Il existe des artistes peintres, lesquels fondent l'art du Maroc. C’est un fait, même s’ils ne sont que très peu connus. Cette production a ses forces et ses faiblesses. Parfois englués dans les problématiques de l’art contemporain, certains d’entre eux se sont égarés dans un conceptualisme poussé à l’extrême. Mais la peinture marocaine a trouvé sa propre voie en dehors de toutes références ou tous liens avec Paris ou même New York, les deux Babels de références. Il est légitime aujourd’hui de parler d'art marocain.
Les références
Il est difficile de faire un choix parmi tous les peintres marocains. Comme tout choix, il peut être arbitraire. Mais quatre noms viennent spontanément à l’esprit.
Ahmed Cherkaoui (1934-1967) fait l’unanimité, il est celui qui a initié la peinture moderne au Maroc et a fait école. Jilali Gharbaoui (1930- 1971), de la même manière, a introduit l’idée de la peinture non figurative en lui donnant ses lettres de noblesse.
Mohammed Melehi, né à Asilah en 1936, qui apprend très vite la culture occidentale et mixe celle-ci avec la tradition marocaine pour produire son propre style : sobriété et dépouillement. Mohamed Chabâa, né en 1935 à Tanger, il étudie entre autres à Rome, ses œuvres ont été vendues dans le monde entier. Son influence est particulièrement visible dans son engagement pour la revue "Souffles".
Les deux figures tutélaires d’aujourd’hui
Ils sont deux plasticiens aujourd’hui à faire référence dans le monde de la peinture marocaine, l’un vit à Marrakech l’autre à Essaouira au cœur de l’histoire et de la tradition orientale.
Le premier Farid Belkahia, né le 15 novembre à Marrakech, il y vit et y travaille. Son œuvre est le fanion que suivent un grand nombre de jeunes artistes, il est au cœur même des références en matière des arts plastiques dans tout le Maghreb.
Le second, Houssein Miloudi dit "le maitre de la Skala d’Essaouira", a étudié entre autres à l’École nationale Supérieure des beaux-arts de Paris, il pratique la peinture, mais s’intéresse aussi à l’architecture D’Essaouira où il travaille, il est à l’initiative de nombreuses rencontres d’artistes.
Son style qui puise ses racines dans l’histoire de la calligraphie invente une écriture nouvelle à base de papiers collés où surnagent des figures étranges. On peut encore citer Abedkébir Rabi, né en 1944. Il se forme pour devenir enseignant, puis obtient une bourse d’études à Paris.
Son art abstrait retient l’attention des critiques. Mais aussi Mohamed Kacimi, peintre et poète, qui exerce une grande influence sur ses contemporains, il est à l’origine d’un courant de jeunes artistes plasticiens. Il existe aussi des peintres juifs marocains : Raphaël Cohen (dit Daira), André Elbaz, Maxime Benhaim...