On en sait un peu plus aujourd’hui sur ce système jusqu’ici opaque,
et à la lueur des révélations on
comprend mieux pourquoi … C’est à l’initiative d’Hervé Lebreton que nous découvrons peu à peu l’ampleur du scandale. Comme quoi lorsque les citoyens prennent en main leur destin…
Cet ex-candidat à une élection partielle dans le Lot-et-Garonne avait saisi le tribunal administratif de Paris pour demander la levée du secret, ce dernier avait ordonné au Ministère de l’Intérieur de communiquer dans le détail les éléments relatifs à leur attribution. Chose faire aujourd’hui, le document comprend 1000 pages !
Cela concerne la cohorte imposante de nos 925 parlementaires… La totalité du document sera prochainement rendu public dans son intégralité, mais certains médias ont déjà obtenu des informations qui permettent d’identifier le hit parade des députés et sénateurs le plus dispendieux. C’est donc, nous le savons depuis plusieurs jours l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) qui a reçu le gros lot avec pas moins de 11,9 millions d’euros en 2011. Il est suivi de Gilles Carrez (UMP), à l’époque rapport du budget à l’Assemblée nationale avec 3,75 millions, puis l’ex-président du sénat Gérard Larcher UMP) avec 3,13 millions. En quatrième position, on trouve aussi Philippe Marini (UMP) (dont nous avons vu qu’il semble avoir en 2012 continuer à abuser du système), ex-rapporteur du budget au Sénat, avec 2,7 millions. Et surprise, on tombe en huitième position sur Jérôme Cahuzac (PS)… alors président de la commission des finances qui a disposé de 1,19 millions.
Certes aujourd’hui le pouvoir socialiste a pris des mesures pour réduire l’ampleur de ces sommes et mis en place un début de transparence. Mais on aurait aimé qu’il fasse un peu plus dans un souci de moralisation de la vie politique, à savoir supprimer purement et simplement ce système de prébendes. Comment clarifier la situation d’égalité des parlementaires avec de tels écarts dans la puissance à subventionner leurs électeurs potentiels, on voit d’ailleurs que c’est l’UMP en 2012 qui tire le plus grand bénéfice de ce système.
Aujourd’hui la distribution est équitable pour tous les députés et sénateurs, chaque président de groupe reçoit une somme au prorata du nombre de ses élus. L’Assemblée se voit doté de 90 millions d’euros et le Sénat de 60 millions et le sénat de 60 millions. Chaque député ne dispose plus que de 130 000 euros par an, les présidents de groupe ont obtenu le double et nous savons que le Président du Palais Bourbon, Claude Bartolone s’est limité à tout de même 520 000 euros ! Il s’est engagé à publier dans le détail la liste des usages qui en seront fait pour tous les députés. On attend toujours que le Sénat annonce son intention d’en faire autant…
Les progrès dans la transparence de la vie publique sont encore devant nous, et à l’image de ce citoyen responsable, Hervé Lebreton qui a pris en main, c’est à chacun d’entre nous d’y veiller, laisser ce pouvoir entre les mains des seuls politiques serait fatal à la démocratie. La république c’est nous !