Le gouvernement aurait été bien inspiré de ne pas répondre aux provocations du sieur Depardieu.
Son attitude parle d’elle même, de bien sinistres pleurnicheries de riches … A cette indignité le gouvernement se devait d’y opposer un silence glacial : no
comment !
Gérard Depardieu,
minable ?
Nul ne peut douter que la décision prise par Gérard Depardieu est une
insulte aux français qui souffrent de la crise : ouvriers, employés, petits artisans, retraités, chômeurs, jeunes… Mais bon, rien de nouveau sous le soleil, la plupart des sportifs de haut
niveau se sont fait la malle, sans jamais affoler la blogosphère, Johny Halliday, Charles Aznavour ont choisi il y a longtemps l’exil fiscal. La liste est officiel, il est bon de le savoir et
remonte à bien longtemps, bien avant que les socialistes gouvernent la France.
La liste des personnalités
en fuite.
C’est au Royaume Uni que l’on retrouve : Christian Clavier (qui s’est
enfui dès la chute de son ami Sarkozy),l’écrivain Marc Levy, la comédienne Laetitia Casta (et dire qu’elle a servi de modèle à une Marianne !), en Suisse on retrouve toute une faune
d’habitués : Charles Aznavour (en fuite depuis 1975 et jamais avare pour donner sur les médias français des leçons de morale), Johnny Halliday et son fils David, Marie Laforêt (tiens elle
existe encore ?), l’inénarrable Alain Delon parti en 1985 ( un moment soutien du très nationaliste Jean- Marie le Pen), Patricia Kass, Isabelle Adjani mais aussi des sportifs comme Richard
Gasquet, Guy Forget, Jo Wilfried Tsonga, Amélie Mauresmo, Gaël Monfils et Sébastien Loëb. Vive le sport de haut niveau !
En Belgique Depardieu pour parer à son inévitable ennui pourra organiser
des soirées avec :José Garcia, Emmanuel Béart (mais qui dit payer ses impôts en France), Christophe Lambert et prochainement Paul-Loup
Sulitzer. Leur plus lointain ancêtre est Michel Polnareff qui a pris la tangente en 1970, il y a plus de 42 ans ! (mais accueilli en triomphe à Paris et auquel Nicolas Sarkozy a donné
l’immense honneur de donner un concert au Champs de Mars pour le 14 juillet, mais où est donc passé l’honneur ?)
Mais pour quel avantage,
tant d’indignité ?
D’abord les conditions. Que ce soit en Suisse ou en Belgique il faut
impérativement vivre sur place un minimum de 6 mois par an, ne pas habiter en France plus de 183 jours par an et de n’y posséder aucun bien immobilier (d’où la vente de l’hôtel particulier
parisien de Depardieu à 50 millions d’euros).
Les avantages. Au Royaume belge il n’existe aucun impôt sur la fortune, la
fiscalité sur les successions y est considérablement allégée. La Suisse de son côté propose à ces très honorables correspondants un forfait fiscal égal à sept fois la valeur locative de leur
résidence, exemple, notre Johnny national a payé en 2011 583 000 euros pour 5 millions d’euros de revenus !
D’autres ont fait le choix
de rester en France, nos héros !
D’autres artistes n’ont pas fait ce choix. Récemment dans une interview
Catherine Deneuve rappelait qu’elle vivait et payait ses impôts en France. De même une artiste que l’on ne peut qualifier de gauche Line Renaud disait : "Si vous me demandez si je ferais la même chose, je vous dirais non. Mon pays est en difficulté, mon pays m'a
apporté beaucoup de bonheur, alors on ne quitte pas le bateau". D’autres comme Noah ont soutenu et fêté la victoire de François
Hollande, Michel Sardou situé nettement à droite a déclaré ne pas être choqué par une taxation à 75% provisoire.
Mais on peut aussi en faire une liste bien plus
longue : Michel Delpech, Juliette Gréco, Ridan, Benjamin Biolay, Cali, Higelin,
Bénabar ; les comédiens Jeanne Moreau, Christophe Malavoy, Charles Berling, Pierre Arditi, Jacques Weber, Dominique Blanc, Myriam Boyer, Macha Méril, Fanny Cottençon, Daniel Mesguish, Eva Darlan,
Josiane Balasko, Gérard Darmon ; les écrivains Tahar Ben Jelloun, Dan Franck, Yves Simon, Vincent Lindon, François Berléand, Bernard Lavilliers, Yvan Le Bolloch etc…
Un gouvernement aux
abois
Oui le gouvernement aurait eu à gagner à ne pas alimenter la polémique
Depardieu. Au lieu de cela il est entré dans une spirale de commentaires qui ont permis aux médias de monter en épingle cette affaire insignifiante. C’était offrir sur un plateau aux leaders de
l’opposition la possibilité de développer leur discours antifiscal et démagogique et de favoriser leur retour aux affaires.
Le gouvernement a involontairement alimenté la médiatique machine
infernale à saper son image. Engagé dans des réformes complexes et impopulaires, il ne peut en limiter les dégâts qu’en prenant de la hauteur, en étant « ceux qui gouvernent ».
Sa communication devrait être rare pour être mieux entendue, alors que le « bruit continu » des ministres et des parlementaires de la majorité crée un véritable malaise au sein
de l’opinion, un mal être. Celui-ci est d’autant plus ressenti que l’opposition a déserté depuis quelques semaines ses campements légitimes pour se livrer à un bataille interne sans pitié et
d’une violence inégalée à ce jour.
Quelqu’un a-t-il entendu de la part de l’UMP ou des centristes de M.
Borloo ne serait ce qu’une seule proposition en alternative à la politique du Président de la république. Non. Le peuple n’a pour seul fil conducteur pour « entendre » et
« comprendre » la politique menée que ce « bruit et cette rumeur» des ministres socialistes environné de l’incroyable vide sidéral d’une opposition sans état
d’âme.
Les besoins d’une démocratie
apaisée.
Une démocratie en bonne santé a un besoin vital d’un dialogue constant
entre une politique menée par une majorité et sa contestation, assortie de contrepropositions de l’opposition. Ce faisant le citoyen peut au gré de la qualité des raisonnements mais aussi des
résultats obtenus prêter une attention plus particulière à l’un ou l’autre camp.
Notre démocratie est en train de franchir la ligne rouge, les enquêtes
d’opinion montrent une sévère dégradation de l’image des socialistes, mais une toute aussi sévère pour Messieurs Copé et Fillon. C’est du jamais vu, la chute des uns entrainant habituellement la
hausse des autres. C’est un rejet absolu de la classe dirigeante que l’opinion publique manifeste massivement.
L’extrême droite n’en profite pas plus que cela…pour l’instant. Il reste à
espérer un salutaire reflexe de bonne gouvernance et de juste pédagogie de l’action gouvernementale et un sursaut de l’UMP pour sortir de ses querelles de personnes et revenir enfin sur le
terrain des idées.