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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 15:30

Le gouvernement aurait été bien inspiré de ne pas répondre aux provocations du sieur Depardieu.
Son attitude parle d’elle même, de bien sinistres pleurnicheries de riches … A cette indignité le gouvernement se devait d’y opposer un silence glacial : no
comment !


 


Gérard Depardieu,
minable ?


Nul ne peut douter que la décision prise par Gérard Depardieu est une
insulte aux français qui souffrent de la crise : ouvriers, employés, petits artisans, retraités, chômeurs, jeunes… Mais bon, rien de nouveau sous le soleil, la plupart des sportifs de haut
niveau se sont fait la malle, sans jamais affoler la blogosphère, Johny Halliday, Charles Aznavour ont choisi il y a longtemps l’exil fiscal. La liste est officiel, il est bon de le savoir et
remonte à bien longtemps, bien avant que les socialistes gouvernent la France.


 


La liste des personnalités
en fuite.


C’est au Royaume Uni que l’on retrouve : Christian Clavier (qui s’est
enfui dès la chute de son ami Sarkozy),l’écrivain Marc Levy, la comédienne Laetitia Casta (et dire qu’elle a servi de modèle à une Marianne !), en Suisse on retrouve toute une faune
d’habitués : Charles Aznavour (en fuite depuis 1975 et jamais avare pour donner sur les médias français des leçons de morale), Johnny Halliday et son fils David, Marie Laforêt (tiens elle
existe encore ?), l’inénarrable Alain Delon parti en 1985 ( un moment soutien du très nationaliste Jean- Marie le Pen), Patricia Kass, Isabelle Adjani mais aussi des sportifs comme Richard
Gasquet, Guy Forget, Jo Wilfried Tsonga, Amélie Mauresmo, Gaël Monfils et Sébastien Loëb. Vive le sport de haut niveau !


En Belgique Depardieu pour parer à son inévitable ennui pourra organiser
des soirées avec :José Garcia, Emmanuel Béart (mais qui dit payer ses impôts en France), Christophe Lambert et prochainement Paul-Loup
Sulitzer. Leur plus lointain ancêtre est Michel Polnareff qui a pris la tangente en 1970, il y a plus de 42 ans ! (mais accueilli en triomphe à Paris et auquel Nicolas Sarkozy a donné
l’immense honneur de donner un concert au Champs de Mars pour le 14 juillet, mais où est donc passé l’honneur ?)


 


Mais pour quel avantage,
tant d’indignité ?


D’abord les conditions. Que ce soit en Suisse ou en Belgique il faut
impérativement vivre sur place un minimum de 6 mois par an, ne pas habiter en France plus de 183 jours par an et de n’y posséder aucun bien immobilier (d’où la vente de l’hôtel particulier
parisien de Depardieu à 50 millions d’euros).


Les avantages. Au Royaume belge il n’existe aucun impôt sur la fortune, la
fiscalité sur les successions y est considérablement allégée. La Suisse de son côté propose à ces très honorables correspondants un forfait fiscal égal à sept fois la valeur locative de leur
résidence, exemple, notre Johnny national a payé en 2011 583 000 euros pour 5 millions d’euros de revenus !


 


D’autres ont fait le choix
de rester en France, nos héros !


D’autres artistes n’ont pas fait ce choix. Récemment dans une interview
Catherine Deneuve rappelait qu’elle vivait et payait ses impôts en France. De même une artiste que l’on ne peut qualifier de gauche Line Renaud disait : "Si vous me demandez si je ferais la même chose, je vous dirais non. Mon pays est en difficulté, mon pays m'a
apporté beaucoup de bonheur, alors on ne quitte pas le bateau". D’autres comme Noah ont soutenu et fêté la victoire de François
Hollande, Michel Sardou situé nettement à droite a déclaré ne pas être choqué par une taxation à 75% provisoire.


Mais on peut aussi en faire une liste bien plus
longue : Michel Delpech, Juliette Gréco, Ridan, Benjamin Biolay, Cali, Higelin,
Bénabar ; les comédiens Jeanne Moreau, Christophe Malavoy, Charles Berling, Pierre Arditi, Jacques Weber, Dominique Blanc, Myriam Boyer, Macha Méril, Fanny Cottençon, Daniel Mesguish, Eva Darlan,
Josiane Balasko, Gérard Darmon ; les écrivains Tahar Ben Jelloun, Dan Franck, Yves Simon, Vincent Lindon, François Berléand, Bernard Lavilliers, Yvan Le Bolloch etc…


 


Un gouvernement aux
abois


Oui le gouvernement aurait eu à gagner à ne pas alimenter la polémique
Depardieu. Au lieu de cela il est entré dans une spirale de commentaires qui ont permis aux médias de monter en épingle cette affaire insignifiante. C’était offrir sur un plateau aux leaders de
l’opposition la possibilité de développer leur discours antifiscal et démagogique et de favoriser leur retour aux affaires.


Le gouvernement a involontairement alimenté la médiatique machine
infernale à saper son image. Engagé dans des réformes complexes et impopulaires, il ne peut en limiter les dégâts qu’en prenant de la hauteur, en étant « ceux qui gouvernent ».
Sa communication devrait être rare pour être mieux entendue, alors que le « bruit continu » des ministres et des parlementaires de la majorité crée un véritable malaise au sein
de l’opinion, un mal être. Celui-ci est d’autant plus ressenti que l’opposition a déserté depuis quelques semaines ses campements légitimes pour se livrer à un bataille interne sans pitié et
d’une violence inégalée à ce jour.


Quelqu’un a-t-il entendu de la part de l’UMP ou des centristes de M.
Borloo ne serait ce qu’une seule proposition en alternative à la politique du Président de la république. Non. Le peuple n’a pour seul fil conducteur pour « entendre » et
« comprendre » la politique menée que ce « bruit et cette rumeur» des ministres socialistes environné de l’incroyable vide sidéral d’une opposition sans état
d’âme.


 


Les besoins d’une démocratie
apaisée.


Une démocratie en bonne santé a un besoin vital d’un dialogue constant
entre une politique menée par une majorité et sa contestation, assortie de contrepropositions de l’opposition. Ce faisant le citoyen peut au gré de la qualité des raisonnements mais aussi des
résultats obtenus prêter une attention plus particulière à l’un ou l’autre camp.


Notre démocratie est en train de franchir la ligne rouge, les enquêtes
d’opinion montrent une sévère dégradation de l’image des socialistes, mais une toute aussi sévère pour Messieurs Copé et Fillon. C’est du jamais vu, la chute des uns entrainant habituellement la
hausse des autres. C’est un rejet absolu de la classe dirigeante que l’opinion publique manifeste massivement.


L’extrême droite n’en profite pas plus que cela…pour l’instant. Il reste à
espérer un salutaire reflexe de bonne gouvernance et de juste pédagogie de l’action gouvernementale et un sursaut de l’UMP pour sortir de ses querelles de personnes et revenir enfin sur le
terrain des idées.

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 14:04

pauvrete1-copie-1.jpgLes premières mesures se dessinent, et semble bien dérisoires à l’aune des situations catastrophiques auxquels certains de nos concitoyens sont confrontés. Le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a annoncé ce matin une hausse du RSA de 10% étalé sur 5 années, en plus de la revalorisation automatique liée à l’inflation. Ceci dit la mesure commencera à prendre effet en septembre 2013, en attendant….

 

Les commentaires aussi bien politiques que dans le milieu caritatif sont très critiques sur l’étroitesse de ces mesures. C’est vrai, en même temps cet effort là, la droite ne l’a jamais consenti, alors que la gauche le fait… en le faisant elle stigmatise la situation et s’expose aux critiques.

 

Qu’en est-il, exactement de ce Revenu de Solidarité Active (RSA) qui a remplacé le Revenu Minimum d’Insertion (RMI) ? Le mécanisme comprend deux volets : le premier  appelé « socle »  s’élève à 475 euros pour un célibataire sans enfants (un peu plus de 800 euros avec un enfant et 1 200 euros pour un couple avec 3 enfants), le second dit « d’activité » est en moyenne de 170 euros. Ce dernier s’applique dans le cas d’une reprise partielle de travail. Ce sont tout de même 2 millions de familles qui en bénéficient, sachant que tous les ayants droits au RSA n’en font pas la demande. Les jeunes de moins de 25 ans n’y ont pas droit. Selon une étude récente de l’Insee les 18-24 ans sont ceux dont le taux de pauvreté est le plus élevé. 21 % d’entre eux vivent avec moins de 880 euros par mois. Un jeune sur 5 est donc considéré comme pauvre !

 

Marisol Touraine Ministre des affaires sociales a relevé dans son discours d’introduction que cette pauvreté nous « claque comme une gifle » à la figure, que «"Plus de 8,5 millions de Français vivent avec moins de 964 euros par mois", "un Français sur cinq déclare avoir renoncé aux soins" pour raisons financières, "800 000 personnes ont recours à l'aide alimentaire ».

 

Le gouvernement doit, dans la journée faire d’autres annonces.

 

Sur le logement, il devrait annoncer 100 millions d’euros de plus sur l’hébergement des personnes en grave précarité. Cela représente seulement 8 000 places d’hébergement, là où les associations en demandaient 20 000.

En ce qui concerne la santé, le gouvernement a décidé de donner un tout petit coup de pouce en revalorisant le plafond d’accès à la Couverture maladie Universelle (CMU). Au ministère de la santé on estime que ce sont 500 000 personnes de plus qui devraient ainsi avoir accès à ce dispositif. Pour mémoire le plafond actuel est de 7 934 euros/an et ce sont 4,3 millions de personnes qui en bénéficient.

 

Mais qui sont ces pauvres ? La conférence a fait état d’un chiffre terrifiant pour un pays comme la France : Une personne sur sept souffre de la pauvreté !

Ce pays est riche, à la sortie de la guerre, complètement essoré, il a inventé entre autre la sécurité sociale pour tous.

Ce pays est riche. Monsieur Depardieu, qui prend des cachets énormes pour ses prestations artistiques, gagne tellement d’argent qu’il est concerné par la mesure provisoire du taux de prélèvement à 75 %. Monsieur Depardieu est riche. Il ne sait pas quoi faire de son argent. Mais Monsieur Depardieu part se réfugier en Belgique…

La pauvreté dans ce pays riche qu’est la France n’est plus un fait marginal. Toutes les catégories de la population sont concernées : bien sûre les familles monoparentales sont les plus nombreuses, mais on y trouve aussi des jeunes travailleurs, des étudiants (une étude a montré la progression de la prostitution chez les étudiants), des retraités, des familles à la rue, des travailleurs SDF…

 

A chaque tournant politique sa promesse, Nicolas Sarkozy avait, lui, promis de réduire la pauvreté d’un tiers, rien que cela ! En fait, à la fin de son quinquennat la pauvreté avait augmenté. De 2004 à 2010 le nombre de pauvre est passé de 7,4 millions à 8,6 millions !

La France est riche, les entreprises du CAC 40 pendant cette période ont spectaculairement augmenté leurs bénéfices et les « grandes familles de France » ont encore accru leur fortune, quitte comme la famille Mulliez (groupe Auchan) à s’exiler en Belgique !

La France est riche, le plafond du versement de l’allocation chômage est à 6 000 euros, ils sont quelques milliers à le toucher !

La France est riche, des familles un peu traditionnalistes aux revenus supérieur à 150 000 euros /an avec 5 enfants touchent 609,28 euros/mois de prestations familiales qui serviront à financer les vacances au ski.

La France est riche, elle verse 80% de ses prestations sans condition de ressources. Ainsi les fils de riches, étudiants bénéficient de l’allocation logement, et en font leur argent de poche, pendant que papa et maman bénéficient de la demi part fiscale pour payer moins d’impôts !

 

La France est riche, mais la France est radine avec ses pauvres. Monsieur Ayrault, téléphonez moi, pas besoin de faire une conférence pour cela, les mesures je les connais. On peut aisément financer une aide accrue significativement aux familles les plus pauvres sans que cela n’alourdisse le déficit. Il faut simplement faire un peu plus de justice sociale.

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 17:39

pauvrete1.jpgQui, par ces moments hivernaux, n’a pas croisé dans la rue un homme, une femme, jeune ou vieux recroquevillé sur lui-même, le regard enfoui sous les haillons ? Qui n’a pas éprouvé un sentiment de gêne à hâter le pas, non par indifférence ou lâcheté mais par impuissance ? Les rapports de haut fonctionnaire sur la pauvreté ne manquent pas, autre signe d’impuissance. Coluche en son temps a su élaborer une riposte solide, tangible et durable : les restaurants du Cœur dont on fête les 22 ans.

 

La ministre du logement Cécile Duflot a entamé une bien vilaine polémique à l’aune des ces premiers frimas. L’église catholique n’ouvrirait pas suffisamment son cœur… pas de chance, ils ne font sans doute pas assez, mais nombreuses sont les paroisses qui se mobilisent à l’hiver et le Secours Catholique ne reste pas les bras croisés. Que n’eut-elle l’inspiration d’interroger les autorités militaires sur les bâtiments inusités du fait des restrictions budgétaires. Mais surtout les services administratifs de l’Etat n’ont pas été en mesure de répondre à sa demande d’inventaire… qu’elle se recentre donc sur ceux-ci avant d’aller pointer qui que ce soit à l’extérieur de l’état.

 

Il y a deux nécessités à prendre en compte dans ce sujet sur la pauvreté : ce que nous sommes capables de faire, individus et collectivités pour apporter une réponse  immédiate à des situations d’urgences, et ce que nous sommes capables d’anticiper pour éradiquer la précarité.

 

L’urgence, nous le voyons bien est laissée à l’appréciation hasardeuse du Citoyen, aux moyens précaires (et menacés, particulièrement ceux en provenance de l’Europe) des associations caritatives et à l’Etat qui parle, écrit beaucoup, mais agit peu ! Il reste à celui-ci la responsabilité de mettre en œuvre des politiques susceptibles de lutter contre toutes les formes d’exclusion, celle du gîte et du couvert étant la plus funeste d’entre toutes.

 

Cette semaine, à l’initiative de la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine (et sous l’inspiration du président de la république) s’ouvre la Conférence de lutte contre l’exclusion au Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental. Nombreux seront les ministres et le 1er d’entre eux à plancher sur le sujet. L’une d’entre eux est plus particulièrement concernée, bien que l’on n’ait guère eu l’occasion de l’entendre jusqu’ici : Marie-Arlette Carlotti, ministre délégué chargée de la lutte contre l’exclusion.

 

Cette conférence qui va durer toute la semaine abordera sept thématiques : accès aux minima sociaux, emploi, enfance, gouvernance des politiques de solidarité, logement, santé et surendettement. Bel inventaire « pondu » par quelqu’énarque censé refléter ce drame de la pauvreté. Cette conférence devrait aboutir à l’énonciation d’un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté en répartissant les rôles à chaque ministre concerné.

Aucun objectif chiffré ne sera annoncé, dixit le 1er Ministre. On comprend bien le souci de ne pas faire de promesses vaines, mais tout de même, est-ce la bonne méthode pour obtenir des résultats tangibles ?

 

S’il s’agit de faire un état des lieux, c’est inutile, il est connu de tous :

 

-      En 2010 le taux de pauvreté a déjà atteint 14,1%, son plus haut niveau,

-      Un jeune sur quatre est en situation de pauvreté,

-      En 2012 ce sont 8,6 millions de personnes qui vivent avec moins de 964 euros par mois, et 2,1 millions de personnes avec moins de 642 euros par mois,

-      Le surendettement bat des records.

 

Pour traduire dans les mots le terrible vécu de ces personnes en situation d’extrême pauvreté 68 % des personnes éligibles au revenu de Solidarité active (RSA) ne le demandent pas. Nous sommes très loin des propos offensants de ces bien pensants qui crachent sur ces sans emplois qui ne font aucun effort et ces familles de paresseux, et ces sur-assistés qui vivent aux crochets de la société.

 

Nombreux sont ceux qui ont des propositions concrètes :

 

-      Les syndicats, FO, la CGT et la CFDT qui réclament en vain la revalorisation du RSA et de l’ensemble des minima sociaux qui ont ces dernières années décrochés,

-      Les associations caritatives demandent de leurs côtés que les moins de 25 ans puissent accéder au RSA, que l’on crée des places d’hébergement d’urgence en hivers, au moins 20 000 pour 2013,

-      L’ex défenseuse des enfants Dominique Verni plaide pour des actions en direction des enfants défavorisés, et de remplacer le quotient familial par un crédit d’impôt universel.

 

Mais seront-ils seulement entendus ? Que nous reste-t-il d’autres ? Manifester ce lundi à l’appel du mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) ? Ou profiter de cette fin d’année pour faire des dons défiscalisés, le téléthon s’y prête ainsi que le Sidaction, mais nombreuses sont les organisations sérieuses, comme les restos du cœur qui font du bon boulot. Et ces dons s’accompagnent d’une réduction d’impôt, pour les restos du cœur 100 € donnés c’est 75 € d’impôts en moins.

 

Ils vous restent jusqu’au 31 décembre pour faire le geste juste dans la juste mesure de vos moyens.

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 16:55

Zita.jpgJe serai absent quelque temps de mon blog. Zita, notre chienne est morte brutalement ce matin sans que nous ne pussions rien faire. Cette disparition est brutale et inattendue.

 

Zita était la joie et la tendresse même, sur ces 7 années passées sur terre elle a donné beaucoup de joie à nous tous. Sensible, émotive elle était d’une présence inouïe, elle savait faire passer et recevoir les émotions.

 

Nous avons du la laisser… à la clinique, derrière nous. Ce fût un arrachement et maintenant pour nous nous sommes désormais « en solitude de Zita ».

Je pense à tout ce qu’elle nous a donné, elle mérite donc nos larmes, et notre tristesse.

 

Pour nous une amie chère à notre cœur est partie.

 

Comment pourrai-je oublier son regard béat d’amour pour nous et sa drôle de démarche à nos côtés, à nos côtés à tous les instants.

 

C’est définitif, c’est brutal, c’est violent, c’est injuste, et c’est ainsi.

 

Elle sera à tout jamais dans nos cœurs.

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 15:53

UMP112.jpgOn parle de 80 députés pour le suivre, belle opération, bravo M. le président Copé, quel succès ! Un mauvais roman sans fin que cette élection à l’UMP. Après avoir trituré les chiffres dans tous les sens et se faire proclamer Président pas moins de trois fois, Jean-François Copé vient de proposer à Fillon d’organiser un référendum auprès des militants pour savoir s’ils veulent revoter.

 

L’entrevue a eu lieu à l’Assemblée nationale à la demande de Nicolas Sarkozy : 30 minutes pour accoucher cette idée si saugrenue, soufflée parait-il par l’ancien président lui-même. Quel bel expert en manœuvres électorales, lui qui a fait perdre son camps en 5 ans toutes les élections, la sienne y compris.

 

On a peine à le croire …. Je croyais les finances de l’UMP au plus mal. On avait d’ailleurs écarté le vote par internet car jugé trop couteux et hors de portée du budget du parti. Et maintenant ce n’est ni plus ni moins que deux élections qui sont envisagées par l’inénarrable Copé… C’est d’un ridicule consommé et cela coûte très cher. Il a été en charge des finances au gouvernement ? On comprend mieux l’état dans lequel ils ont laissé la France.

 

Comment ces gens là pourront raisonnablement critiquer le gouvernement et postuler à la gouvernance du pays ? Ils ont perdu tout crédit pour s’opposer au gouvernement socialiste et à la présidence de François Hollande. Et ce n’est pas une bonne nouvelle. La démocratie a besoin d’un (ou des) parti au gouvernement et d’un (ou des) parti qui critique et qui s’oppose. Cet équilibre est indispensable pour la bonne santé de notre société.

 

Aussi, ils ne sont pas simplement en train de saccager l’UMP, c’est toute la démocratie française qu’ils saccagent. Et quel cadeau au front national qu’ils offrent ainsi ! Ce sont les idées les plus toxiques qui vont se répandre et génératrices de tension, de haine et de violence. L’antiparlementarisme se voit ouvrir un large boulevard devant lui.

 

Les conséquences de l’affaire UMP n’ont pas fini de percuter l’organisation institutionnelle de la France. La Naissance du RUMP à l’Assemblée nationale est le triste signal d’une vie politique à grand spectacle, ponctuée de mensonges et de tricheries en tout sens.

 

Pendant ce temps là les affaires du monde courent et elles ne courent pas en notre faveur, mais pas du tout Messieurs de l’UMP et du RUMP.

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 15:50

cope.jpgA ce tournant de l’histoire de l’UMP, il convient de s’arrêter sur le portrait de Jean-François Copé pour tenter de comprendre l’acharnement dont il fait preuve à occuper la place de Président de l’UMP au risque de la faire imploser.

 

Il est né le 5 mai 1964, il a 4 ans en 1968, il est donc de la génération d’après mai 1968.

Sa famille : son père est un célèbre chirurgien gastro-entérologue d’origine juive et roumaine, sa mère Monique Ghanassia est originaire d’Algérie. Ils sont trois enfants, il est l’ainé. Son grand père Marcu Hirs Copelovici était médecin en Roumanie. Il émigre, suite à la persécution des juifs dans ce pays, à Paris, en 1926, il se marie et échappera de peu à la rafle d’Aubusson en octobre 1943. Sa grand mère Lise Boukhabza est algérienne, petite fille d’un rabbin, originaire de Tunisie.

 

Famille équilibrée et multiculturelle, plutôt intéressante.

 

Le petit Jean-François fera ses études dans le 15ième arrondissement de Paris. En 1981 alors que François Mitterrand accède à la présidence de la république il obtient son baccalauréat en série B. 1985 il intègre Sciences Po, puis en 1987 l’ENA, dont il sortira en 1989 dans la promotion « Liberté-égalité-Fraternité ».

 

Il fera un premier mariage en 1991 avec Valérie Ducuing qui lui donnera un fils et une fille. Seize ans plus tard, il divorce pour épouser Nadia Hamama, d’origine algérienne.

 

Il enchaine les boulots d’énarque : Caisse des dépôts et consignations, Crédit local de France, puis maitre de conférences à Science Po (Economie et finances), puis à l’Université Paris VIII.

C’est seulement en 2006 qu’il fonde son club politique Génération France.fr. Ses thèmes politiques d’alors ? « L’identité de vivre ensemble et le pacte républicain »

 

C’est en juin 1995, à l’âge de 31 ans, qu’il deviendra député de la 5ième circonscription de Seine et marne, en remplacement de Guy Drut nommé au gouvernement de Juppé. Il sera donc le benjamin de l’Assemblée. Mais il sera toujours le benjamin des parlementaires battus en 1997 à l’occasion d’une triangulaire avec le PS et le Front national (sinistre leçon politique). Il se rabattra sur le Conseil régional d’Ile-de-France de 1998 à 2007.

 

C’est en mai 2007 que bénéficiant d’un décret  permettant aux anciens députés de devenir avocat qu’il passe le CAPA et s’inscrit au barreau de Paris. Son entregent et son culot lui ouvre la porte du plus grand cabinet d’avocat en France Gide Loyrette Nouel, appointé à 20 000 euros par mois.

 

Petit retour en arrière. Il participe à la cellule économique de Jacques Chirac de 1993 à 1995 qu’anime Sarkozy. Il soutient jacques Chirac en 1995 à l’élection présidentielle et c’est cette année là qu’il entre dans la gouvernance du RPR comme secrétaire national en charge de l’économie. Puis en 2001 il prend du garde comme secrétaire général adjoint. Il sera aussi élu maire de Meaux en 1995 et réélu en 2001

 

En 2002 il redevient député dans la 6ième circonscription de Seine et Marne. Puis entame une carrière ministérielle : secrétaire d’Etat aux relations avec le parlement, porte parole du gouvernement (Raffarin I), il est là aussi benjamin du gouvernement à 38 ans. En 2004 il est ministre délégué à l’Intérieur, puis au Budget et à la réforme budgétaire (Raffarin III). Inamovible il garde ses fonctions dans le gouvernement Dominique de Villepin avec la réforme de l’état en plus.

Il est réélu député le 10 juin 2007 et élu président du groupe UMP à une large majorité de voix à 43 ans. Il y est enfin arrivé, en brûlant toutes les étapes, il tient son pouvoir, c’est l’homme fort de l’UMP après Sarkozy.

 

En novembre 2010 il deviendra donc secrétaire général de l’UMP avec un œil rivé sur la présidentielle, pour saisir au bond sa chance, en cas de défaite de Nicolas Sarkozy en 2012. Cet échec consommé, Jean-François Copé se verra pousser des ailes…, tout lui semble promis, il faut qu’il garde la direction du parti pour être le candidat de la droite en 2017. Il se déclare candidat à la présidence de l’UMP, qui expérimente pour la première fois la démocratie en son sein. Hélas François Fillon contrecarre ses projets en se présentant contre lui et en réunissant derrière lui une majorité de députés et encore plus de sénateurs.

 

Mais rien ne lui fait peur. Il refuse de se retirer le temps de l’élection de la direction du parti. Là, le ton était donné, celui de « tous les moyens sont bons pour garder la parti ». Impossible de réellement départagé les deux candidats au coude à coude, il s’en suit un spectacle pitoyable d’auto proclamation de Copé lui-même, puis d’une contre attaque foudroyante de François Fillon et ses équipes, celui-ci, avant de saisir la justice, va jusqu’à parler à propos de l’UMP, de parti mafieux.

Juppé échouera dans une mission de conciliation. Copé s’accroche au pouvoir, il tient politiquement la commission COCOE (Commission d'Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales) et l’instance de recours. Désormais c’est le registre du désastre qui s’affiche dans les médias, les partisans de l’un et de l’autre s’insultent sur les plateaux TV, Copé fait faire des choses ridicules aux instances du parti et s’impose par la force comme président de l’UMP.

 

Il ne reste plus qu’à François Fillon de saisir la justice et d’ouvrir la voie à la dissidence en emportant une bonne parti du groupe parlementaire UMP et l’argent public qui va avec.

 

Cette belle carrière politique de ce jeune homme si prometteur s’est emballée… l’avenir dira quelle conséquence il encourra, mais déjà l’opprobre est sur lui, car il apparait comme celui qui a pris de force le pouvoir dans le cadre du premier exercice démocratique de l’UMP, qu’il a sinistrement plombé devant la France entière.

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 17:22

imagesCA476BQYLes deux caisses de retraites complémentaires privées sont l’Agirc et l’Arrco. Celles-ci sont déficitaires depuis plusieurs années. Elles ne peuvent statutairement pas être en déficit. Aussi ces dernières années ont-elles puisées dans leurs réserves pour faire face. Les projections sur la tendance actuelle, sans qu’aucune mesure ne soit prises donnent une fin des réserves en 2017 pour l’Agirc et en 2020 pour l’Arrco. Demain quoi….

 

Des réunions se tiennent tous les ans entre le Medef et les centrales syndicales pour évoquer le sujet. Jusqu’ici après de multiples alertes les mesures prises ne portaient pas à conséquence. Mais l’alerte, semble-t-il s’est accélérée et à réuni une fois de plus les protagonistes. Peu de publicité est faite, étrangement à ces discussions qui engagent pourtant l’avenir de l’ensemble des retraites du privé.

 

La Medef (patronat) est sortit du bois en faisant des propositions explosives en propos liminaires aux discussions qui s’ouvrent. La potion est radicale, il s’agirait, ni plus ni moins de geler les pensions des retraites complémentaires du secteur privé pendant au moins trois années, première option. Un peu moins brutale et lissée dans le temps, une deuxième proposition consiste à sous indexer sur 5 années d’un point sur l’inflation.

Cette proposition est soutenue par l’ensemble des organisations patronales : Medef, CGPME et UPA.

 

La première hypothèse rapporterait selon les experts patronaux : 4,20 milliards d’euros et la seconde : 3,89 milliards d’euros.

En annexe il y a encore deux ou trois jolies bricoles : des propositions d’économies sur les pensions de réversion pour 390 millions d’euros, et surtout on taxerait les personnes qui bien que totalisant toutes leurs annuités et qui prendraient leur retraite avant 65-67 ans d’un montant de 10 %, ces ingénieux experts pensent en tirer 1,11 milliards d’euros.

 

Une fois de plus ces négociations paritaires font froid dans le dos, l’année dernière le patronat s’était déjà exercé à avancer une baisse de la valeur du point de pas moins 18% !

Inutile de dire qu’à cette heure les syndicats ne sont pas prêts à accepter de telles propositions. Pourtant elles circulent, soyons plus que jamais vigilants. Il n’y a pas qu’en Grèce où l’on s’attaque aux avantages sociaux, en France aussi.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 15:44

Harreville-les-chanteurs.jpgSaint Joseph…. Ce nom résonne doucement à ma mémoire. Il est évocateur de tant de souvenirs et de promenades. Il s’associe à de nombreux visages. C’est la destination par excellence de tout bon Harrévillois. Que ce soient les enfants, les adolescents ou les parents, Saint Joseph est le but de la promenade du village. Situé à l’écart sur un éperon rocheux, il surplombe la vallée de la Meuse. Le cadre est magnifique, serein, emprunt d’une solennité solaire. C’est un lieu qui mélange les amours printaniers, les mélancolies de tout instant et qui exhale un parfum de mystère, plein des bruissements de la forêt.

 

Ainsi placé sur ce promontoire rocheux, il tombe à pic sur la vallée même, tout en embrassant un large et vaste paysage. On comprend que le site ait pu être occupé depuis la plus haute antiquité. D’une certaine manière il commande l’accès et le passage de la vallée, tout en étant dissimulé dans une végétation foisonnante. Aujourd’hui c’est une ruine absolue, même si enfant et adolescent j’ai connu la maison de plein pied avec son toit. La forêt a tout envahi, elle a effacé l’histoire même du lieu.

 

Mais jadis un clos important entourait l’Hermitage, ainsi qu’un important domaine agricole, celui-ci s’étendait surtout le plateau en direction des bois de Sartes. Ce que l’on en sait est assez sommaire : une petite chapelle était accolée à l’Hermitage ainsi que tous les bâtiments fermiers nécessaires à l’exploitation. Plusieurs historiens et chercheurs ont émis l’hypothèse que la qualité exceptionnelle du lieu en avait fait à l’époque romaine un Castellum d’observation. Dans l’aplomb de la falaise on distingue à quelques mètres l’emplacement d’une grotte et d’un rebord….nos imaginations d’enfants en firent le siège d’habitants encore plus lointains. Mais nous n’avons jamais eu le courage d’en tenter l’exploration.

 

Le site aurait évolué au moyen âge sous le nom de « Château Rigault ». Seules des fouilles archéologiques sérieuses permettraient de corroborer ces sources. Adolescent et curieux j’ai entrepris des fouilles avec certains de mes complices de l’époque. Nous avions remarqué sur la façade du bâtiment une frise incorporée et visiblement plus ancienne que le bâtiment lui même, représentant trois chevaliers, tenant leurs épées devant eux. Dans le sol, en retournant une monumentale pierre, nous avons trouvé une gravure représentant un chevalier et la francisque, sans doute une pierre tombale. D’autres préoccupations m’ont un peu trop vite détourné de ces fouilles.

Il restait aussi à l’époque des frises de style ogivale sur la façade. Tout cela a été pillé…. Mais certaines sources historiques se croisent avec mes découvertes d’adolescents, l’emplacement aurait accueilli un site templier. On retrouve une trace de cette existence dans une transaction enregistrée en janvier 1127 entre le prieuré d’Harréville et les templiers de Saint Joseph.

 

On trouve aussi dans les archives départementales d’autres traces. Ainsi le 25 Vendémiaire de l’An IV (17 septembre 17891) la chapelle et le domaine de Saint Joseph sont vendus comme bien national à un marchand du village voisin de Goncourt pour 32 200 livres.

 

Un certain nombre de religieux (d’Hermites) se sont succédés et la mémoire collective du village en a gardé la trace. Citons les : Frère Alexis (1718), Claude Burn ( décédé en 1740), frère Dorothée et frère Colombier (1755), frère Hilarion (1763) et frère Roy. Ces derniers faisaient office de gardiens pour le compte du propriétaire.

 

Saint Joseph fut revendu, appauvri, démoli, brulé en 1901. C’est encore un habitant de Goncourt qui rachète le site après l’incendie. Il fit relever les ruines pour en faire un relais de chasse, le bâtiment que j’ai connu enfant.

 

Mes frères plus âgés que moi ont le souvenir de meubles anciens dans la maison déjà ouvertes à tout vent.

 

Puis le temps qui passe, les intempéries, les visiteurs peu scrupuleux, les vandales effacèrent peu à  peu le lieu. Aujourd’hui un tas de pierre, hanté par d’étranges monticules éparpillés dans la forêt, comme autant de signaux d’une vie antérieure ; ce grand silence qui pèse aujourd’hui laisse toute sorte d’imaginations vagabonder sur les lieux. La margelle du puit est encore lisible à même le sol, dangereuse et insondable.

 

Pour mémoire Saint Joseph fût aussi un lieu de la résistance. Son isolement et son éloignement en faisaient une cache idéale. Le maire d’Harréville sous l’occupation allemande, un certain Collignon, y cacha durablement des aviateurs britanniques.

 

Il s’y rattache aussi l’histoire d’un autel et d’une cloche aujourd’hui situé dans le village même. Mais c’est justement une autre histoire à suivre…plus tard.

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 14:57

Pour aujourd'hui rien qu'une phrase à méditer :

 

Etre utile pour les autres, ne serait-ce qu'une seule personne... une seule fois....

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 17:00

Hareville1.jpgC’est le village de mon enfance, c’est ici que mes grands parent paternels sont venu y vivre leur vieux jours. C’est là que mon père s’est installé pour sa retraite, il y repose dans le petit cimetière qui a peuplé toute mon enfance l’horizon qui se dégageait devant notre maison. C’est là que mon frère vit dans la maison familiale.

 

J’ai parcouru dans tous les sens ce petit village français traversé par la Meuse. J’ai arpenté ses rives en amont et en aval, j’en connais chaque coulant et chaque fosse, avec mes frères, pécheurs de brochets.

 

Je l’ai inscrit « au cœur » ce village, pour toutes les émotions données, toutes les fuites et toutes les errances…

 

C’est pourquoi je vais vous en livrer son histoire connue et inconnue.

 

Quel joli nom, étrange et poétique, il ne le doit qu’à ses célèbres chanteurs de Saint Hubert, marchands drapiers, vendeurs d’images de marionnettes et d’amulettes. Les Harrévillois ont été de grands voyageurs et ils ont parcouru de vastes espaces. Un village de nomades, un village qui bruit du doux son des voyages. En 1770 des documents officiels font état de 30 chanteurs, 21 marchands roulants et 10 colporteurs. Harréville a eu aussi ses fondeurs de cloches.

 

Ces ambulants allaient et venaient jusqu’à se poser au cœur même d’Harréville. C’est en 1907 qu’on adjoignit à Harréville le qualificatif « les chanteurs »

Qu’est-ce que ces colporteurs migrants, qui excitaient mon imagination d’enfant ? Pour le peuple ils n’avaient pas bonne réputation, vendeurs déjà à la sauvette, ils n’hésitaient pas à chaparder ici et là quand la journée n’avait pas été bonne. Que vendaient-ils, essentiellement de la bimbeloterie (médailles religieuses entre autre) et autres colifichets.

 

C’est la pauvreté qui les jetait sur la route. Les « chanteurs » d’Harréville ont été un peu plus célèbres que d’autres. Cette célébrité il la doive à une compagnie de marionnettistes célèbres au 19ième siècle, installée à Harréville et qui faisait tourner un spectacle de marionnettes géantes interprétant la passion du Christ. On raconte qu’ils le faisaient avec un fort accent haut-marnais et jusque devant la cour de l’empereur Napoléon III. C’est à la famille Collignon que l’on doit cet héritage théâtral. Ma famille étant liée du côté de ma grand mère paternelle aux Collignon, j’ai souvent entendu mon père raconter avoir joué dans les greniers de la ferme avec certaines de ces poupées géantes. Malheureusement à ma connaissance elles ont toutes disparues.

 

Harréville-les-Chanteurs est coupée en deux par la Meuse qui délimite vaguement la frontière entre la Haute Marne et les Vosges, mais aussi la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Village d’espaces voyagés et village de frontières, la commune s’étend sur 15,8 km2. Elle a connu dans le passé un important peuplement, jusqu’à 755 habitants au recensement de 1831. Aujourd’hui elle n’en compte plus que 275 ! Ses voisines sont Liffol-le-Grand, connues pour ses fabriques de meubles, Bazoilles, Pompierre et… Goncourt illustre pour avoir été le berceau de mon père (prés de la laiterie) et des frères Goncourt.

 

Harreville-plaque.jpgJe disais donc que le village en cachait deux. J’étais du deuxième village, celui qui n’a ni la mairie, ni l’église, juste les ruines de l’ancien prieuré, marqué par un magnifique Calvaire. Le premier village dépendait d’ailleurs de l’Abbaye de Saint Mihiel. En 1789 les habitants de la rive gauche (le 1er village) étaient rattachés au diocèse de Toul, ils avaient pour paroisse l’église Saint Germain, le peuple de la rive droite avait son prieuré.

 

Traversé par la Meuse (à 40 km de sa source), le village du haut était lui traversé par la route dite impériale n°74, puis la grande nationale N 74 (reclassée depuis départementale 74) qui fût celle des migrations d’été. Je me souviens petits d’y avoir vu les caravanes cul à cul dans d’immenses bouchons d’aoutiens. Aujourd’hui la construction d’une autoroute un peu plus loin a définitivement scellé un grand silence sur le village.

 

Il faut savoir aussi qu’une ancienne voie romaine (la voie impériale de Divodurum – Metz à Andematunnum – Langres par tullum - Toul) passe aussi par le haut du village, important passage aussi pour les populations de l’époque. Et son évocation, dans mon enfance, me faisait une grande impression, d’autant plus que l’on trouvait aussi sa trace à Bazoilles et à Goncourt.

 

Géographie et histoire racontent l’histoire d’une commune à l’écoute de son temps et ouverte sur son espace.

Cette ouverture elle l’a payé en 14-18, ses bois sont encore coupés de murets et de tranchés qui racontent cette histoire là, le monument au mort de la guerre 14-18 déplacé en 2005 derrière la mairie porte la longue liste des enfants du pays morts pour la France. Toutes les familles du village y ont leurs morts.

 

Mais celle de 40 traversa aussi cruellement le village. Le 12ième régiment de tirailleur sénégalais y fût massacré le 19 juin 1940 en tentant d’arrêter l’avance allemande. Là aussi un monument au mort, érigé suite à l’infatigable lutte du Commandant Lomon, se dresse à l’écart du village, en face de ce qui fût la gare SNCF du village. Ce monument fût inauguré le 6 juillet 1958.

Notre maison est justemen

t située sur l’allée de la gare, plus précisément la rue des Maronniers. Dans nos villages Lorrains les gares sont toujours à l’écart des villages. Le train alors avait mauvaise presse. Je revois encore le petit peuple du train passer à l’aller et au retour devant notre maison, seuls instants où cette voie connaissait un peu d’animation. Parfois j’accompagnais aussi ma grand mère jusqu’à Neufchâteau avec la « micheline » comme on disait alors.

 

Il y avait aussi la barrière un peu plus loin qui gérait le passage de la voie ferrée pour se rendre à Pompière. C’est une nièce de ma grand-mère qui y habitait avec son mari et ses enfants, les Badoinot, le père René a été maire du village, il est enterré tout près de mon père. On a donné son nom à la salle des fêtes du village; je jouais souvent avec mes petits cousins. La gare a été rasée et la maison garde barrière aussi, rasés…sans que l’on me demande mon avis.

 

Harreville.JPGL’église d’Harréville a été aussi le centre de mes préoccupations, messes et cérémonies religieuse rythmaient les jours. Le Curé, car il y en avait un à cette époque était un personnage qui suscitait quolibets et moqueries de notre part.

 

L’église est dédiée à Saint Germain. Son chœur actuel remonte au 13ième siècle, avec des voûtes refaites au 16ième siècle. Quant à la tour du clocher et la nef, elles ont été rebâties peu avant la Révolution Française. Mais on relève l’existence d’un site plus ancien, puisqu’il est fait mention de cette église dans un titre remontant à l’an 904. C’est au cours du siècle suivant que la cure prospéra. L’Abbé de Saint-Mihiel y fonda un prieuré dans lequel il déposa le corps de S. Calixte, pape et martyr qu’il avait rapporté de Rome.

 

Cette installation à Harréville, il la relate en ces termes :

 

« À cet endroit il y a une vallée qui s’étale entre deux hauteurs ; les côtés, étirés sur une longueur d’un stade et distants l’un de l’autre de deux jets de flèches, définissent la largeur de la vallée entre eux. Quant à la longueur, sur une distance égale d’un stade, deux collines opposées la déterminent de part et d’autre, assez proches du versant nord et pas plus éloignés du versant sud que de la place laissée au lit de la rivière coulant en contrebas. Ainsi on découvre un carré de hauteurs, protégé par les fermetures de la vallée. La Meuse court au milieu, elle embellit la surface voisine par la verdeur des prés. Quant aux espaces assez retirés qui s’étendent du côté des hauteurs, ils se prêtent à l’agriculture et au jardinage. Sur le versant nord, qui n’est pas raide mais qui descend en pente douce sur toute la largeur des champs, à la limite de la pente et de la vallée, se trouve le dit village avec son église Saint-Germain. Le versant sud est raide et se dresse vers le haut, allongé en ligne droite, splendide à cause de l’égalité de sa hauteur, couvert d’une agréable et épaisse forêt de hêtres. Quand sa partie basse en pente atteint la vallée, elle s’élève du fond du val par une sorte de haute terrasse ; au milieu de cette terrasse se dresse un rocher, sous lequel jaillit une source agréable et abondante en eaux douces ; au-dessus se trouve un chemin accessible aux passants et au-dessus du chemin, de nouveau par une terrasse, la terre s’élève et s’étend en une plaine des plus favorables, en haut de laquelle sourdent quinze sources à la suite »[1].

 

Il poursuit pour décrire la construction du prieuré lui-même :

 

« Au milieu de cette plaine, l’abbé, réjoui par la concordance de tant de choses, à savoir l’abondance de sources voisines, la proximité d’une rivière poissonneuse, de champs et de prés, jette sans retard les fondations d’une église, plaçant l’édifice claustral du côté de la colline, afin que les eaux de ces sources, rassemblées en un seul cours, puissent être dirigées à travers les bâtiments et que, de là jusqu’à la colline boisée, soient disposés les jardins et les vergers des frères. Après que les murs extérieurs des portiques, élevés sur une hauteur de deux ou trois coudées, eurent ceint l’édifice de toutes parts, il met en place les reliques des saints et principalement de Calixte, pape et martyr, pour la vénération et au nom duquel il s’apprêtait à construire l’édifice, pour qu’on y honore et qu’on y invoque Dieu, espérant sans nul doute que des miracles auraient lieu en cet endroit grâce aux prières et aux mérites du saint. Ces reliques furent mises en place en ce lieu aux environs des calendes de juin, le troisième ou le quatrième jour avant l’Ascension de notre Seigneur »[2].

 

 

A suivre….. La ferme Saint Joseph

 

[1] ROUSSEL, (abbé). Le Diocèse de Langres. Histoire et statistique. t. II, 1875, Langres

 

[2] ROUSSEL, (abbé). Le Diocèse de Langres. Histoire et statistique. t. II, 1875, Langres

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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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