.

Jack Lang sera l’homme de ces années, issu d’un baby boom florissant et l’esprit tout de même léger. Suffisamment léger pour entreprendre la folle aventure du festival mondial universitaire de Nancy, en 1963 du 24 au 30 avril, sous le titre de « Dionysies Internationales Théâtre Etudiant ».

 

Revue de détail de cette toute première édition :

 

-       La République Fédérale Allemande avec le Studiobûhne de l’Université de Hambourg qui proposera  Une journée de Wu le Sage de Berthold Brecht, le ton est donné…

-       La France sera présente avec l’Association Théâtrale des Etudiants de Paris, Les esprits de Pierre Larivey, la Comédie Moderne de la Sorbonne, le Ciel et l’enfer de Prosper Mérimée  et le théâtre universitaire de Nancy avec Caligula de Camus.

-       L’Italie, la Pologne, la Suède, la Turquie, la Belgique et les Pays Bas seront représentés.

 

Les pièces sont jouées dans le Grand Théâtre de Nancy (Qui en verra, à partir de là, de toutes les couleurs), et le festival se termine par un grand bal dans les salons d’honneurs de l’Hôtel de Ville. Pour un festival qui sera qualifié par la suite de repaire de voyous et de révolutionnaires, il sera porté par les fonds baptismaux les plus conservateurs qui soient.

Mais le ton est donné, le succès au rendez-vous, une seconde édition se prépare. Elle se dénommera désormais « Festival Mondial du Théâtre Universitaire ».

 

D’autres pays s’ajouteront et deviendront des invités récurrents : l’Autriche, l’Espagne, la Grande Bretagne, Israël, le Mexique, la Yougoslavie, le Sénégal le Canada …. En 1964 Roland Günberg participe à l’organisation, il se souvient encore de l’arrivée de Jerzy Grotowski, c’est un inconnu dans son propre pays, la Pologne, qui fera l’événement. C’est en 1964 à Nancy que va naître le mythe théâtral le plus influent de la fin du XXème  siècle. Né en 1933 à Rzeszow en Pologne et mort en 1999 à Pontedera en Italie, Grotowski sera le théoricien du théâtre moderne, son pédagogue et celui qui le transformera le plus.

C’est aussi l’arrivée du Bread and Pupet de Peter Shooman. Celui-ci exprime toute son horreur de la guerre, il n’hésite pas à faire de son théâtre un théâtre engagé contre la guerre et les abus des états.

 

A partir de là le festival soulèvera un enthousiasme de plus en plus grand, aussi bien des parisiens avertis que des nancéens mêmes. Il connaitra une notoriété internationale que la France encore corsetée ne lui concédera pas. Alors que de nombreuses télévisions étrangères sont présentes, les chaines françaises se font rares !

 

La ville plutôt bourgeoise, bien qu’universitaire se livrera chaque année pendant une dizaine de jours à une « orgie » théâtrale dont les formes seront de plus en plus folles et dérangeantes. Les scènes s‘improviseront un peu partout, contingentées au Grand Théâtre ou à la Salle Poirel, elles s’adapteront aux gymnases municipaux puis scolaires, enfin elles envahiront de vieilles concessions automobiles (la révélation de Pina Bausch avec  le « Café Müller») , les arrières cours de la vieille ville, de somptueuses demeures dans la banlieue de Nancy (« La Maison de Verre » d’André Engel), des entrepôts , des usines et des mines désaffectées (« le Prométhée » du même André Engel, puis ivres de toutes ces audaces elles seront à la rue même : l’hémicycle classique de la place Carrière, le foisonnant parc de la Pépinière, puis la ville elle-même avec un  étonnant « Ubu à Nancy ».

 

Toutes ces formes aujourd’hui intégrées avec les arts de la rue sont une nouveauté, une agression même pour nombre de contemporains, une heureuse folie pour tous les autres.

Robert Abirached, alors critique de théâtre au Nouvel observateur écrivait alors : « Vingt-cinq troupes venues de vingt et un pays différents, un public d’une extraordinaire ferveur, et dans l’air, une fièvre croissante, communicative, autour du même objet : le théâtre. »

 

Arrive mai 68 qui s’abat sur la France comme à Nancy. Pour tous ceux qui suivaient le festival de Nancy, ce n’est pas complètement une surprise, tant le théâtre international ces dernière années s’était fait l’écho de toutes ces préoccupations sociales, culturelles et économiques. Le Festival perd son étiquette universitaire pour devenir simplement « Le Festival Mondial du Théâtre. »

 

L’équipe s’est structurée autour de Jack Lang avec un petit groupe de permanents qui se partagent les continents et vont eux mêmes prospecter les troupes les plus saillantes, avec à cœur de sélectionner des travaux à la fois expérimentaux et exigeants.

 

Dès 1969 la menace est sévère, l’intempétueux et insolent festival incommode les édiles de la ville, la menace de couper toutes les subventions est réelle…le ministère de la culture se fait tirer l’oreille. Sans argent plus rien n’est possible. Seul l’extraordinaire entregent de Jack Lang va sauver la situation. Les enragés et les révolutionnaires vont pouvoir continuer leur travail de sape de la société…

 

Mais pendant cela le théâtre s’invente de nouvelles formes, il se mêle à la danse, à la musique, à l’image et à la vidéo…De cet incroyable inventorium vont surgir des « monstres » du spectacle vivant, inconnus avant Nancy ils deviendront célèbres dans le monde entier.

1970, arrive de Suède Pistoltetearn, l’anatomie humaine s’affiche, c’est le rush sur le nu…on entend, on voit les acteurs crier leur jouissance sur scène. La compagnie RAT de Grande Bretagne explose les tabous…. Les acteurs sont nus, ils font l’amour et ils contestent l’ordre établi.

 

En 1971 je me souviens encore …« le Regard du sourd » de Bob Wilson au grand théâtre de Nancy. Nous étions prévenu, le nom de l’auteur résonnait à nos oreilles heureusement…Il a fallu plus d’une heure pour qu’un personnage passe de la gauche de la scène à son milieu afin de déclarer dans un micro avec une lenteur exaspérante : Ladies and gentlemans.. ; » suscitant cris et quolibets dans la salle, puis durant toute la nuit la magie wilsonienne opéra, du jamais vu, C’est à l’aube que le public sortit sur la place Stanislas et dans les premières lueurs, ils marchaient tous d’une lenteur calculée. C’est un inconnu, originaire du Texas qui se livre à cette prouesse hypnotisante, ivre de poésie. La notion du temps disparait. L’histoire ? Une nourrice tue deux enfants et cela sous le regard d’un sourd. S’en suit une suite de tableaux du point de vue du sourd dans un silence assourdissant.

Est-ce encore du théâtre ? La question est posée, mais le public et les critiques sont enthousiastes…. Un grand auteur est né.

 

De la même manière les acteurs du Conservatoire de Kinshasa du Zaïre donnent une représentation où dominent la folie et la torture. Nous sommes loin des danses coutumières. La japonaise Kiraishi explore aussi les dimensions de son corps en s’éloignant de l’enseignement traditionnel. Le théâtre devient une vaste entreprise d’introspection exubérante. Il n’y a plus de tabou. J’ai encore en mémoire le happening de Janos Gat qui s’est donné 24 heures durant aux spectateurs dans la rue sur son lit, en restituant un décor approximatif de chambre .

 

Je me souviens aussi de la silhouette de Mitterrand fidèle spectateur de toutes les éditions accompagné de Jack mais aussi de Roger Hanin. Je me rappelle avoir frôlé plus d’une fois la silhouette héraldique d’Alain Cuny, fidèle des fidèles du festival, sans jamais avoir osé lui adresser la parole, de peur de l’importuner.

 

fotka-Tadeusz-Kantor.jpgNancy et sa banlieue sont mises à contribution, Laxou avec l’incroyable El teatro Campesino de Luis valdez, Malzéville avec Kantor et « Sa classe morte », nous étions debout dans un gymnase, Kantor et sa troupe au milieu de nous même célébrait son mystère, je me souviens d’avoir pleuré envahi par une émotion insondable que je n’ai plus jamais retrouvée.

El theatro Campesino vient des USA, tout droit dans la lignée de Peter shooman, elle est implantée dans la banlieue, elle fait du théâtre de rue, elle a une mission : populariser la révolution.

 

1971 c’est aussi l’année du Pip Simmons theatre groupe et du japonais Shuji Terayama.

« La Création du monde » est un spectacle japonais qui va pendant huit jours envahir tous les espaces publics de la ville : rues, places et jardins. Le public est énorme ; C’est désormais plus de 200 000 spectateurs qui assistent à toutes ces représentations et font la fête toute la nuit dans des lieux plus qu’improbables aménagés le temps du festival.

 

1972 Jack Lang est nommé à la tête du théâtre National de Chaillot il passe la main à son adjoint Lew Bogdan Jesdrzejowski.

 

1973, ce sont 52 troupes qui vont animer le festival, celui-ci est à son paroxysme il est le Woodstock du théâtre. Toutes les races et les nationalités se croisent dans les rues de la ville métamorphosée et stupéfaite, mais qui curieusement joue le jeu.

C’est cette année là que le festival connut le 1er mai sa petite révolution qui fit dire à un chroniqueur de RTL : deux points chauds dans le monde Beyrouth et Nancy. La manifestation du 1er mai dégénère, les manifestants envahissent la place Stanislas et en retirent les pavés, des barricades sont édifiées, le Grand Théâtre est occupé. Le  Festival se met en grève pour protester contre les arrestations. Puis le calme reviendra et le Schauspielhaus de Bochum présentera son Salomé d’Oscar Wilde, le théâtre de lutte teatro A communa de Lisbonne  répondra en écho aux manifestants, de même le Grupo Aleph du Chili.

 

1975, c’est An die Musik de Pip simmons qui emporte tout le festival, comme Exodus, magnifique, sublime par les polonais du STU (un appel à l’amour et à la foi éloquent, le décor brûle sur scène à la fin), plus intime seul quelques dizaines de spectateurs accédaient à la poésie des minuscules marionnettes de Robert Anton. Enfin le festival reste cloué sur lui-même par l’audace de Hans-peter Cloos qui avec le Kollectiv Rote Rübe donne son Terror qui s’aventure à lier le troisième Reich avec le fascisme du Chili.

 

Pina-20Bausch-201.jpg1977, Michèle Kokosowski prend la relève, ce seront les derniers feux du festival : mille acteurs, 40 troupes, avec une lumière exceptionnelle, Pina Bausch à la fois au grand Théâtre(« les sept pêchés capitaux »), mais aussi avec son « Café Muller » joué dans la vitrine d’une concession automobile, nous étions sur des gradins abrités par de grands plastiques qui claquaient au vent et dans ce grand bocal nous voyions pour la première fois l’alchimie de Pina Bausch faire son œuvre… des corps de femmes dansent et se mettent en danger.

 

Puis de 1979 à 1983 ce seront de nouveau Lew Bogdan (mais qui partira prendre la direction d’un grand théâtre allemand), François Kourilsky, Adrien Duprez et Mira Trailovic  qui tenteront l’impossible, sauver un festival qui s’enfuyait pour mieux enfouir ses souvenirs et ses fulgurances. La beauté ne saurait être éternelle, elle est heureusement mortelle.

 

Nancy aura été la grande innovation du théâtre politique, il en a fait un « lieu humain » avec des liens de solidarités transcontinentales exemplaires ; mais comme la révolte planétaire… il s’est éteint le moment venu.

 

Que reste-t-il de tout cela ? Aujourd’hui le théâtre s’essouffle, Avignon en est la Grande Messe désabusée et ordinaire. Les créateurs se cherchent, après le grand souffle novateur qui ébranla toutes les certitudes, il est difficile de trouver de nouveaux chemins.

L’inspiration du monde ne vient plus jusqu’au devant de la scène, la jeunesse qui voulait changer le monde s’est assagie…Faut-il s’en plaindre ? Faut-il regretter ce temps passé ? Non, ce qui est fait est acquis. La création est une roue qui ramène sans cesse de nouveaux mots, qui fait apparaitre de nouvelles figures et qui au final tissent ensembles les aubes à venir.

En 2013 on fêtera les 50 ans de la création du festival de théâtre de Nancy… peut-on espérer une initiative du ministère de la culture ?

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  • Jean Pelletier
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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