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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 16:09

Il est au cœur d’un des plus grands scandales de la Vème République. Ministre en cahuzacj.jpgcharge du budget, à une période de difficultés extrêmes, il avoue l’existence d’un compte secret en Suisse, transféré par précaution un peu plus loin….à Singapour. Depuis son exfiltration du gouvernement, il se cache, on le dit errant, changeant de lit tous les deux jours, allant jusqu’à dormir dans sa voiture faute d’accueil.

Depuis, c’est la chasse au Cahuzac qui fait grand bruit dans la République, drapée dans une indignation théâtrale, Marianne grimace et son rictus envahit tous les écrans. L’agitation est extrême, le gouvernement interrompt le rythme de ses affaires pour statuer au plus vite sur une nécessaire loi relative à la moralisation de la vie publique, rien que cela ! On voit fleurir ici et là des déclarations de patrimoine s’afficher, par anticipation au grand déballage de lundi prochain. Ce sera à qui sera le plus vertueux, certains allants même, se moquant sur leur blog, avec des déclarations fantaisistes.

La chasse au Cahuzac a bon dos, qu’ils ont nombreux à se féliciter de cette occupation maximaliste de la scène médiatique ! Pendant ce temps là certains sont bien heureux de s’abriter derrière cette affaire. Bien entendu, il ne s’agit en aucune manière d’excuser ou de relativiser la faute. Ce faux pas est tout bonnement monstrueux. Pour autant, faut-il en faire autant de vacarmes et aussi longtemps. L’espace médiatique n’est pas extensible à l’infini, sa saturation  obture la visibilité du citoyen. Ce qui est bien commode pour certains!

L’évasion fiscale ? Parlons en, elle est en France, comme ailleurs astronomique ; notre ministre du budget Bernard Cazeneuve nous dit que la traque a été efficace, + 10 % en 2012 et 18 milliards dans la poche de l’état (autant que la taxe sur l’essence) ; mais combien sont-ils encore à se faufiler vers les frontières, alors que la majorité des citoyens doivent faire face, souvent avec de petits moyens à leurs obligations fiscales : TVA sur les achats quotidiens, taxe d’habitations, impôt sur les revenus, taxe d’enlèvement des ordures ménagères  etc…

Mais on estime à environ 80 milliards d’euros les différentes formes d’évasion et de fraudes fiscales chaque année en France. Aux impôts on évalue à 1€ l’impôt sur 5 qui échappe à l’état. Ce chiffre est à rapprocher à l’effort fiscal demandé aux français sur le budget 2013 : 20 milliards d’euros. Et si on ajoute la fraude aux cotisations sociales, environ 13 à 15 milliards d’euros, on atteint le total faramineux de 95 milliards d’euros.

Il est urgent, que plutôt de faire la chasse au Cahuzac, que le gouvernement donne des preuves un peu plus tangibles que des mots sur des dossiers.

Quant au mensonge, il a été patent et décliné par Cahuzac sur tous les tons à tous les étages de la République. Parlons en à hue et à dia… pendant ce temps là on oublie tous les menteurs de la république. Peut-on, en France légiférer sur le mensonge ? Revue de détails :

-      L’affaire Michèle Alliot-Marie et ses vacances en Tunisie sponsorisée par l’ex-dictateur Ben Ali. Comme cela a été difficile pour Nicolas Sarkozy de dégager la dame qui avait effrontément menti…,

-      Ce n’est pas par hasard que les Guignols de l’info sur canal + surnommaient le président Chirac Super menteur,

-      En 1994, ministre du gouvernement Balladur devra partir, pour abus de biens sociaux, il fera de la prison, aujourd’hui il est de nouveau aux affaires à la tête de la fédération UMP de l’Isère

-      Jean Tiberi et sa femme enferrés dans des tissus de mensonges, condamnés à 10 ans de prison avec sursis,

-      Alain Jupé, condamné dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris, condamné à un exil Québécois de fait en 2004, il est bien revenu en politique sans que cela pose problème à quiconque.

-      Bref la liste des mensonges est sans fin, la dernière en date est époustouflante, celle du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim qui après avoir (avec difficultés) reconnu de nombreux plagiats dans ses ouvrages, vient enfin de reconnaitre qu’il avait menti sur son agrégation de philosophie, il se met juste « en congé » de ses fonctions, comme s’il ne devrait pas s’enfuir et s’enfouir sous la terre et sous des kilomètres de honte.

De l’autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, Chris Huhne ex-ministre de l’environnement a démissionné, il est aujourd’hui en prison, pourra voir menti à la justice en faisant croire il y a dix ans que sa femme conduisait sa voiture pour ne pas perdre son permis ! Quel beau pays, on en rêverait.

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 15:37

retraites2Après l’accord provisoire entre partenaires sociaux (Syndicats et Medef) des régimes de retraites complémentaires Arrco et Agirc aboutissant à désindexer les retraites du coût de la vie, l’état s’apprête à prendre ses propres décisions sur le régime général des retraites qui dépend de son autorité. Le dossier est d’autant plus chaud que les ayants-droits n’ont accès qu’à la « rumeur » des retraites via la plupart des médias qui ne font pas leur travail d’information.

La situation présente deux caractères fondamentaux : un déficit des caisses qui s’accélère en raison de la crise, et des inégalités qui deviennent criantes à l’heure des sacrifices des uns et des autres. Michel Rocard, auteur d’un livre blanc, disait en son temps « Avec la réforme des retraites, il y a de quoi faire sauter plusieurs gouvernements ».

L’état des déficits et leurs évolutions futures.

Pour ce qui concerne le régime général, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui regroupe l’ensemble des partenaires sociaux, estime le déficit à 18,8 milliards d’euros en 2017 (à rapprocher des 14 milliards constatés en 2011), ceci en raison du « contexte macroéconomique dégradé ». En 2020 il irait jusqu’à 20,8 milliards et peut être 24,9 milliards en fonction des scénarios examinés. Une petite pointe d’optimisme, le COR estime qu’à l’horizon 2040, un retour à l’équilibre serait envisageable, à condition d’avoir un taux de chômage à 4,5 % (nous sommes à 10 %) et une augmentation de la productivité de 2% par an… très spéculatif, l’avenir n’est inscrit nulle part et il est assez difficile de se projeter à 30 ans, voir à 45 ans… on parle d’un déficit de 105 milliard en 2060. Ce n’est pas sérieux.

Relevons que deux économistes et pas des moindres du FMI, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, ont admis qu’un mauvais coefficient de calcul a entrainé une sous-estimation des effets négatifs de l’austérité en Europe. Méfions nous donc des prévisions à moyens et longs termes.

Pour les régimes de retraites complémentaires (Agirc et Arrco), gérées par les seuls partenaires sociaux, le déficit pourrait atteindre 8,6 milliards d’euros en 2017. Soit un déficit cumulé des deux régimes en 2017 de 27,2 milliards d’euros, impensable. Pour les régimes complémentaires, le déficit est actuellement compensé par des fonds de réserves, qui s’épuisent plus vite que prévu. En effet ces régimes ne peuvent pas, statutairement, présenter un déficit. Les mesures prisent (sans l’accord de la CGT) pour le 1er avril prévoient l’augmentation du point Agirc (cadres) de 0,5 % et de 0,8% du point Arrco (non-cadres) avec une inflation à 1 %  en janvier 2013 en rythme annuel. Pour les années suivantes le principe retenu est celui d’une hausse d’un point de moins que l’inflation. Décisions très provisoires qui ne permettent qu’une économie de 3,1 milliards d’euros, le compte n’y est pas. L’augmentation de 0,25 points ne deux ans des cotisations, payées à 60% par les entreprises et 40 % par les salariés dégagerait encore 1,3 milliards d’euros.

Signalons au passage l’existence d’un régime pour les agents de l’état non titulaire, l’IRCANTEC qui lui a la particularité, après la réforme introduite en 2008 de ne pas présenter de déficit actuel ou a venir et dont l’indexation de la valeur du point sur l’inflation est acquise.

L’état des inégalités selon les statuts et les régimes de retraites.

Il existe tout de même quatre sortes d’inégalités, cela fait beaucoup :

1-    Les âges de départ

2-    Les montants des pensions

3-    Les taux de cotisation

4-    Les pensions de réversion

Toutes ces données sont extraites du dernier rapport du COR sur les retraites remis récemment au gouvernement.

Inégalités des âges de départ.

Le rapport du COR pointe les inégalités des âges de départ à la retraite selon les 25 principaux régimes de retraites. Les réformes de 2003, 2008 (régimes spéciaux) et 2010 étaient censées y mettre fin. Et bien c’est raté, l’âge effectif moyen de départ est de 61,9 ans en 2011 pour les salariés du privé. Dans la fonction publique d’Etat, il était de 57,1 ans en 2010. Cet important écart est dû au statut des militaires, si on fait le même calcul en les expurgeant, l’âge moyen tend à se rapprocher du privé à 61 ans.

Revenons au privé, en 2011, il est de 62,2 ans pour les commerçants et artisans, et de 63,7 ans pour les professions libérales (médecins, pharmaciens, notaires, vétérinaires..).

Par contre l’âge moyen est encore de 54,4 ans à la RATP, 55,1 ans à la SNCF.

En projection, ces écarts devraient subsister. Pour la fonction publique d’état, il monterait à 58,7 ans en 2025 et à 63 ans pour le privé. Pour les régimes spéciaux, les choses devraient changer, pour la SNCF l’âge de départ monterait à 61,2 ans à partir de 2025 et à la RATP à 59 ans à partir de 2030 et 62 ans en 2050.

Inégalités des montants des pensions, selon les statuts et les régimes de retraites.

Juste un exemple, la pension moyenne d’un retraité de la SNCF ou de la fonction publique d’Etat est actuellement de 23 000 euros par an, dans le privé elle est d’environ 20 000 euros pour les cadres (tout régime de retraites confondus) et de 10 756 euros pour les non cadres.

En projection les différences perdurent. En 2050, celle des fonctionnaires sera de 27 000 euros, et celle des cadres du privé à 22 500 euros et les non-cadres à 14 152 euros.

Pour les régimes spéciaux, c’est encore plus flagrant. Pour les agents de la SNCF et d’EDF-GDF il est prévu qu’elle doublera en 40 ans pour atteindre 40 000 euros par an.

Inégalité des taux de cotisation pour les retraites entre le privé et le public.

Sans doute faudra-t-il aussi revoir les montants versés par les uns et les autres au cours de leur activité pour toucher leur retraite. L’écart constaté entre le privé et le public n’est plus tenable. En 2010 il était de 10,55% dans le privé contre 7,85% dans le public. Il a été progressivement aligné par la réforme Fillon, mais étalé sur 10 ans pour le porter à 10,55% par une augmentation, de 0,27 points par an depuis 2011. La mise à niveau devrait être plus rapide.

Remarquons au passage que c’est le régime qui a le plus bas taux de cotisation qui bénéfice des meilleurs âges de départ à la retraite et des montants de pensions les plus élevés.

Inégalité des pensions de réversion.

De la même manière la pension de réversion, faite sans condition de ressources dans le public, et assujettie à un plafond de ressource dans le privé, est terriblement inégalitaire.

Selon la CNAV, le régime de retraite des fonctionnaires sert quatre fois plus de pensions de réversion que le régime général.

Explication : « Dans le régime général, le droit de réversion est soumis à une condition d’âge (au moins 55 ans) et à une condition de ressources particulièrement drastique : les ressources personnelles du conjoint survivant ne doivent pas excéder 1 509 € par mois. Si c’est le cas, aucune réversion n’est versée.  En revanche, dans le régime des fonctionnaires, il n’existe ni condition d’âge, ni condition de ressources. En outre, les orphelins de moins de 21 ans ont également un droit de réversion. « 

La feuille de route possible.

L’ampleur des déficits constatés et les prévisions à venir dans une perspective économique peu favorable incitent à des réformes rapides par l’allongement de la durée du travail et/ou l’augmentation des cotisations et/ou la baisse des pensions et/ou des réformes sur les pensions de reversement en cas de décès, les majorations par nombre d’enfants etc….

Les français sont susceptibles d’admettre certaines de ces réformes, mais à une condition et elle est essentielle, c’est qu’il soit mis fin à ces inégalités de l’âge de départ à la retraite et entre les montants des pensions versées. Tout ne peut pas être fait en une année, un lissage sur plusieurs années sera indispensable. Mais le signal devra être donné.

Je ne suis pas sûr que l’ensemble des ayants-droits aient bien conscience de cette situation de fait et des terribles injustices sociales accumulées depuis des dizaines d’années. Là où la société à une mission salvatrice de justice sociale, c’est le désordre et le chaos le plus total qui a été instauré par une succession de gouvernements et de politiques incompétents et lâches.

Certes la corruption des mœurs politiques et son nécessaire redressement sont à l’ordre du jour, mais que le gouvernement ne s’y trompe pas, il est impatiemment attendu sur ses propositions en matière de politique sociale.

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 12:40

republique1-copie-1.jpgNous y sommes, la crise de confiance entre les français et la classe politique s’est installée. Elle a même atteint en quelques jours un summum inquiétant. Les côtes de popularité de l’exécutif ont largement franchi la barre des 30% et naviguent depuis l’affaire Cahuzac vers les 25 à 26 %. Niveau historiquement bas pour une majorité en place depuis moins d’un an. Désormais tout est possible, le moindre bruit, la moindre rumeur, Laurent Fabius est en train d’en faire les frais. Les politiques, dans leur ensemble, sont devenus suspects aux yeux des français. C’est bien sûr absurde, mais c’est un fait.

Un véritable remue-méninge de la classe politique s’est mis en mouvement, François Hollande en tête, qui annonce pour les jours qui viennent, un projet de loi sur la moralisation de la vie politique. Une revue de détail s’impose auprès des contributeurs que se sont manifestés ces jours-ci.

Pour François Bayrou et le Modem, c’est le remaniement qui s’impose : «C’est un gouvernement beaucoup trop nombreux, pléthorique, qui ressemble à un gouvernement des courants du PS ». Mais il faut aussi réformer et de préférence par référendum, celui-ci «ne peut passer que par l’intervention des citoyens». «Si vous demandez aux députés et aux sénateurs de diminuer par deux le nombre de leurs sièges, ils ne le feront pas. Si vous leur demandez de mettre un terme à un certain nombre d’avantages qui sont les leurs, ils s’arrangeront pour que cela se perde dans un labyrinthe. Cela ne peut donc se faire que par référendum».

Pour les verts, c’est aussi un vaste programme qu’il faut d’urgence adopter : mettre fin aux conflits d’intérêts de toute la classe politique, haute administration comprise, publier les déclarations de patrimoine de tous les élus et membres du gouvernement, imposer la transparence de la réserve parlementaire, mais aussi des frais engagés par les élus et enfin mettre immédiatement fin au cumul des mandats.

Pour l’UMP, c’est un peu plus compliqué et douteux du fait qu’ils ont longuement exercé le pouvoir et n’ont pas brillé à leurs heures dans un souci de transparence et de moralisation de la vie publique. Pour autant du bout des lèvres Fillon a délivré son patrimoine au journal de France 2, alors que Copé se refuse à communiquer quoique ce soit. On note tout de même cette proposition de sa part : «que chaque chef de gouvernement, dès qu’il installe un gouvernement, demande aux autorités helvétiques que lui soit communiqué un certificat par lequel aucun des membres du gouvernement n’a de compte en Suisse».

Enfin rejoignant le Front de gauche, Eva Joly plaide avec eux pour une transformation radicale qui passe par un changement de constitution et de régime, appelant à une VIe  république, comme Arnaud Montebourg pouvait la réclamer du temps où il n’était pas au pouvoir

On le voit, la palette absolue de toutes les nuances possibles est bien là, des « petites mesures » au changement de régime. Beaucoup de bruits, de rumeurs et de fureurs. » Daniel Lebègue, ancien directeur du Trésor en France dit une chose fort juste : « La démocratie, ce n'est pas seulement le vote, c'est aussi le contrôle permanent de l'action de ceux et celles qui ont été mandatés.» 

La France a cumulé un retard considérable en la manière et elle le paye aujourd’hui. Alors que le pays devrait se mobiliser pour relancer la croissance et créer des emplois, il se voit paralysé par un climat de suspicion délétère et nuisible au bon fonctionnement des institutions.

Voilà 6 propositions qui devraient faire consensus dans l’opinion, à défaut des partis politiques eux-mêmes. Nul besoin de changer la constitution, ni de faire de référendum, le gouvernement a simplement besoin de faire preuve de courage pour engager certaines de ces réformes. Il dispose d’une majorité parlementaire dans les deux assemblées.

1-    La transparence absolue des patrimoines de tous les élus et de la haute administration à l’entrée de ses fonctions et à la sortie.

2-    La communication sur internet des frais généraux de ces mêmes élus et de la haute administration, comme c’est le cas au Canada,

3-    La levée de l’omerta qui pèse sur les budgets de fonctionnement des deux assemblées : là les scandales y sont énormes, du régime exorbitant des régimes aux salaires et avantages pratiqués pour l’ensemble des fonctionnaires.

4-    La diminution d’un tiers du nombre des députés et des sénateurs

5-    La fin immédiate du cumul des mandats ;

6-    la suppression des départements et la refonte des régions en passant de 22 à 6 ou 7

Pour autant, si ces mesures sont susceptibles d’apporter des réponses satisfaisantes aux attentes de l’opinion publique, elles n’empêcheront pas le mensonge et la duplicité avec laquelle les êtres mal intentionnés peuvent s’infiltrer au sein des partis politiques. A eux de les exfiltrer…

 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 12:52

Hollande.jpg

On peut légitimement se poser des questions sur la manière dont le PS recrute ses cadres de haut niveau, voir ses ministres. L’affaire Cahuzac est exemplaire, mais il n’est pas le seul dont on peut se demander ce qu’ils faisaient au PS. Les Bernard Kouchner, Fadela Amara, Eric Besson… en sont d’autres exemples.

Les anciens traitres.

On n’a pas oublié le passage à droite d’Eric Besson, anciennement secrétaire à l’économie du parti socialiste, qui avait fait la campagne de Ségolène Royal et qui passe avec armes et bagages chez Sarkozy comme secrétaire d’État chargé de la Prospective, de l’Évaluation des politiques publiques et du Développement de l’économie numérique. L’inénarrable Kouchner avait fait de même pour un plat de bessonj-copie-1.jpglentilles… d’autres ont aussi bien trahi comme Jacques Attali… qui virevolte de la gauche à la droite et réciproquement. Bref, tout ce petit monde est un véritable bazar où le militant du PS a du mal à se retrouver.

Est-ce vraiment indécent d’exiger que la direction du parti socialiste exerce un droit de contrôle sur les personnes auxquelles elle confie des clefs importantes du parti et de sa stratégie politique ? La réponse est non… Et le PS, comme le gouvernement, a des comptes à rendre désormais… on ne peut laisser la république poignardée dans le dos sans réagir, car c’est bien de cela qu’il s’agit lorsqu’un ministre du budget possède un compte dans des paradis fiscaux, qu’il dissimule au fisc, sa propre administration.

L’attaque contre les institutions démocratiques est sévère, le mal est désormais profond. Il n’est pas possible de se contenter de mesurettes et de messages d’indignation. Le défi à relever est de taille pour le président, comme pour le gouvernement et le parti socialiste majoritaire dans les deux assemblées.

Les nouveaux traitres.

Les éléments d’information sur Jérôme Cahuzac font froid dans le dos rétroactivement. Outre le mensonge avoué, cet homme a fréquenté les milieux d’extrêmes droites avec lesquels il a fait affaire. C’est Philippe Péninque, conseiller de Marine Le Pen (Front national) qui a ouvert le compte suisse de M.Cahuzac. Le journal le Monde nous renseigne sur le fait que ce dernier aurait fait affaire avec un groupe d’avocats lié au milieu d’extrême droite : Philippe Péninque, Jean-Pierre Emiè, auquel s’ajoute un ancien du GUD (Mouvement étudiant d’extrême droite), agent sportif Christophe Courréges. Ensemble, ils opèrent des placements financiers dans des mines d’argent au Pérou au début des années1990, par l’entremise d’une SCI La Rumine. Une partie de ces bénéfices serait allée alimenter le compte suisse de M.Cahuzac.

Cela fait beaucoup… en outre, le Monde nous informe aussi sur le fait qu’Alain Bauer, figure connue de la Rocardie, du renseignement et de la Franc maçonnerie, proche de Nicolas Sarkozy était informé de la situation de M.Cahuzac début décembre 2012. Très proche de Manuel Valls et de Stéphane Fouks, on imagine qu’il a dû échanger avec eux cette information. Or Manuel Valls est ministre de l’Intérieur et Stephane Fouks, patron de Havas World Wide (ex EuroRSG), est celui qui conseille la communication de crise de Jérôme Cahuzac.

Ces informations, outre qu’elles troublent la communication du gouvernement sur le thème : nous ne savions rien, mouille aussi l’ex-président Nicolas Sarkozy qui a nommé Jérôme Cahuzac à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale, en connaissance de cause sur la rumeur qui courait déjà.

Cela fait beaucoup de monde au courant… on nous prend un peu pour des imbéciles. Et l’on comprend l’insistance de Médiapart à demander encore des comptes au gouvernement sur qui savait et quand ?

À cela s’ajoute désormais, le fond de la piscine du PS est plus proche des grandes fosses de l’océan que celle de Mougins, l’affaire Jean-Jacques Augier, impliqué dans les paradis fiscaux, révélée par le Monde ce matin et ancien trésorier de campagne de François Hollande. Polytechnicien et énarque de la promotion Voltaire, celui-ci a fait fortune dans le sillage d’André Rousselet, l’ami et le directeur de cabinet de François Mitterrand en 1981.

Un remaniement d’ampleur.


Aubry-copie-1.jpgDans ces conditions, François Hollande n’échappera pas à la nécessité de remanier, et de remanier en profondeur son gouvernement s’il veut avoir une chance de sortir de ce trou abyssal dans lequel il est actuellement plongé. Il ne peut que faire entrer au gouvernement des personnalités nouvelles et fortes du PS, dont évidement Martine Aubry (62 ans), même si cette dernière vient d’annoncer : « La question ne se pose pas. » « Je ne ronge pas mon frein, je suis ravie d’être à Lille, ravie d’être présidente de la métropole. »Son image et son potentiel à gauche sont importants. Même contestée, entre autres sur les 35 heures, elle reste une personnalité du monde politique respectée et très écoutée.

Sont potentiellement attendus aussi, Ségolène Royal (59 ans), ex-candidate du PS à la présidentielle qui dispose d’un capital confiance, en particulier dans les milieux populaires, bien mis à l’épreuve aujourd’hui, on pourrait imaginer le retour de Jospin.jpgLionel Jospin, âgé cependant de 75 ans, qui a laissé un souvenir de son passage comme premier ministre d’efficacité et de morale. Il pourrait se sacrifier si on le lui demandait. Un ancien premier ministre, une ancienne première secrétaire et une ex-candidate à la présidentielle accepteraient-ils tous de se ranger sous la bannière d’un premier ministre qui pourrait être Manuel Valls, ministre le plus populaire du gouvernement ? Celui-ci a été le conseiller de Jospin en communication à Matignon et un membre actif de la direction de campagne de Ségolène Royal.

D’autres encore sont disponibles et, en capacité, de donner le sursaut politique dont a bien besoin François Hollande. Bertrand Delanoë (62 ans), le futur ex-maire de Paris et surtout très populaire dans l’opinion, pourrait faire aussi son entrée au gouvernement, avec aussi l’expertise largement reconnue d’un Louis Gallois (69 ans) dans l’industrie et l’économie, ex-membre de cabinet sous la gauche, ex-patron de la SNCF et d’EADS. Louis Schweitzer (70 ans) au même parcours, exemplaire, ex-PDG de Renault, apporterait la confiance des milieux économiques. Certes, ils ne sont plus jeunes, mais à un moment où tout pousse à prolonger l’âge de départ à la retraite, ils pourraient en incarner à la fois la nécessité et l’efficacité.

Du côté des grands élus il y a aussi Gérard Collomb (65 ans), présentement maire de Lyon qui pourrait participer à cet élan, d’autres encore pourraient fournir à François Hollande un gouvernement de choc et de combat à la hauteur des épreuves et des défis d’aujourd’hui.

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 16:49

cahuzacj.jpgC’est officiel, de son propre aveu sur son blog, il reconnait avoir eu un compte en Suisse, puis avoir transféré à Singapour: 600 000  euros sur un compte, qu’il vient de rapatrier en France. Il demande pardon au Président de la république, aux parlementaires et aux françaises et français..

"Par lettre du 26 mars 2013, j'ai demandé à Messieurs les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s'imposent au regard de la détention à l'étranger d'un compte bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d'années"…"J'ai rencontré les deux juges aujourd'hui. Je leur ai confirmé l'existence de ce compte et je les ai informés de ce que j'avais d'ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l'intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n'a pas été abondé depuis une douzaine d'années, soit environ 600 000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris",.

Médiapart doit exulter, légitiment, on se souvient encore des menaces de poursuites en diffamation de l’ancien ministre du budget. On peut, hélas, se remémorer toutes ses déclarations où il a juré sur tous les honneurs qui ne lui restent plus qu’il était innocent. A la télévision, à la radio, dans des interviews, à l’Assemblée nationale, au Sénat sur tweeter etc… et dans le secret du bureau du Président, on imagine que la dernière fois il a du dire enfin la vérité. Ce qui explique la phrase glaciale à son propos lors de son dernier entretien télévisé.

L’affaire est grave et surtout odieuse, elle jette la suspicion sur l’ensemble de la classe politique. Tant cet homme a, avec insolence, affirmé que tout le monde mentait, alors que lui seul était enfermé dans le plus terrible des mensonges. Mais qu’a-t-il cru pendant si longtemps, qu’il était au dessus des lois et qu’il échapperait aux juges ? Cela en dit long sur le mental de certains politiques auxquels le pouvoir a tourné à la tête.

Pour le gouvernement le coup est rude, très rude, c’est donc bien par ses propres amis que l’on est trahi… ministre du budget Jérôme Cahuzac avait la tâche de faire le ménage dans les comptes et d’instaurer les contours de la rigueur. Quelle mascarade, quel coup porté au crédit de l’Etat ! Comment le Premier ministre et le Président de la république ont-ils pu se laisser piéger ainsi par cet homme.

Des comptes sont à rendre à l’opinion publique, vite et très vite… Alors que Jean-Noël Guérini, le président PS des Bouches du Rhône est lui-même aussi entendu par les juges et en garde à vue…

A l’heure où les sacrifices sont demandés, parfois mêmes à ceux qui n‘ont pas grand chose, l’écœurement ne peut que s’installer dans des bouches désormais amères. Le trouble n’en finit pas de s’abattre sur la société française et les sondages d’opinion, déjà au fond du trou, risquent fort de percer l’envers de la croûte terrestre….

 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 11:17

francois-hollande-s-est-defini-face-a-david-pujadas-sur_340.jpgCe matin en écoutant une grande radio périphérique, j’écoutais un humoriste et fermant les yeux je voyais notre président en salopette de plombier, la boite à outils en bandoulière, debout sur une barque dans la tempête et cherchant le cap… ce matin les commentaires sont saignants et l’opinion semble ne pas avoir été séduite par cette prestation, qui, hormis le décor n’était pas si mal que cela.

 

Pour la forme.

Les français ont la mémoire courte… et le président normal ne passe pourtant pas. Ainsi l’effort de simplification du décor voulu par Claude Sérillon est un échec patent.  Les deux hommes flottaient dans un immense décor vide, certes la crise est là, mais était-il nécessaire de lui donner une telle place ? A force de solliciter les communicants, on tire un poil trop fort sur l’imagination et  avec du neuf on finit par faire du rien.

S’il fallait être simple, le principe du plateau avec du public (des êtres humains en fait …) n’a pas été inventé pour rien, il « humanise » l’émission… Le direct depuis le bureau de l’Elysée donne plus ou moins de solennité selon l’installation des journalistes et du Président.

Le choix entre les deux formules dépend du moment. Présentement François Hollande avait besoin d’affirmer son autorité, à un moment où tous les indicateurs montrent qu’il existe un doute sérieux dans l’opinion, mais les français étaient aussi dans l’attente d’un cap. La réponse s’imposait d’elle même : le direct depuis le palais de l’Elysée. Nul besoin d’un master en communication politique ou d’un doctorat en sociologie pour comprendre cela. Difficile de comprendre une erreur aussi grave de la part d’hommes et de femmes, au pouvoir et normalement armés intellectuellement pour ne pas commettre d’aussi grossières erreurs.

Le Président s’est exprimé avec clarté et simplicité, sans embarras, il a répondu à toutes les questions. Certes Pujadas est resté courtois, il n’a pas cherché à mettre le président en difficulté. Certains le lui reprochent. Mais ce n’est pas un exercice de télé réalité, avec une course à l’audience, c’est un moment où le président doit s’expliquer, le dialogue se doit d’être ouvert.

François Hollande continue à cultiver l’image d’un homme honnête et compétent. En clair il fait bien le job, rien à lui reprocher de ce côté là, on est très loin des dérapages de son prédécesseur. Mais est-ce suffisant ?

 

Pour le fond.

C’est une tout autre affaire …. Complexe. Il a d’emblée affirmé que s’il était en héritage d’une situation difficile, il ne fuirait pas ses responsabilités. Mais tout de même la pression et l’attente sont énormes sur un homme au pouvoir depuis seulement 10 mois auquel on demande de résoudre des problèmes que d’autres n’ont pas réussi en 10 ans. Il faudrait ne pas le perdre de vue.

Mais cet argument n’est visiblement pas entendable par les français plongés dans une crise majeure. L’angoisse et la peur ont pris le dessus…  ils ont le sentiment qu’une course contre la montre s’est engagée et qu’ils en seront les victimes expiatoires.

Le niveau de chômage est tel qu’aucune famille n’est épargnée, quand dans certaines familles ce sont tous ses membres qui sont décimés.

La sincérité de « vouloir faire bien » de ce gouvernement n’est pas en cause, le problème serait qu’on doute de la qualité de leur écoute sur ces souffrances au quotidien. Sur ce registre J.L. Mélenchon n’a pas tort quand il pointe cette insuffisance.

L’isolement des Palais nationaux est une réalité, c’est un frein à la compréhension de l’opinion politique.

Par ailleurs il a clarifié le cap sur les 75%, les impôts, les allocations familiales, le cumul des mandats et les retraites. Sujet on ne peut plus oscillants ces derniers mois. On peut être ou ne pas être d’accord, c’est un autre sujet.

Que la droite soit déçue, on la comprend, François Hollande n’a pas annoncé la baisse des impôts pour les plus riches, ni le versement d’un chèque de plusieurs millions d’euros à l’héritière du groupe L’Oréal et encore moins qu’il allait fouetter les plus pauvres en les faisant travailler plus (juste un peu plus longtemps dans le cadre des retraites..). Pour cela il aurait fallu voter plus largement pour Nicolas Sarkozy.

Non le plus étonnant est venu de J.L. Mélenchon qui sur Europe N°1 est apparu comme le premier opposant à François Hollande. Rien n’a trouvé grâce à ces yeux. Il a qualifié cette intervention par : « L’Elysée est enlisée », blague à deux balles, en ajoutant encore une couche : « Je vais faire une blague à la Hollande, tiens de vais faire un instant de Hollande ». Il l’a exécuté par  un président « désincarné, presque déshumanisé ».

L’UMP n’a plus grand chose à faire puisque Le Parti de gauche a décidé de faire le travail à sa place.

La question de la place des amis de J.L. Mélenchon dans l’exécutif des collectivités territoriale est définitivement posée.

Si la confrontation d’idées est juste, et le Parti Socialiste a su au cours de l’histoire démontrer qu’il en était capable pendant ses congrès (un peu trop au goût de certains !) de s’écharper sur les idées, là cette attitude, qui avait commencé pendant la campagne, n’est plus tolérable.

En attendant l’heure des bilans qui viendra vite, mais de grâce qu’on laisse un peu de temps, le président s’est fixé une première échéance pour le chômage et le retour de la croissance : la fin de l’année, soit un an et demi après son arrivée au pouvoir, la responsabilité de ceux qui croient encore que la droite au pouvoir  n’est pas une fatalité, est énorme.

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 17:39

Soldat.jpgJe relisais un article du mois de septembre qui relatait déjà la perdition dans les sondages et les interrogations sur les capacités de l’équipe gouvernementale à faire face. Six mois plus tard la chute s’accélère et les doutes se renforcent… pour reprendre la célèbre citation de Lénine : « Que faire ? », en russe : Что дѣлать?  

L’environnement international et européen est anxiogène, les crises de l’Euro se succèdent : Irlande, Portugal, Espagne, Italie, Grèce et maintenant Chypre. A qui le tour demain ? Le Chômage est sur le point de franchir un record historique (celui de 1997) à quelques milliers de personnes près, le mois prochain le record sera établi, triste record ! De la même manière c’est une baisse historique du pouvoir d’achat à laquelle il nous faut faire face en 2012 (- 0.4%). Cela du moins est vraiment l’héritage laissé par Nicolas Sarkozy.

Mais, bon l’ampleur des difficultés fait qu’il n’est pas raisonnable de s’abriter derrière les conséquences tragiques de la politique de la droite menée ces dix dernières années… Même si cela est vrai, on demande des comptes à la gauche, alors qu’elle n’en est même pas encore à un an de son arrivée au pouvoir. Mais l’opinion ne supporte pas que l’on s’abrite derrière ce paravent. Et puis l’exercice du pouvoir c’est celui des réalités. Soyons responsables !

Les obstacles s’accumulent : le PIB ne redémarre pas : -0.3% au quatrième trimestre de 2012, les caisses de retraite sous l’étau de la montée du chômage (moins de cotisants) sont obligées de prendre une mesure historique : celle de désindexer les retraites sur le coût de la vie ( en langage clair : c’est une baisse programmée des retraites sur les 5 ans à venir), le gouvernement va devoir trancher aussi pour le régime général dans les semaines à venir.

Mais surtout ce gouvernement, visiblement rejeté par l’opinion, même si c’est un peu vite, a le courage de s’attaquer au déficit infernal, creusé par la droite et la gauche pendant 30 ans, du budget de l’état. Il est le premier à dire que ce n’est plus possible de renvoyer le problème aux générations futures. Et il n’a pour seul soutien, hormis les rangs apeurés du groupe PS aux assemblées, que François Bayrou qui souligne son courage et réaffirme sa proximité avec François Hollande.

L’opération est sévère sur le collectif budgétaire voté en 2012, elle est saignante sur le budget 2013, elle s’annonce affolante pour 2014 avec des questions cruciales pour l’avenir même de l’armée française. Ils font le sale boulot, et comme on le sait bien le peuple ne remercie jamais ceux qui se salissent les mains.

Que faut-il faire pour sauver le soldat Hollande ? Et bien qu’il commence à se sauver lui-même, en changeant sa stratégie. Les français ont peut être envie qu’on leur parle clair et surtout qu’on leur dresse un plan de bataille. Tout cela n’est pas naturel au caractère de François Hollande. S’il a bien conscience depuis le début, déjà pendant sa campagne il mettait en garde son entourage sur la crise qu’ils allaient devoir assumer et affronter, que l’exercice du pouvoir serait raide, il lui reste à changer radicalement de méthode. Le « je vais vous rassurer »  n’est plus de mise… le temps du petit père Queuille est révolu, il y a trop d’alertes à l’extérieur qui font tout déborder.

Demain soir, en parlant droit dans  les yeux aux français, il devra dire la vérité sur la crise et le chemin de croix qui nous attend. Il faut bien appeler un chat un chat. Mais surtout, comme il faut « assurer » la pérennité de l’état, il doit nous dire les étapes qu’il entend mener sur les quatre années qu’il lui reste. C’est le langage de vérité et les lumières du chemin qu’il saura allumer qui feront que, parmi les ombres, se lèveront d’autres soldats pour lui venir en aide. Sinon…

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 16:33

nucleaire1.jpgDans ma jeunesse j’avais fondé le MAERLE : Mouvement Autogestionnaire Ecologique de la Région  Lorraine à Nancy (54).Nous avions simulé en 1972 un accident nucléaire à la centrale de Cattenom (en projet) pour mettre en garde les habitants de cette région contre la dangerosité du nucléaire. En un accident, un seul, le retard de morts en comparaison avec la mine serait plus que rattrapé.

Les accidents sont possible, le passé nous l’a prouvé, voici dans une longue liste accessible sur Wikipedia les principaux :

·         28 mars 1979, centrale nucléaire de Three Mile Island, Pennsylvanie.

·         26 avril 1986, catastrophe de Tchernobyl, en Ukraine. Accident de niveau 7 selon l'échelle INES.

·         11 mars 2011, Accident nucléaire de Fukushima, Japon. Un accident nucléaire d'abord reconnu de niveau 6, puis le 12 avril, porté au niveau 7 sur l'échelle INES.

Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, chacun à leur manière dans des circonstances diverses ont apporté la preuve que l’industrie du nucléaire n’était pas à l’abri d’accidents avec des conséquences dramatiques. Nous sommes loin de mes jeux prémonitoires de jeune homme.

Ce mardi 26 mars, l’Institut de radio protection et de sûreté nucellaire (IRSN) a publié un rapport qui fait froid dans le dos, décrivant par le menu détail le scénario catastrophe d’un accident nucléaire majeur en France. Ce rapport date de 2007… six années pour le rendre public, le gage de transparence a l’allure d’un escargot. Le communiqué qui l’accompagne est un peu alambiqué comme tout ce qui concerne la communication officiel autour du nucléaire en France. En 1986 le professeur Pellerin assurait au journal de 20 heures que le nuage radioactif de Tchernobyl s’était arrêté pile poil à nos frontières. On nous prend pour des idiots et cela continue…

Là, on nous dit que les données de 2007 ne sont pas confirmées par les travaux récents de l’IRSN, elles sont qualifiées « d’extrêmes ». Pas confirmées, mais pas infirmées non plus. Bon que dit le rapport ? Si un accident grave survenait en France, de l’importance de celui de Fukushima, c’est à dire « non contrôlé », c’est le mot employé, le coût en serait de 760 milliards d’euros (Budget annuel de la France 292,9 milliards d’euros). Quelques lignes plus loin le rapport estime que si les paramètres d’accompagnement étaient très défavorables, en particulier la météo, le coût pourrait monter jusqu’à 5 000 milliards d’euros ; puisqu’avec des vents défavorables le gouvernement serait amené à dédommager les pays frontaliers. La ruine définitive du pays !

Sans retenir ces chiffres extrêmes (mais qui proviennent de scientifiques aguerris, et non pas des adeptes des thèses complotistes), le chiffre a été actualisé à 120 milliards d’euros par Patrick Momal qui a étudié le sujet, toujours dans le cadre de l’IRSN. Ce qui représente tout de même encore trois à six années de croissance en France… L’impact serait bien plus important que ne l’a été celui d »AZF à Toulouse ou la marée noire de l’Erika (ordre de grandeur 2 milliard d’euros).

Mais l’IRSN avait aussi publié une étude en février 2013 qui actualisait le montant à 430 milliards d’euros, soit 20 % du PNB de la France. Et comme pour se rassurer, on croit rêver, le Directeur général adjoint de l’IRSN déclare : "On arrive nettement en dessous d'un ordre de grandeur de 5 800 milliards d'euros", soit une fourchette d’évaluation qui ne saurait « dépasser les 1 000 milliards d’euros ». OUF ! on est soulagé, merci Monsieur le Directeur général adjoint…

Les conséquences directes seraient dévastatrices : plus de 10 000 à 100 000 réfugiés au minimum, l’arrêt de toutes les centrales entrainerait un surcout considérable pour y substituer d’autres approvisionnements, la filière nucléaire française (exportatrice) serait discréditée, la France qui est un empire agricole se verrait de la même manière dégradée, et la France 1er destination touristique au monde y perdrait beaucoup.

Sans compter, bien sûr, les morts, les blessés, les condamnés à mort, les déportés et tout un pan du territoire national (et peut être européen) gelé pour des générations entières. Cela mérite réflexion, l’argument de lé sécurisation de la filière française ne tient pas, en un seul incident majeur nous perdrions tout ! Cela mérite tout  e même un débat national. La France est le pays engagé le plus loin dans le nucléaire, visionnaire ou porteur de l’apocalypse ?

 

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 13:39

Melenchon.jpgUne fois de plus J.L. Mélenchon s’est laissé emporter par ses excès verbaux, sa sortie contre le Ministre de l’économie Pierre Moscovici est difficilement acceptable. Comme le sont tout autant les pseudos analyses d’antisémitisme relevés à son encontre. Rien de tel dans son propos, tout excessif qu’il puisse être.

On entend ici et là quelques rares critiques pointer leur nez du côté du parti et du Front de gauche. Mélenchon ne ruinerait-il pas toute son argumentation par ses excès verbaux ? Il était temps ! Aux dernières présidentielles J.L. Mélenchon aurait du faire un meilleur score, d’ailleurs de nombreux sondages lui donnaient bien plus qu’il n’a obtenu.

Je fais partie de ces électeurs qu’il a très vite perdu… son histoire politique, sa qualité indéniable de tribun, les foules qu’il a su rassembler pendant la campagne (nombreux étaient les socialistes qui y assistaient), ses qualités intellectuelles, son talent à débattre à la télévision, tout cela aurait du lui permettre de créer à la gauche du PS un courant qui aurait pesé politiquement.

Sauf qu’en ayant un peu le sens des responsabilités et l’intérêt du peuple à cœur, il n’était pas possible de soutenir une action politique qui « sabrait » sur le PS et ne laissait la place à aucune possibilité d’accord politique. Je connais bien Martine Billard et j’ai beaucoup d’estime pour elle, j’aurai pu la suivre le moment venu. Je ne l’ai pas fait, car la violence et les excès verbaux, le vocabulaire, les attaques personnelles, les ricanements…m’ont éloigné et « maintenu » dans un soutien exclusif du PS, faute de mieux.

J’ai essuyé et j’essuie encore de la part des militants du front de gauche des insultes, des menaces parfois à mon encontre. Ils renforcent et confortent l’activité frénétique de J.L. Mélenchon. L’intransigeance, la haine (je me souviens du titre d’un article sur Agoravox d’une partisane de JLM), la violence tout cela ne fait pas bon ménage avec le débat démocratique que nous devrions avoir à gauche.

Je suis inquiet, je l’étais déjà pendant la campagne électorale. La Gauche cela a tout de même du sens… et choisir de « cracher » à tout va sur le PS et plus que dangereux… On le voit bien au niveau des municipalités ce sont les larges alliances de gauche qui permettent de gouverner et de s’opposer efficacement à la droite et à l’extrême droite.

Je comprends la nécessité d’organiser une aile à la gauche du PS, mais c’est pour peser sur celui-ci, pas pour faire un boulevard à l’extrême droite. Si Mélenchon remportait une primaire à gauche je ferai campagne pour lui, sans hésitation, car il faut que les composantes du « peuple de gauche » soient raisonnables et surtout concrètes et pragmatiques dans leurs choix. Enfin outre l’union dans les batailles électorales, il ne faut pas oublier la nécessité des luttes sociales, même avec la gauche au pouvoir… nous sommes bien faibles dans ce registre (Cf la division syndicale).. ; on voit seulement la droite et l’extrême droite s’engouffrer dans la rue (Cf dimanche la grande manifestation d’opposition au mariage pour tous..).

J’entends bien ici et là, et dans la bouche de Mélenchon lui-même la nécessité du « cri » face à l’injustice et la droite extrême… moi-même je suis constamment révolté. Mais parce que sans doute ai-je des racines familiales ouvrières, je pense sans cesse, à la nécessité de les préserver et d’œuvrer pour eux prioritairement.

Il y a péril dans la demeure… comment faire pour que PS/Verts/PCF/Parti de gauche et quelques autres clubs et micro partis resserrent les rangs pour faire front à la machine de guerre fasciste qui marche à grands pas vers nous ? Il ne faudrait pas que les uns et les autres se réveillent lorsqu’il sera trop tard.

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 16:56

imagesCAICKX0V.jpgA la surprise générale la candidate du front national Florence Italiani a failli, de peu, emporter cette circonscription dans un deuxième tour où elle restait seule face au candidat de l’UMP Jean-François Mancel. Ce dernier n’a fait que 51,41 % des voix, avec uniquement 800 voix d’avance.

Déjà, au premier tour, l’avertissement avait été de taille, la candidate du parti socialiste n’avait pas pu se qualifier pour le deuxième tour, n’ayant pas pu atteindre les 12,5 % des électeurs inscrits pour se maintenir au second tour, belle claque à Sylvie Houssin qui au mois de juin dernier avait raté la circonscription de quelques dizaines de voix (63 pour être exact).

Cette fois c’est au tour de l’UMP d’essuyer le même blâme de la part d’électeurs exaspéré par les affaires, et les « jeux » des deux partis de gouvernement. Avec le soutien du bout des lèvres de la direction nationale du parti socialiste qui avait appelé « à faire barrage à l’extrême droite », le candidat UMP fait du sur place.

 La participation est certes faible, vu le peu d’enjeux direct de cette élection : 32,8 % de taux de participation au 1 er tour on passe à 35,3 % au second tour, ce qui indique un surplus de mobilisation qui s’est faite en faveur du FN, il est même probable qu’une parti des voix qui s’étaient portées au 1er tour sur la candidate socialiste sont allées au Front National au deuxième tour, et c’est un événement.

M. Mancel est un cas un peu particulier, élu déjà 1978, il traine avec lui un certains nombres de casseroles qui ne le rendent pas en odeur de sainteté dans la circonscription. Ce n’était pas le meilleur candidat possible pour l’UMP.

Un événement, cependant,  que devra méditer le gouvernement, le parti socialiste et la direction nationale de l’UMP : ils sont de plus en plus victime d’un phénomène de rejet de la part de l’opinion publique. Jusqu’où cette montée du FN ira-t-elle, les prochaines élections municipes et européennes de l’année prochaine en 2014 seront un teste majeur.

Ce sont donc 800 voix qui ont fait que l’information n’a pas était à la une des journaux. Pour autant l’exploit est bel et bien là, la démonstration de la capacité du FN à gagner aux législatives avec le mode de scrutin majoritaire qui est le nôtre, est faite. A méditer de toute urgence dans les états majors…

 

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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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