C’est, hier soir au Sunset Sunside à l’occasion du concert de Stephen Binet quartet que j’ai eu l’occasion de rencontrer un moment de pure émotion musicale, grâce à l’invitée du second set, l’américaine Jessica Meyer au violon alto et accompagnée au piano par Caroline Fauchet.
Jessica Meyer a joué à travers tous les Etats-Unis en solo, accompagnée au piano ou en musique de chambre. Elle vit et enseigne dans la région de Hartford. Elle compose et interprète ses propres œuvres énigmatiques et solennelles.
Elle tire de son instrument qu’elle sait mettre en répétition au moyen de « sa machine » comme elle dit, des sonorités nouvelles. Tantôt dans la révérence des sonorités de chambre, elle sursaute d’un seul coup sur des territoires secrets, tantôt dans la continuité du jazz tranquille et solennel, elle s’échappe d’un mince murmure qu’elle profère elle-même.
Le temps se suspend au gré de ses fugues, de ses errances et parfois de ses arrêts. Et puis d’un mouvement soudain de ritournelle elle reprend sa marche en avant. Elle glisse sur les cordes, les frotte, les pinces et les épelles. Traditionnelle et audacieuse elle empreinte tous ces chemins pour notre absolu bonheur de découvrir une grande artiste et une bien belle interprète.