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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 16:41

arbres-copie-1.jpgLa revue Science vient de publier un article rédigé par des chercheurs américains et australiens qui mettent en évidence les risques encourus par l’ensemble des plus grands et plus vieux arbres de la planète, rappelant que ceux-ci sont les nids vivants et actifs de la biodiversité en matière d’oiseaux et d’insectes. Pour illustrer leur propos ils ont mis en avant l’Alerce, un arbre très rare et qui pousse seulement au Chili et en Argentine, menacé de disparition pure et simple.

 

David Lindenmayer (Université nationale d’Australie) chef du programme de recherche a déclaré : « C’est un problème mondial qui concerne presque tous les types de forêts. » et qui nécessite d’urgence la mise en place d’un programme international de protection. L’homme enclin à la destruction a déjà opéré sur les éléphants, les tigres, certains cétacés et les gorilles, il s’apprête donc à s’attaquer cette fois-ci au monde végétal.

L’étude très rigoureuse remonte ses inventaires jusqu’en 1860. Et le constat est sans appel : ce sont les disparition d’arbres vieux de 100 à 300 ans qui ont été ainsi constatées sur toutes les latitudes du continent européen, mais aussi en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique, an Australie et en Asie.. A l’inventaire des disparitions : Les sorbiers d’Australie, les pins des USA et les séquoias de Californie, les merveilleux baobabs de Tanzanie…mais aussi les grands chênes de nos horizons, les châtaigniers de moyenne montagne, les ormes (quasiment disparus en Franc et les grands eucalyptus.

 

La situation des ormes est particulièrement significative. C’est au début du siècle dernier que la maladie se propagea sous le nom de « maladie hollandaise de l’orme ». Mais c’est au début des années 1970 que l’épidémie prit un tour ravageur, la quasi-totalité des ormes disparut. Cet arbre particulièrement répandu en France fut ainsi rayé de la carte de nos boccages, modifiant substantiellement leur organisation. Les rejets de survie apparus ont été systématiquement détruits par la maladie. C’est un champignon très virulent qui est à l’origine de ce désastre : le Graphilm Ulmi.

 

Après les ormes ce sont les marronniers qui ont été attaqués. Tous les marronniers sont actuellement malades, si vous y prêtez bien attention, vous remarquerez les feuilles recroquevillées et jaunes avant l’heure, les troncs noircis, les pousses chétives. C’est la mineuse du marronnier qui en est la cause, elle creuse des galeries et obstrue les canaux d’alimentation de l’arbre, celui-ci doit accélérer fortement son effort pour puiser l’eau dans ses racines, effort qui l’épuise très rapidement. L’épidémie est si forte que le ministère de l’agriculture a publié un communiqué mettant en garde contre la plantation de marronnier. De fait ceux-ci présentent six mois de l’année un spectacle pitoyable. Leur espérance de vie a chuté brutalement de dix ans. Alors que cet arbre vivait de 120 à 150 ans, en milieu urbain il ne peut espérer dépasser les 30 ans.

 

Ce bel arbre a été importé des Balkans au XVIIème et a fait le bonheur du baron Haussmann qui n’en planta pas moins de 20 000 dans la capitale. Depuis il fait partie de patrimoine national, évoquant les cours de récréation à l’Automne. Il a inspiré aussi bien Jean-Paul Sartre dans la Nausée que Marcel Proust. A cej our aucun remède définitif n’a été mis au point.

 

Autre exemple récent et tragique : la disparition du pin maritime (Pinus pinaster) dans le Var. C’est en 1957 que l’on a commencé à constater le phénomène à Saint Tropez même. Dès 1964 le mal s’étendait au delà du village de Collobrières et de la Garde Freinet. Aujourd’hui on constate la disparition de 120 000 hectares à savoir la totalité des forêts des Maures, de l’Estérel, du Tanneron de Six-Fours, de la Garde et du Pradet près de Toulon. C’est une impitoyable cochenille (Matsucoccus feytaudi Duc) qui s’est ainsi réveillée il y a quelques dizaines d’années et contre laquelle tous les traitements se sont révélés inefficaces.

 

Ce sont aussi les vergers qui sont menacés actuellement en France : le feu bactérien qui atteint les arbres fruitiers à pépins (poiriers, pommiers, cognassiers). Le responsable : l’Erwinia amylovora, une bactérie particulièrement dangereuse. Celle-ci attaque les fleurs, les feuilles qui flétrissent, noircissent t tombent jusqu’à la mort de l’arbre. Cette menace concerne tous les continents à l’exception de l’Australie qui a pris en la matière des mesures de contrôles drastiques de ses importations.

 

Dans un premier temps, les incendies paraissaient être les premiers responsables de cet état de fragilité de nos grandes forêts. Une étude plus approfondie a démontré que la mortalité des grands arbres était de dix fois supérieures les années sans feux. Les scientifiques ont mis en accusation l’abattage industriel des grandes forêts au Brésil et en Indonésie, et le réchauffement climatique.

 

Cette étude porte sur plus de 220 espèces réparties dans 80 régions. Ce sont 70 % des arbres étudiés qui paraissent menacés de mort quelque soit leur territoire. Cette donnée n’a pas été encore été prise en compte dans les différents scénarios mis au point par les chercheurs sur les conséquences du réchauffement climatique. Cette surmortalité évoquée pour la première fois pourrait mettre encore plus à mal les scénarios catastrophes jusqu’ici échafaudés.

 

En fait les arbres peuvent mourir de soif suite à des séquences trop rapprochées de grandes sécheresse, mais ils peuvent aussi mourir de faim. « En vingt ans, les superficies connaissant un dépérissement des forêts ont été multipliées par quatre. Dans l'Ouest canadien, c'est une zone équivalente à la forêt française qui est dans ce cas" décaler Michel Vennetier chercheur à l’INRA à Aix en Provence.

 

Il existe un lien entre le réchauffement climatique et l’apparition de champignons, de bactéries ou d’insectes parasites à l’origine de la mise en danger de nombreux arbres.

La solution ? La création d’un observatoire international du dépérissement des forêts couvrant l’ensemble de la planète. A ce jour un trop grand nombre de zone sont hors de portée de toutes observations (comme la Russie…).

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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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