L’UMP, désormais le groupe le plus important au Sénat après le renouvellement de dimanche dernier a désigné son candidat à la présidence du Sénat. Jean-Pierre Raffarin, qui a commis l’imprudence de se rapprocher un peu précipitamment de Nicolas Sarkozy à l’occasion de son départ en campagne pour la présidence de l’UMP, s’est donc pris les pieds dans le tapis au profit du très populaire Gérard Larcher.
C’est donc un retour annoncé, puisqu’il y a tous justes trois ans, lorsque la Gauche a conquis pour la première fois la majorité au sénat, c’est Gérard Larcher qui avait dû laisser la place au socialiste Jean-Pierre Bell. Pour l’instant c’est bien d’une primaire dont il s’agit. L’élection pour le très confortable fauteuil de la présidence du Sénat aura lieu mercredi.
Victoire totale contre Raffarin, car c’est dès le 1er tour que l’estocade a été portée au protégé de Nicolas Sarkozy. Gérard Larcher obtient 80 voix (sur 145), et Jean-Pierre Raffarin seulement 56 et quant à Philippe Marini il obtient seulement 7 voix.
La gauche sénatoriale pourrait jouer un bien mauvais tour à Gérard Larcher et à l’UMP en votant massivement pour François Zocchetto qui est le candidat désigné par les 43 centristes du sénat. Est-ce possible ? Comptablement oui, d’un point de vue républicain beaucoup moins.
Et surtout Gérard Larcher, dans cette compétition interne à l’UMP était, d’une certaine manière le candidat du Parti Socialiste, tant il a laissé un excellent souvenir de sa dernière présidence de la Haute assemblée de 2008 à 2011. Elu au Sénat depuis 1986 il offre des perspectives d’une présidence républicaine et constructive avec l’opposition de gauche au Sénat et aussi avec le gouvernement.
Très engagé dans des réformes de transparence et de rigueur budgétaire au Sénat, il risque bien de les reprendre pour mener à bien son projet interrompu par la courte parenthèse de la gauche.
C’est aussi ne l’oublions pas un proche de François Fillon qui marque ainsi, lui aussi, des points contre Sarkozy.