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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 09:08
Martine AUBRY a franchi le Rubicon.

Voilà c’est fait, c’est officiel, la maire de Lille s’est installée dans la position de réunir autour de sa personne l’opposition à François Hollande. Elle a pris le risque d’accélérer le décrochage de l’exécutif avec la société réelle. Il ne fait aucun doute qu’elle a longuement pesé sa décision. Mais elle a décidé de mettre tout son poids sans la balance.

C’est par une longue interview au journal du Dimanche paru ce dimanche 19 octobre qu’elle engage une critique raisonnée de l’action menée jusqu’à aujourd’hui par François Hollande. Elle trace les grandes lignes de la politique qu’il conviendrait de mener pour « sauver le quinquennat » et en même temps la ligne politique qu’elle entend incarner pour reprendre la pouvoir au Parti Socialiste et se positionner face à Manuel Valls pour la prochaine présidentielle.

Se faisant, elle acte aujourd’hui l’échec définitif de Hollande et prend la responsabilité de tenter de sauver les meubles de la gauche qu’elle entend incarner.

Elle place délibérément le thème de la croissance au cœur de son propos politique, reprenant l’argument central que martèlent les députés PS frondeur à l’Assemblée nationale : « La politique menée depuis deux ans en France, comme presque partout ailleurs en Europe, s'est faite au détriment de la croissance », voilà c’est dit et c’est radical.

C’est par la relance qu’elle entend apporter des solutions à la situation économique et sociale qu’elle juge catastrophique, car « les déficits ne se sont pas résorbés et le chômage augmente ».

Avec cruauté, elle tacle François Hollande et reprend les critiques qui n’ont pas cessées depuis son élection, à savoir l’absence de cap : « On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, on doit donner la destination du voyage".

Elle développe un programme social démocrate, relativement classique pour le PS qui a pour objectif de déporter François Hollande sur une position politique plus libérale que sociale.

Elle appelle à soutenir la relance par des aides aux pouvoirs d’achat des ménages et aux collectivités locales. Elle reprend ainsi à son compte les critiques de plus en plus ouvertes des grands élus socialistes qui montent.

Elle revient sur la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG qui permettrait de redonner du pouvoir d’achat aux manages les plus modestes.

Elle s’érige en rempart contre les tentatives de remettre en cause le code du travail abondamment proposé par plusieurs ministres du gouvernement Valls. Elle fait de même pour ce qui est de l’assurance chômage.

Enfin elle assène le coup final par « Pour moi, la réforme doit être synonyme de progrès. Il faut en finir favec les vieilles recettes libérales ».

Elle conclut par un avertissement ferme, qui sonne comme le glas des dernières espérances de François Hollande : « Je suis candidate … au débat d’idées ». A bon entendeur, salut.

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 18:14

Quel bonheur!

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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 10:43
Profession : Ingénieur culturel.

Voilà une expression qui peut interpeller, tant la mise en face à face du terme d’ingénieur avec celui de la culture peut troubler l’esprit. Comment un ingénieur, celui qui analyse un problème, établit un diagnostic, formule des solutions et accompagne leur mise en œuvre, peut se retrouver au milieu du champ sémantique de la culture ? Définie admirablement par André Malraux lui-même : «Elle a pour mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création de l'art et de l'esprit qui l'enrichisse »

Et pourtant cet oxymore, par définition inattendu, voir inconcevable n’est pas loin d’exprimer un univers où la tension poétique se mêle à la rationalité des faits. Aujourd’hui l’économie de la culture a pris sa place dans le discours universitaire et politique. On parle désormais aussi bien de management culturel, que d’industrie culturelle ou encore créative. Les universitaires de renom sur la question sont légions : Françoise Benhamou, Philippe Martin, Anne-Marie Autissier, François Moreau, Philippe Bouquillion etc …

L’ingénieur culturel, malgré tout le soin qu’un homme tel que Claude Mollard a pris à le conceptualiser et surtout à le mette en œuvre, reste encore aujourd’hui une bizarrerie, une incongruité. Mais aujourd’hui c’est bien de cela dont il s’agit lorsque l’on parle de management culturel. Mais se faisant on rétrécit le champ du sujet à un mode gestionnaire de la culture. L’ingénieur culturel c’est bien plus que cela.

C’est l’homme ou la femme qui va s’emparer d’un problème (créer un festival, réhabiliter un bâtiment, définir à partir d’un audit une nouvelle politique culturelle pour une collectivité, définir et étudier la faisabilité de tout projet culturel…), il va l’analyser, établir un diagnostic argumenté et proposer des solutions dont il accompagnera la mise en œuvre.

Il peut être ainsi le bras armé de tout projet culturel afin de l’insérer dans une logique de développement et un équilibre économique raisonnable, lui donner toutes ses chances d’épanouissement. Longtemps la culture a résisté à l’économie, elle était entre les mains de gens de culture, qui pratiquait celle-ci comme une religion, avec tout l’amour et l’irrationalité, la transcendance que les religions portent en elles.

Désormais les « idoles » ont laissé la place au marketing, à l’optimisation, aux coûts, aux programmes, aux comptes d’exploitations prévisionnels, aux études de cas etc …

C’est au milieu des années 1980 que s’est forgé et conceptualisé la notion d’ingénierie culturelle. Claude Mollard a été un acteur intensif de se travail et c’est à ses côtés que j’ai moi-même avancé sur ce chemin-là.

Est-ce le hasard qui a porté mes pas vers ce métier-là ? Non je ne le crois pas.

Fils d’un militaire du génie, donc ingénieur du bâtiment et des travaux publics de l’armée, j’ai baigné dans un univers de logique et de rationalité, tout en développant un intérêt très fort pour la culture (sans doute par opposition, à la figure du père qui voulait faire de moi un scientifique, un ingénieur, au sens traditionnel du mot). J’ai poussé cette opposition jusqu’à faire après un bac scientifique des études littéraires, une Maîtrise de Lettres Modernes, tout en flânant à la fac de droit en parallèle pour suivre des cours de politique économique.

Destiné, suite à un concours de l’éducation nationale (les IPES), au métier de professeur de français, j’ai déserté très vite le bateau pour intégrer l’Institut des Sciences Politiques à Paris. Ceci avec l’intuition que j’allai pouvoir y trouver des éléments de réponses à nombre de mes interrogations. Militant politique et associatif très jeune, j’étais en manque de repère, d’argument, d’analyse et de connaissance pour donner de l’épaisseur et du sens à mes convictions, jusque-là juste intuitives.

Ce fut le cas en particulier dans les cours d’économie politique et les TP de statistiques dont je goûtais l’intérêt en tant qu’outils d’analyse et de décryptage du réel. Ce fût aussi de grandes rencontres avec des enseignants hors pair : Eric Orsenna, Jean Charlot, Nicole Questiaux et Jacques Fournier, René Raymond, Pierre Milza, Alfred Grosser et tant d’autres.

Ma sortie de Science Po me propulsa dans un premier temps dans le monde politique, attaché parlementaire d’Edgard Pisani, staff de Michel Rocard (où j’étais le permanent des groupes études qui réunissaient des hauts fonctionnaires au service des idées et de la carrière de Michel Rocard), cabinet ministériel en 1981 (au Ministère du Temps Libre) où très vite je me suis intéressé au lien entre l’éducation populaire et la culture.

J’ai été à l’initiative de la création au ministère de la jeunesse et des sports (Temps Libre) d’un bureau de la « communication sociale » pour fédérer et rationaliser l’action des associations d’éducation populaire qui voulaient investir dans l’usage du matériel audiovisuel et informatique.

Je pilotai aussi les études du Ministère dans le domaine du tourisme et de la jeunesse.

Puis, les cabinets ministériels ont toujours une fin, pour le Temps Libre ce fut une chute aussi brutale qu’injuste pour son titulaire André Henry et toute son équipe , je m’investissais dans l’Agence de l’Informatique (établissement public en charge de développer l’informatique en France) où je me consacrai très vite à la mise en place d’un réseau de Centres de ressources informatiques, dits X2000, dans les régions, tournés vers l’éducation des pratiques du grand public.

Je participais aussi au vaste projet des équipements scolaires en matériel informatique lancé en 1985 par le premier ministre de l’époque Laurent Fabius, le Plan informatique pour Tous. Projet visionnaire, mais dont la mise en œuvre fût un échec, trop tôt …

Enseignant en parallèle dans une école de commerce (l’INSEEC) j’y créai très vite (en 1985) un département spécialisé à partir de la deuxième année dit de « Management culturel » où se sont formés les premiers « ingénieur culturel » en France. Steven Hearn a été l’un de ces premiers étudiants. Aujourd’hui il est l’une des figures de proue de l’ingénierie culturelle à 42 ans il est à la tête de Scintillo, la holding qu’il a créée structurant une vingtaine d’entreprises, dont la Gaité Lyrique, le cinéma le Saint André des Arts, et autres régies publicitaires et incubateur de Start Up, et c’est avec Le Troisième Pôle que son aventure a commencé.

Aujourd’hui je suis professeur associé à l’Université d’Evry Val d’Essonne au département art et culture (Administration de la musique et du spectacle vivant) et Directeur des relations Extérieures de l’Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et des musiciens interprètes)

Bref, ces expériences ont fait qu’au moment même où les collectivités locales s’interrogeaient sur la gestion des fonds qu’elles investissaient dans la culture, que des crises de confiance violentes éclataient entre les équipes culturelles et les élus municipaux (souvent à l’occasion d’un changement de majorité), la formalisation de méthodes de prévisions, d’anticipation et d’audit aux mains d’experts reconnus a très vite trouvé sa pertinence et ainsi sa place et son succès.

Aujourd’hui les ingénieurs culturels sont prêts. Ils interviennent sur :

- la communication culturelle sur la base d’enquête, de sondage, d’interviews pour formuler un projet fort et porteur pour une collectivité culturelle ou une institution,

- l’audit culturel pour dresser un véritable tableau de bord, présentant les outils de compréhension d’une politique ou d’un équipement afin d’en modifier l’orientation,

- les études de cas, pour retenir des expériences passées le fruit de leur travail,

- les études de publics, pour cerner les besoins et les attentes,

- les études de définition et de faisabilité, en amont de tout projet, pour en mesurer la nécessité, l’impact et les coûts,

- et enfin l’émergence du concept de « tourisme culturel » auquel j’ai particulièrement plus contribué, avec son corollaire sur l’économie du patrimoine.

- mais aussi dès cette période « la formation permanent aux métiers de la culture »,

- et enfin bien sûr la notion d’ingénierie de projet et de manager culturel.

On peut dire que les termes de consultant et d’ingénieur culturel sont interchangeables et correspondent, selon leur emploi, plus à une culture du milieu. Le terme de « consultant » est propre aux grandes agences de « consulting » qui se sont appropriées le moment venu ce nouveau secteur d’intervention.

Le terme d’ingénieur est un peu plus « militant » dirions-nous, il implique plus qu’une simple intervention technique, il recouvre l’idée d’ « un message » à faire passer et une action volontariste. Le terme de médiateur culturel est apparu depuis une dizaine d’année, vous le retrouverez en France dans les petites annonces de Télérama (journal spécialisé dans les programmes TV et la culture en général). Il est l’intermédiaire entre le public et l’action culturelle, son métier est plus orienté vers le développement d’une politique des publics.

Le manager de projet culturel est celui qui travaille au sein d’une institution, une association, un festival, il gère un projet met en œuvre et contrôle un budget.

L’ingénierie culturelle et le management culturel sont née à la fois :

- de la volonté des élus de reprendre la main sur les équipements culturels

- d’obtenir de la lisibilité sur les investissements

- de s’assurer par la culture une communication de qualité

- de « rassurer » les investisseurs économiques - de se nourrir de la culture pour développer des projets touristiques et vice versa

D’une certaine manière le monde de l’entreprise mettait le pied dans l’univers de la culture et cela chagrina un grand nombre de personnes, pour autant dans toutes les actions que j’ai mené en tant qu’ingénieur culturel ou économiste de la culture je n’ai jamais eu le sentiment de « vendre au diable » mon idéal.

Bien au contraire, j’ai eu à chaque fois dans tous ces beaux et innombrables projets le sentiment de faire avancer et progresser l’idée que la culture n’est pas seulement la résultante d’une volonté issue du mécénat (église, princes puis chefs d’état) comme notre l’histoire l’a démontré, mais une composant active et enrichissante de notre société au même titre que l’industrie, la science et le savoir.

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 18:50
Sarkozy, un retour raté.

Outre la cascade d’affaires accrochées à ses basques, le grand retour du Chef semble ne plus faire peur aux caciques de l’UMP.

Juppé continue inexorablement son ascension dans les sondages, alors que l’ex président dégringole. C’est une bonne nouvelle pour la France.

Ils ne plient pas les Fillon, les Juppé et les Lemaire … alors que Raffarin s’est pris une claque au Sénat (malgré son appui) et ses alliés du moment plient avec armes et bagages devant la chute qui se profile.

La cote de confiance continue de chuter, lundi soir selon Ipsos, il perd encore 9 points à seulement 31% de bonnes intentions et 11 points auprès des sympathisants UMP, ce qui le place loin derrière Alain Juppé.

Ses meetings se succèdent avec une avalanche de mensonges et de contre vérités qui ne rencontrent du succès qu’après des militants UMP les plus aveugles et les plus bornés.

Pire, certains, et pas des moindre jugent ce retour comme un affaiblissement de leur parti. Franck Riester allant jusqu’ à déclarer : : «On va avoir deux ans de guerre des chefs avec Fillon et Juppé. […] Sa candidature n’est pas opportune. Il aurait dû revenir directement par la primaire de 2016 ».

Bref Sarkozy, fait du Sarkozy il divise, il clive, il oppose … bref il met un bazar pas croyable à l’UMP qui n’en avait pas besoin. La longue liste des affaires va le plomber jour après jour, mais en entrainant tout l’UMP avec lui. Cette tension ne pourra pas durer, il va bien y avoir un moment où l’UMP va éclater et ce n’est pas avec le soutien de Mme Chirac et de Pasqua qu’il ira bien loin.

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 16:05
Bye bye ...  la « Jeanne d’Arc »

Voilà c’est fait, le mythique bateau école de la marine française vient de quitter pour la dernière fois, ce 11 octobre 2014, son port d’attache, la base navale de Brest, dans l’indifférence générale. Cette nouvelle recoupe l’annonce de la fermeture de l’hôpital, non moins mythique du Val de Grace à Paris. C’est une armée française qui perd peu à peu ses repères, il ne manquerait plus que notre unique porte avion nucléaire le Charles de Gaulle soit démilitarisé…

Mais la « Jeanne d’Arc » qui part pour son cimetière où elle sera démantelée, me serre le cœur. Je me souviens encore, élève au Lycée naval de Brest d’avoir assisté à son départ annuel pour un tour du monde, magnifique ambassadrice de la France dans tous les ports du monde. Lycéens et marins, elle nous faisait rêver, du haut du promontoire où nous faisions nos études, la vue sur la rade était immense, ainsi que le passage obligé sous nos fenêtres.

C’est que, ce porte hélicoptère, si moderne en son temps, il a été construit à l’Arsenal de Brest entre 1959 et 1964, a fait tout au long de sa carrière, pas moins de 79 tours du monde, pendant les 46 années de sa mise en service. La Jeanne d’Arc a 800 escales à son palmarès, au cours desquelles elle a lâché des milliers d’élèves officiers. Sillonnant tous les océans et toutes les mers à la rencontre de 84 pays, notre Jeanne d’Arc a parcouru 3,25 millions de kilomètres, fidèle, exemplaires, vents debout à tous les temps.

Bateau école pour les officiers de la marine française, elle transportait jusqu’à 10 hélicoptères, armée de six missiles exocet et mitrailleuse. Elle combattait donc pour le compte de notre pays, et contribuait à de nombreuses missions humanitaires :

- Libération des otages du voilier croisière Ponant en avril 2008

- Participation au sauvetage des rescapés du Tsunami à Sumatra en décembre 2004, en acheminant 70 tonnes de fret et en vaccinant 9 000 enfants

- Récupération de Boat people en mer de Chine en 1988

Nombre de marins ont assisté, le cœur serré, sur cette route qui longe la base navale de Brest (y compris le Lycée naval) à ce dernier voyage de la vieille et noble dame pour Bordeaux où elle sera livrée à « Veolia propreté ». Cela ne s’invente pas … ainsi va notre monde où nos rêves les plus emblématiques finissent dans les bras d’un Morphée moderne … qui traite tout simplement tous les déchets de la planète !

Mais rassurons-nous, le devoir de mémoire sera en partie respecté, certaines de ses pièces maitresses, les plus belles, iront orner la base marine et la ville de Brest et nous savons déjà que la ville de Rouen qui était sa marraine héritera de son ancre.

Bye bye, ma belle Jeanne d’Arc, notre pays n’a pas eu les moyens de t’assurer la retraite que tu méritais dans le musée naval qui nous manque cruellement.

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 14:48

On se souvient dans quel contexte avait été créée l’Hadopi dans le cadre de la loi Création et Internet, voulue par Nicolas Sarkozy. Il s’agissait avec l’appui des plus puissant des ayants droits de la création, à savoir les producteurs, de criminaliser les internautes usagers des réseaux Peer to Peer et adepte du piratage. Allant jusqu’à voter le principe d’une sanction sous forme de coupure à l’accès d’Internet, ni plus, ni moins.

Las, le temps passant cette fameuse HADOPi sous l’impulsion de ses dirigeants et plus particulièrement de son secrétaire général Éric Walter, se sont rendus compte que les usages changeant, l’aspect punitif de l’Hadopi perdait de son intérêt au regard de son coût de fonctionnement.

L’Hadopi s’est donc beaucoup plus intéressée aux usages et aux pratiques, a multiplié les enquêtes, les études, et les colloques. Peu à peu Eric Walter a pris conscience qu’il y avait un sérieux problème du côté de l’offre légale, très insuffisante pour être crédible au regard des autres offres. Cela a amené Jérôme Seydoux au nom de l’Alpa (Association de lutte contre le piratage audiovisuel) de s’emporter contre Eric Walter : «Nous avons un problème avec le secrétaire général de l’Hadopi, qui depuis un certain nombre de mois, pense que le problème du téléchargement illicite réalisé par les internautes est réglé, et que si ceux-ci téléchargent, c’est la faute des ayants droit, car ils n’offrent pas une offre légale satisfaisante et à des prix trop élevés.»

Mais ce n’était pas tout, en multipliant les analyses et les études l’Hadopi s’est interrogée sur l’obsolescence de la lutte contre le piratage via le Peer to Peer. Et crime majeur, elle s’est mise à s’exprimer en faveur du « mouton noir » des producteurs : la licence globale, tant décriée qui couvrirait les usages illicites des internautes par le biais d’un paiement mensuel sous forme de redevance incluse dans le paiement à leur fournisseur d’accès.

Aujourd’hui Seydoux, avec le monde du cinéma le BLIC, le BLOC, l’ARP, l’UPF rien que cela, demandnt à l’unisson la peau d’Eric Walter à Fleur Pellerin, ministre de la culture et sans rire appelle à « la création de «brigades spécialisées [contre le piratage], tant à la gendarmerie qu’à la police».

Bref, c’est le retour en fanfare d’une certaine forme qu’il faut bien qualifier de « réactionnaire » au changement et au progrès.

Si nos amis du cinéma, que nous chérissons par ailleurs n’ont pour toute réponse qu’un appel à la police et à la gendarmerie pour contrer le phénomène planétaire que représente Internet, c’est avouons nous le à pleurer …

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 11:13
Après Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault entre dans la danse.

C’est un véritable front anti-Valls qui est en train de se constituer avec l’entrée dans le bal d’un poids lourd du PS, Jean-Marc Ayrault. L’ancien premier ministre de François Hollande s’était jusqu’ici astreint à un certain silence. Il vient de rompre sa période d’abstinence.

Il s’était déjà manifesté en juillet en signant avec 17 parlementaires un appel en faveur d’une fusion de la région Pays de la Loire avec la Bretagne. Mais cette fois c’est un véritable coup de gueule, fait rarissime pour un homme qui a tout au long de sa carrière politique manifesté un flegme absolu. Il ne décolère plus depuis qu’il a pris connaissance de l’enveloppe attribué aux Pays de la Loire dans le cadre du futur contrat de projets Etat-région 2015-2020.

En effet, alors que la région Bretagne reçoit 145 euros/habitant, la région Poitou-Charentes 252 euros/habitants il constate que sa région, celle des Pays de la Loire se voit attribuer 96 euros/habitants, alors qu’elle est la cinquième région française en terme de population et de PIB.

Il a donc pris sa plus belle plume pour faire savoir son mécontentement (argumenté) à son successeur à l’Hôtel Matignon. Il en profite aussi, à la manière de Martine Aubry pour faire part de sa plus vive inquiétude «pour l’enseignement et la recherche en général, puisque toutes les régions françaises voient leurs dotations baisser dans ce secteur d’avenir». Il cite l’exemple de la métropole nantaise dont l’enveloppe prévue pour l’enseignement supérieur et la recherche chute, selon lui, de 60%.

On notera dans cette affaire le peu d’élégance de Manuel Valls, qui aurait pu s’éviter cette situation en manifestant un arbitrage plus digne pour la région de son prédécesseur. On a appris que l’ex-premier ministre avait déjeuné avec Martine Aubry, avec au menu une préparation commune aux prochains Etats Généraux organisés par Christophe Cambadélis, et une alliance en bonne et due forme pour le prochain congrès.

Mais ainsi en va-t-il de ce gouvernement là … qui ne respecte pas ses électeurs, pas plus que les membres éminents de sa majorité politique

Bref, la résistance au parti Socialiste prend forme, c’est aussi un front anti-Valls que se constitue avec la volonté d’être une alternative politique au gouvernement.

Avec en plus les députés frondeurs Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoit Hamon… moi je commencerai sérieusement à m’inquiéter.

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 15:19
De l’utilité de Manuel Valls…

Aller remettre en cause l’assurance chômage à la City à Londres, au Royaume Uni, il fallait oser. Vanter les mérites du système britannique, en se congratulant avec le premier ministre ultra conservateur David Cameron est un comble.

Après le dérapage du Ministre du travail François Rebsamen sur la nécessité de traquer les faux chômeurs et les propositions de réformes ultra libérales dans un interview dépubliée … voilà Manuel Valls qui cherche à couper l’herbe sous les pieds du trio Jupé, Fillon et Sarkozy, en reprenant l’essentiel de leurs propositions… Curieux pour le moins, indécent c’est certain.

Mais il oublie un peu vite qu’il n’occupe pas ce poste de Premier Ministre pour conduire cette politique-là. Faisant ainsi, outre l’indignation et la légitime colère de la gauche, il accentue le malaise largement éprouvé par les français à l’égard de la politique et du personnel politique. Il installe pour tout horizon à sa politique un désespoir noir des couches populaires …

Elections/.piège à con s, Elections/trahison prennent une toute soudaine nouvelle jeunesse. Que notre gouvernement prenne bien garde, une sourde colère est en train de monter, et l’hiver ou le, printemps pourraient être chaud bouillant. Car enfin que reste-t-il au peuple, quand ses élites lui crachent aussi vulgairement à la figure.

Et pendant ce temps-là Marine le Pen ne peut que se féliciter des activités de ce qu’elle appelle l’UMPS. Laquelle contribue malheureusement à l’illusion que le Front national occuperait une place à part et de ce fait tentante pour un nombre croissant de français.

Je ne suis ni gauchiste, ni même frondeur au PS. Je n’ai pas l’intention de rompre avec le Parti Socialiste, car comme le rapporte fort justement Gérard Filoche, le PS n’est pas la propriété de ce gouvernement, ni même des occupants actuels de la rue de Solferino (Siège national du PS à Paris). Le Parti socialise de Jaurès, Blum et Mitterrand m’appartient aussi, il est partie prenante de l’histoire de la gauche.

Ceux pour lesquels nous nous sommes battus en mai et juin 2012 pour qu’ils gagnent, ont oublié ceux-là même qui les ont portés au pouvoir et leurs espérances légitimes.

Ils ont les uns et les autres des ambitions très personnelles qu’ils placent impudiquement au-dessus de l’intérêt général de la gauche dont ils sont censés être les porteurs d’idées et de réformes pour plus de justice et d’égalité dans la société française, pas pour réformer le code du travail sous la dictée de la droite et du patronat.

Pour ma part je reste un éternel socialiste, responsable, mais aussi veilleur et guetteur des temps nouveaux qui ne manqueront pas de venir un jour.

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 15:41
Budget de l’Elysée des efforts sans précédents.

A son arrivée en 2012, le budget de fonctionnement de l’Elysée était de 109 millions d’euros, en 20015 il sera de 100 millions d’euros. Ce ne sont pas moins de 9 millions d’euros qui ont été économisés en 3 ans. Nous sommes très loin des efforts mis en œuvre par Nicolas Sarkozy à son arrivée à l’Elysée pour augmenter son salaire et toutes les dépenses y afférents.

Les effectifs ont été réduits passant de 882 employés en 2001 à 828 en 2013 et un objectif de 828 en 2014. Ces 54 postes en moins correspondent aux collaborateurs de l’Elysée que sont les chauffeurs, les secrétaires, les services et le courrier. Rassurez-vous pour autant ce ne sont pas des licenciements, mais des départs naturels non remplacés et des personnels qui retournent dans leur administration d’origine.

Les déplacements, en 2012 couvrait un budget de 19 millions d’euros, qui tombe à 14 millions en 2015, soit une baisse de 26,23%.

Et ce sont 70 véhicules en 2015, contre 88 en 2012, dont 7 véhicules électriques qui permettent d’économiser 10 000 euros de carburant par an.

De la rigueur, à savoir des appels d’offre systématiques pour mieux comparer les prix, 550 000 euros d’économie par an. Un approvisionnement à Rungis, un recyclage systématique, soit plus de 10 000 euros d’économisés sur les fleurs

Rappelons aussi que François Hollande a baissé son salaire de 30 % en arrivant et qu’il a imposé comme règle qu’aucun de ses collaborateurs ne puisent gagner plus que lui. La rémunération des membres de son cabinet a baissé de l’ordre de 15%

L’Elysée a aussi mis en vente une partie importante de sa cave, récupérant ainsi 500 000 euros afin de mieux rationaliser sa cave pour les diners officiels

. Il reste encore du chemin à faire, car ce budget reste encore très élevé au regard des pays voisins nettement plus modestes sur ce point-là.

La fameuse Garden party est restée longtemps un mystère, il aura fallu quatre longues années au député Dosière pour obtenir le chiffre de 732 826 euros pour la Garden party du 14 juillet 2009 !

René Dosière a écrit un excellent livre « L’argent de l’Etat » où, hélas on y apprend toutes les turpitudes des politiques au sommet de l’état et combien le chemin pour plus de transparence est encore long, même avec tout le soin que François Hollande a mis ces deux dernières années pour l’imposer à l’état et au personnel politique.

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 14:59
La vision ultra libérale du ministre du travail

Toute la blogosphère est en émoi, suite à un article publié dans un premier temps par le mensuel bourguignon le Miroir, puis fait assez rare, dépublié… c’est un véritable Rebsmengate, honoré sur twitter par un hashtag très populaire #rebsmengate qui rugit dans les médias… C’est encore pour le premier ministre et le Président de la république, le énième accident ministériel qui exaspèrent les français et met sur la place publique l’incroyable incompétence de certains des ministres socialistes.

Le fond de l’affaire est le suivant François Rebsamen, ministre du Travail, personne au plus près du président de la république y fait un déballage où il parle de son prédécesseur Michel Sapin en ces termes: « "Malgré l’amitié que je porte à Michel, il s’est totalement trompé. On ne juge pas le chômage mois par mois, mais sur des périodes plus longues : un trimestre, un semestre. Il s’est mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur". Belle élégance, si c’est cela la politique, bonsoir…

Comme si cela ne suffisait pas il s’en prend au parti socialiste et à son premier secrétaire Jean-François Cambadélis « Malheureusement, le Parti socialiste, ou du moins son secrétariat national, refuse toutes ces avancées … Le Parti socialiste est en pleine mue idéologique. Moi je l’ai effectuée depuis longtemps » et dénonçant les socialistes qui "ne vivent plus comme les gens ».

Rappelons que JM Cambadélis avait dénoncé F Rebsamen dans sa chasse aux faux chômeurs, en expliquant à juste titre qu’il y avait peut-être mieux à faire pour un ministre socialiste en charge du travail.

Quant à ces fameuses avancées prônées par F Rebsamen, il s’agit ni plus ni moins d’appliquer le programme des extrémistes de droite du Modem, le patronat français : renforcer les contrôles (des salariés, bien sûr), assouplir tous les seuils (qui accordent des droits de représentations aux travailleurs) et de revenir sur les 35 heures et le travail dominical. La porte est ouverte, Monsieur Rebsamen, on vous attend à l’UMP où le triumvirat Sarkozy/Fillon/Juppé à quelques nuances prés, on fait de ces thèmes le noyau dur de leur programme.

Il n’hésite pas aussi à prôner son combat et sa vision libérale de l’économie … pourquoi pas … toutes les opinions ont droit de cité, mais celles-ci n’appartiennent pas au monde du Parti Socialiste, mais bien à la droite, UMP et centristes confondus.

Comme il ne manque pas d’air, son cabinet fait du rétropédalage en arguant que ce n’était pas une interview et que le ministre ne l’a pas relue. De son côté le journaliste Jérémie Lorand dément et assure avoir bien obtenue l’autorisation du ministre lui-même pour faire cette interview.

Peut-on espérer une mise au point du gouvernement pour nous dire où est la vérité sur sa politique en matière de droits sociaux ? Et bien sûr la démission de François Rebsamen, qui a bien le droit de penser ce qu’il veut … mais hors du gouvernement et du Parti Socialiste, lequel n’a jamais adopté la moindre motion d’orientation sur les thèses qu’il présente.

L’honnêteté et le républicanisme à minimum voudrait que Monsieur Rebsamen nous honore de son prompt départ, il pourra ainsi à loisir faire ses conférences auprès du patronat français, à l’UMP et à l’UDI… et de s’y faire applaudir à tout rompre.

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Présentation

  • : Le blog de Jean pelletier
  • Le blog de Jean pelletier
  • : Pour suivre l'actualité politique, la défense de la propriété intellectuelle et suivre quelques conseils en gastronomie et en histoire
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L'auteur

  • Jean Pelletier
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
Vous pouvez vous abonner à ce blog ou me suivre sur ma page facebook  et mon compte twitter
https://www.facebook.com/jean.pelletier
77https://twitter.com/jmpelletier
Bonne lecture.
  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques. Vous pouvez vous abonner à ce blog ou me suivre sur ma page facebook et mon compte twitter https://www.facebook.com/jean.pelletier 77https://twitter.com/jmpelletier Bonne lecture.

Version anglaise

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