André Derain, né en 1880, mort le 8 septembre 1954, 74 années d’une vie consacrée à la peinture. Il est sans conteste l’un des pères du fauvisme avec Matisse, Vlaminck et Bracque. Ensembles ils révolutionneront la peinture par des attaques chromatiques jamais vues et des aplats très marqués. Provoquant le scandale au salon d’automne en 1905, on peut dire que le mouvement s’éteignit au début des années 1910. Derain fit tout feu de sa peinture : portraits, natures mortes, marines, mais aussi aquarelles, gouaches, il fut sculpteur, illustrateur et graveur.
Les premières années.
C’est à l’âge de 18 ans qu’il rentre à l’académie Camillo, il y fait la rencontre de Matisse. Puis c’est le coup de foudre avec de Vlaminck. De par leurs conversations, ses lectures (Zola, Nietzsche..), ses visites fréquentes des musés le conduisent à rejoindre Matisse et à collaborer avec lui à Collioure pour définir son style et celui du mouvement qui venait de n aitre : le fauvisme. Quelle plus belle manière de le définir en reprenant la citation de Matisse : «Quand je mets un vert, ça ne veut pas dire de l’herbe, quand je mets un bleu, ça ne veut pas dire le ciel». Il travaille sa peinture en mettant en relation la décoration et l’expression. Comme Matisse il sera fasciné par la découverte des Arts Primitifs.
L’âge mûr.
De ses découvertes il bâtit au-delà des toiles sa vision du monde à base de céramique, de bas-relief en bois, il explore l’espace sur des thèmes aussi variés que la danse, les femmes au bain, la musique ou l’âge d’or. Avec Gauguin, il atténuera ses couleurs, moins invasives. Puis ce sera l’aventure du bateau-lavoir et sa rencontre avec Picasso. Ils partageront leur empathie avec l’art nègre. Mais Derain ne le suivra pas dans son évolution. Sa rencontre avec le poète Guillaume Apollinaire le conduira à réaliser ses premières illustrations, il poursuivra ce travail avec Max Jacob, puis André Breton.
La consécration, puis la chute.
Après la première guerre mondiale il revient et son art reçoit un accueil extraordinaire, aussi bien par les initiés de l’art que le grand public. Désormais il est installé comme peintre de renommée internationale. Il s’ouvre de plus en plus à l’espace en réalisant les décors et les costumes des Ballets russes. Son œuvre sera accueillit triomphalement à Londres, new York, Berlin …Malheureusement pendant la deuxième guerre il fréquentera les officiers nazis et se rendra à Berlin à l’invitation d’Hitler. Traité de collaborateur à la libération, il sera mis à l’écart et il meurt le 8 septembre 1954 à Garches dans les Hauts de Seine dans une totale solitude.