Par
AFP
Voilà une nouvelle qui ne va pas dans le bon sens pour obliger le navire Europe à changer de cap. Le président sortant Demetris Christofias ne se représentait pas. Ce serait donc Nicos Anastasiades, candidat du principal parti de droite, qui aurait remporté ce dimanche l'élection présidentielle
de Chypre et ceci dès le premier tour.
Chef du parti Disy, Anastasiades devrait recueilli 51,1% des voix, nettement devant son principal adversaire Demetris Christofias 27,3
% soutenu lui par le parti communiste Akel du président sortant. C’est donc un sévère camouflet pour celui-ci, qui s’explique aussi par les divisions de la gauche sur l’île. En effet les
socialistes avaient de leur côté leur propre candidat Giorgos Lillikas qui n’obtiendrait que 18 % derrière le candidat communiste.
Le candidat socialiste était bien le seul à rejeter le plan de sauvetage de Chypre concocté par Bruxelles et ses maigres 18% de voix
ne pèsent désormais plus très lourd dans la balance des décisions qui vont se prendre.
Ce petit pays, avec 54 500 habitants, et qui ne représente que 0,2% du PIB européen, pose un sérieux problème aux instances européennes. Rapporté à sa taille il
affiche le deuxième déficit au monde après l’Indonésie, rien que 50% de son PIB ! Lequel serait en fait de 92% si on y ajoute son besoin pressant de trouver 7,5 milliards d'euros pour
boucler son budget et être capable de payer les intérêts de sa dette qui courre.
Ajouter à cela la crise politique et internationale non résolue de l’île depuis 1974 avec la division de l’île en deux zones, l’une sous contrôle turc, l’autre sous
contrôle grec qui empoisonne le dossier d’admission de la Turquie.
Si la prise de contrôle de la droite de l’île favorisera les négociations avec le FMI et la Banque Centrale Européenne, elle ne permettra pas le rééquilibrage
politique dont l’Europe aurait bien besoin pour mener une politique de relance, indispensable si on en veut pas voir l’ensemble du continent submergé par une crise sociale et économique sans
précédent.
Dans les jours qui viennent la parole va être donnée aux électeurs italiens, qui dans l’attente d’un nouveau Pape, vont devoir y regarder de plus près pour savoir
qui méritera de la droite, de la gauche ou du centre de gouverner leur pays. De leur réponse dépendra aussi le nouvel équilibre politique à venir en Europe.