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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 12:24

8236670941_9336427d2f.jpgAlternances droite/gauche dans les principaux pays européens, montée des nationalismes en Espagne, en Belgique, aux pays Bas et en Ecosse…, un abstentionnisme croissant dans les élections, une crise économique, financière et industrielle qui perdure, un chômage endémique, des bouleversements technologiques, une crise morale, la montée de la pauvreté … tous concourent à malmener le concept même de la démocratie.

 

Un XXème siècle marqué par le totalitarisme.

Le siècle dernier nous a éclairé sur les conséquences dramatiques que pouvaient avoir ces différents items sur la démocratie et en quoi ils pouvaient être le terreau du populisme, puis du fascisme pour peu que se présente opportunément un homme providentiel. Hitler en Allemagne, Staline en URSS, Salazare au Portugal, Franco en Espagne, Mussolini en Italie ont été ces hommes là.

 

Alexandre Dorna pose la question dans un livre : « faut-il avoir peur de l’homme providentiel ? » – Editions Bréal, 2012. Le livre a le mérité d’étudier sérieusement les causes du populisme en dépassant la dimension émotionnelle qui le caractérise. Pour autant il s’essaye aussi à revisiter le populisme pour lui trouver des vertus…allant même jusqu’à le qualifier comme une « chance pour la démocratie ».C’est dire à quel point nos sociétés et les systèmes de valeur que sont la démocratie et les droits de l’homme sont mal en point.

 

Un populisme endémique.

Le discours sur les raisons, les causes, qui enracinent profondément le populisme dans nos sociétés peut être aisément partagé. Dorna parle « des malaises et des dérives de la société démocratique », il pointe la confiscation des pouvoirs par des élites face à un sentiment populaire d’abandon, nourri par la pauvreté et les injustices. Il répond à un « processus protestataire de masse » en écho à une personnalité charismatique qui sait trouver les accents d’émotion, de lyrisme et de rhétorique. Aujourd’hui nous voyons clairement pointer en Europe un néo-populisme sur les thèmes très en vogue, de l’islamisation, du chômage de masse, des dangers de la mondialisation, et de la bureaucratie européenne…

 

En France la majorité des partis politiques contribuent au développement de ces thématiques dans l’opinion publique : l’immigration (Des odeurs de Jacques Chirac aux petits pains de Copé), l’islamisation de la France avec Marine le Pen, la mondialisation et la bureaucratie bruxelloise avec une partie de la gauche et de l’extrême gauche.

L’opinion a balancé entre des gouvernements de droite et de gauche, avec le sentiment de tout avoir essayé, tout en maintenant la pression sur le besoin aigu de changement. C’est sur cette instance de l’opinion que les leaders d’extrême droite réussissent malheureusement à prendre le dessus.

 

Avec la  capacité de réveiller « les forces endormies », ils diagnostiquent les éléments de la crise, et éveillent le sentiment qu’ils portent en eux les forces nécessaire à un projet de changement.

 

Petit portrait d’une Europe en crise en (bilan des élections en 2009).

 

Autriche : Le FPÖ de Heinz-Christian Strache progresse à 13,1 % (2 sièges)

Belgique : L’extrême droite xénophobe et séparatiste du Vlaams Belang conserve 2 sièges avec 15,99% des voix.

Bulgarie : Ataka, parti d'extrême droite très violent, anti-Rrom et anti-Turc qui a fait une percée avec 11,43% et 2 sièges.

Danemark : Le parti du peuple danois(DF) obtient 2 sièges avec 15,3%.

Finlande : Le parti populiste et anti-immigrés des "Vrais finlandais" est le grand vainqueur du scrutin (9,8%): 1 siège.

Grèce : Le parti d'extrême droite (LAOS) poursuit son ascension avec 7,2% des suffrages : 2 sièges. Arrivée en force de Jobbik parti nationaliste et xénophobe qui obtient 3 sièges (14,77%). Depuis la crise le relais a été pris par « Aube dorée » qui avec 10,5% des voix devance le Pasok.

Italie : La ligue du Nord (alliée de Berlusconi) avec 9,50% des voix obtient 8 sièges.

Lettonie : La droite nationaliste (TB/LNNK) avec 7,46% obtient 1 siège.

Lituanie : Le parti Ordre et Justice (TT) obtient 12,55% et 2 des sièges

Pays-Bas : Le parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders enlève 4 des 25 sièges (17,00%).

Pologne : Droit et Justice (PIS) des frères Kaczinsky avec 29,5% des électeurs obtient 16 sièges.

Roumanie : Le Parti de la Grande Roumanie (PRM) fait une percée à 7,20% et obtient 2 sièges.

Royaume-Uni : Le British National Party fait pour la première fois son entrée à Strasbourg (6,50%, 2 sièges). La campagne de Nick Griffin portait sur "des emplois britanniques pour des travailleurs britanniques".

Slovaquie : La droite nationaliste et xénophobe du SNS obtient 5,56% et 1 siège.

Sources : http://www.visa-isa.org/node/378

 

Quant à la France le Front national occupe durablement le paysage politique depuis la présence au second tour de l’élection présidentielle de 2002 de Jean-Marie Le Pen.

 

La démocratie, la grande muette ?

Aujourd’hui nous sommes confrontés à une extrême droite officielle et aussi latente qui sait user de toutes les offres médiatiques actuelles, réseaux sociaux y compris, pour distiller un message pédagogique qui exerce une véritable thérapeutique sur certains, avec des mots qui réveillent, qui fédèrent, qui dénoncent les injustices, les nantis, et un prétendu faux clivage droite/gauche …

 

L’argumentaire est particulièrement bien compris et il laboure l’opinion française et européenne.

 

Bruxelles exerce dans cette dialectique un effet magnétique indéniable, ses errements, son incapacité à occuper un espace politique réel, son économisme forcené font les beaux jours de ce populisme là.

 

La démocratie, pompier de la crise.

De son côté la démocratie a baissé imprudemment sa garde, tant elle est mobilisée à jouer les pompiers permanents sur la crise. Il faut reconnaitre qu’il y a du travail de ce côté-là. Les socialistes français s’y essayent depuis quelques mois et se trouvent en grande difficulté. On a un peu le sentiment, que le sursaut des force démocratiques ne surviendra qu’une fois que la tempête populistes, voir fascistes se sera définitivement levée en France et en Europe.

Faut-il vraiment attendre une telle extrémité pour agir ?

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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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Bonne lecture.
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