Alors qu’à droite ils sont déjà neuf candidats en lice, François Hollande malgré une succession de déboire et un certain flottement dans sa campagne résiste bien dans l’ensemble des sondages qui lui accordent une large victoire au deuxième tour entre 56 et 60 %
L’ambiance de cette campagne est étrange. Rappelons que tout de même le 1er tour aura lieu le 22 avril (en pleine période de congé de Pâques, pas malin..). Nous sommes à un peu plus de 4 mois de l’élection….Nicolas Sarkozy ayant décidé de se déclarer après le 15 janvier et François Hollande d’annoncer que sa campagne ne démarrera qu’à ce moment là, il ne restera plus que trois mois de campagne !
Les ingrédients ainsi réunis sont troublants. Hollande ne semble pas réunir les conditions du succès : il reçoit des torpilles en interne (la dernière en date le conflit Montebourg/Lang), ses partenaires potentiels que sont les verts et le Front de gauche lâchent des salves incendiaires que la droite n’a plus qu’à reprendre contre lui. Ce sera difficile de faire l’unité entre les deux tours…
N’oublions pas (et oublions les sondages !) que l’équilibre politique est de 50/50 entre la droite et la gauche. La victoire d’un camp s’assure par l’ultra mobilisation de ses électeurs et le relâchement dans le camp adverse. Enfin pour la grande majorité des électeurs, la politique n’occupe qu’une infime partie de leur esprit. Pour que la gauche gagne, pour que François Hollande soit élu Président de la république, il faut une mobilisation totale de l’électorat de gauche. Le ton actuel de la campagne ne va pas dans ce sens. Et il reste peu de temps pour changer de cap.
Alors que la droite est divisée, que le bilan de Sarkozy est calamiteux, la victoire à gauche est loin d’être assurée. Enfin dans ce contexte trouble le Front national ne peut que tirer son épingle du jeu, la menace de sa présence au deuxième tour est réelle, pour l’instant Hollande est loin de portée, le candidat UMP face aux divisions de son camp risque l’élimination. Il ne faut pas s’en réjouir. La dernière expérience de ce genre là ne nous a pas laissé un bon souvenir ; la démocratie n’a rien a y gagner.
En tout état de cause gardons nous bien du moindre pronostic, cette élection reste curieusement très ouverte et risque bien de nous réserver des surprises.