Le gouvernement met en œuvre un engagement pris par le candidat socialiste François Hollande. Nous sommes donc dans la mise en œuvre d’un processus qui s’appelle la démocratie. Il y a débat, c’est bien normal, mais pour autant, ce qui ne serait pas normal serait que le Président retire le projet ou le soumette à un référendum, sinon pourquoi organiser des élections présidentielles ?
Par contre on ne peut que constater une maitrise du débat par le gouvernement un peu hasardeuse, qui a eu pour conséquence fâcheuse de redonner à la droite et aux traditionalistes de ce pays du ressort dans leur combat. Oui le gouvernement a hésité dans les à côté du sujet : l’adoption et la procréation médicale assistée (PMA), voir les allers et retour du groupe socialiste sur le sujet et les écarts entre ministres.
Alors que le sujet rencontrait l’adhésion d’une très large majorité des français (ce qui est encore le cas), il y a quelque chose d’un peu surprenant de voir le gouvernement à la peine sur ce sujet. Il aurait du rouler sur un boulevard, il est sur un chemin plein d’embuches, peut être demain un véritable chemin de croix !
Ceci n’est que la conséquence de l’impréparation du Parti socialiste sur les sujets qu’il s’applique à mettre en œuvre. Le gouvernement paye l’immobilisme du PS ces 15 dernières années. Il a fallu « bâtir » à la va-vite un programme présidentiel pour son candidat. Et aujourd’hui cela se voit… dans les défauts de communication du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Des sujets non maitrisés sur le fond qui génèrent la pagaille parmi les ministres et les députés de la majorité.
Sur le fond du débat, il est choquant de voir vent-debout les autorités religieuses de ce vieux pays laïc qui s’opposent ensemble à ce projet de loi et appellent à manifester dans tout le pays. Est-ce que nous citoyens nous nous mêlons de leurs liturgies et proposons d’en réformer quelques aspects ? Non, force est de constater un recul des libertés laïques considérables. Ces mêmes autorités religieuses placent leur idéologie au-dessus des valeurs de la république et s’assoient royalement sur la démocratie. Nous en sommes revenus au 19ième siècle quand l’église combattait la république.
Ce n’est pas ce débat là qu’on attendait avec le retour sur l’école privée qui descend dans la rue. Cela ne « sent » pas bon, comme quoi les meilleures intentions du monde peuvent se révéler à un usage incertain et non maitrisé dangereuses.
Pourtant la France a bien besoin de ce rattrapage législatif pour mettre sa société aux normes de la réalité et conforme à la législation de la grande majorité des pays européens. Qu’il est triste de voir Madame Boutin arpenter les rédactions et les télés pour y vendre une image vieillie et terne d’une France qui n’existe plus depuis longtemps. Qu’il est triste aussi de voir l’église de France que l’on croyait plus au fait des réalités sociétales se rabougrir sur des propos qui «ne sentent pas bons » et qui rappellent la « gueuse » qu’elle combattait à travers la république.