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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 16:22

Francois Hollande 15-8d519Dans cette campagne, le moins que l’on puisse dire c’est que les échanges ne volent pas très haut. Et on ne voit pas venir le moment où la campagne pourrait prendre une tournure plus soutenue.

 

Les origines de ce  ton de la campagne sont multiples. D’abord il y a la crise économique, elle est mondiale et l’on voit bien que nos enjeux économiques nationaux sont très dépendants de l’Europe mais aussi de l’économie mondiale. Nous ne sommes plus en 1981, qui pourtant avait déjà lessivé le Programme commun de la Gauche, mais les propositions de Mitterrand avaient de l’allure et nous étions bien, contre Giscard, dans une bagarre de projet contre projet. Aujourd’hui l’économie mondiale paralyse toutes velléités de dresser un contre projet avec des avancées sociales, on est plutôt à espérer d’un candidat de gauche qu’il va nous protéger. Mais aller de l’avant, personne ne le croit, mis à part Jean-Luc Mélenchon et ses futurs électeurs… il ne prend pas de risque de promettre trop, il n’a aucune chance d’être élu.

 

Ensuite sur le peu qui pourrait se construire, nous avons un président sortant qui pratique l’art de la fuite, pas de débat sur son bilan, pas de programme chiffré à cette heure. Difficile dans ces conditions d’organiser une discussion autour de projets de sociétés, la droite a pris la tangente, elle n’a rien à proposer.

 

Enfin il faut bien reconnaitre la médiocrité des journalistes qui ne portent pas  haut les débats, c’est le moins que l’on peut dire. Comment peuvent-ils s’abaisser à tant de commentaires sur les petites phrases et les petits sujets. Pourtant sur l’avenir de l’Europe, de la sécurité sociale, des retraites, de l’école… il y en a des questions qui intéressent les français.

 

Donc je vote utile dès le premier tour, je vote François Hollande. Il est le porteur d’une espérance, celle de se débarrasser de Nicolas Sarkozy, c’est déjà pas mal; mais je le crédite aussi de certaines qualités, dont il saura faire preuve, pour affronter les tempêtes à venir.

 

C’est un homme de consensus, nous en avons bien besoin pour mener le cap de la France dans un monde qui bouge, désindustrialisation, fragilisation de l’Europe, déficit public à combler, retraite à garantir, éducation à maintenir. Oui le dialogue social sera enfin de retour, c’est le moteur de la croissance dont nous avons tant besoin.

 

C’est un homme honnête, la France en a aussi besoin, pour aller de l’avant dans les difficultés qu’elle devra assumer. Contrairement à l’homme du CAC 40, président sortant, François Hollande pourra présider sereinement en donnant une image d’indépendance des grands marchés financiers.

 

C’est un homme, pour parodier la campagne de François Mitterrand, tranquille et cette tranquillité sera reposante, assurance d’un pouvoir serein et respectueux des français.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 15:10

imagesCAUT3OSBAvant d’en retracer brièvement les grandes étapes historiques, passons en revues quelques approximations et erreurs qui circulent malheureusement :

-          La Sécurité Sociale française (S.S.) est une organisation de droit privé avec une délégation de service public. Ce n’est pas une administration.

-          Les salariés de la SS ne sont donc pas des fonctionnaires.

-          La SS, ce n’est pas seulement l’assurance maladie, mais aussi les accidents du travail, la branche vieillesse et la branche famille.

-          Son budget est autonome, il n’est pas géré par l’Etat.

-          En aucune manière les impôts directs ne financent la S.S.

-          Et enfin, malgré le rôle primordiale qu’il a pu y jouer, Pierre Laroque n’est pas le seul à avoir contribué à la création de la S.S., il faut associer à son nom celui d’Ambroise Croizat, député communiste et ministre du travail du général de Gaulle en 1945-46 .

 

Définition :

 

La sécurité sociale est un ensemble d'institutions qui ont pour fonction « de protéger les individus des conséquences de divers événements ou situations, généralement qualifiés de risques sociaux ».

Ce qui se traduit dans les faits par quatre types de protection qui correspondent à quatre branches de « risques » :

 

-          La branche maladie (maladie, maternité, invalidité, décès)

  

-          La branche accident du travail et maladies professionnelles

 

-          La branche vieillesse et veuvage (retraite)

 

-          La branche famille (et handicap, logement …)

 

Un peu d’histoire :

 

Dès le Moyen Age, on assiste à la naissance d’un système de protections par corporation, qui prendront fin en 1791 avec leurs abolitions. Mais ils seront immédiatement remplacés par des sociétés de secours mutuels, reconnus et encouragés par la loi du 22 juin 1835 qui les encadre administrativement. En 1898, « la chartre de la mutualité » les libérera du contrôle administratif et édictera le code de la mutualité, tel qu’on le connait encore aujourd’hui.

Puis progressivement un ensemble de lois mettront en place un système de protection sociale pour tous :

 

-          La loi du 15 juillet 1893 (assistance médicale gratuite pour tout français malade et privé de ressources),

 

-          La loi du 9 avril 1898 (l’indemnisation des victimes d’un accident du travail,

 

-          La loi du 27 juin 1904 (service départemental de l’aide sociale à l’enfance),

 

-          La loi du 14 juillet 1905 (dispositif d’assistance aux personnes âgées, infirmes et incurables),

 

-          Loi du 5 avril 1910 (Caisses retraites, avec un montant bas et un versement à partir de seulement 65 ans),

 

-          Loi du 5 avril 1928 et 30 avril 1930 (assurance maladie, invalidité, vieillesse et décès),

 

-          Loi du 11 mars 1932 (caisses d’allocations familiales financées par des versements patronaux).

 

C’est au Conseil National de la résistance que revient le mérite de formaliser un vaste plan de Sécurité Sociale « visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat. ». Les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 concrétiseront le programme du CNR. La S.S. sera paritaire (Syndicat et patronat) et financée par des cotisations des employeurs et des salariés. Ce principe sera inscrit dans le préambule de la Constitution de la IVème République, puis de la Vième. Les régimes spéciaux (mineurs, marins, fonctionnaires, agriculteurs, artisans, commerçants, cadres) seront maintenus et le régime général concernera les salariés de l’industrie et du commerce.

 

La loi continuera à modifier le régime de S.S. :

 

-          14 mars 1947, régime complémentaire des cadres,

-          9 avril 1947, la S.S ; est étendue aux fonctionnaires,

-          12 avril 1949, régime d’assurance maladie pour les militaire set leurs familles,

-          10 juillet 1952, création de la mutualité sociale agricole,

-          4 juillet 1975, généralisation à toute la population active de l’assurance vieillesse,

-          28 juillet 1999, instauration de la couverture maladie universelle pour les plus démunis.

 

C’est à partir de 1960 que des reculs sur la protection mise en place vont prendre forme :

  

-          Années 1960, réduction des remboursements dentaires et optiques,

-          Puis le ticket modérateur (remboursement des soins courants pris en charge) passe de 80%à 60 %,

-          Le gouvernement PS de Pierre Bérégovoy met en place un forfait hospitalier (partie non prise en charge par la S.S.) qui ne cessera plus d’augmenter jusqu’à atteindre aujourd’hui 18 €,

-          Nombreux sont les médicaments, dits de « conforts » dont la part remboursée diminue,

-          Création d’une « part forfaitaire » non remboursée pour chaque visite chez le médecin et chaque acte médical (radiologie ou biologie),

-          Création d’une franchise pour le remboursement des médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires,

-          Et enfin cerise sur le gâteau pour les retraites du privé le calcul prendra en compte les 25 meilleures années (avant : les 10 meilleures), et 160 trimestres, contre 150 précédemment, qui  sont désormais revalorisés d’après l’indice des prix et non plus l’indice du salaire moyen (plus avantageux).

 

Depuis le 1er janvier 2007 l’ensemble des caisses nationales se sont vu infliger l’obligation de faire certifier leurs comptes par la  Cour des Comptes.

 

Les régimes spéciaux instaurés en 1946 ont intégré peu à peu le régime général :

 

-          La poste en 2004 au régime général des Allocations familiales,

-          Puis les agents de France Télécom,

-          En 2005 les fonctionnaires de l’Etat hors Education nationale pour la branche famille,

-          Puis les personnels d’EDF/GDF 

 

Les parlementaires et certains élus locaux bénéficient encore de régimes spéciaux.

  

Le budget de la sécurité sociale.

 

En 2007 celui-ci atteint la somme astronomique de 295,6 milliards d’euros, assurée par deux cotisations en provenance des patrons et des salariés, mais aussi par la contribution sociale généralisée (CSG). Ces prélèvements ont fortement augmenté depuis 19778 passants de 16% du PIB à 22% en 2006.

 

Le régime de la S.S., malgré l’importante augmentation de ses prélèvements qui ont atteint un plafond, connait depuis plusieurs années un déficit croissant.

 

Ce déficit nécessite la mise en place d’un emprunt pour le couvrir et la mise en place de diverses mesures pour réduire les dépenses (voir plus haut) et de nouvelles contributions CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale), CSG et plus récemment la TVA Sociale.

220PX-~1En 2011 avec un budget total (qui ne cesse d’augmenter) de 450 milliard d‘euros, il représente 1/4ièm du PIB de la France. Le déficit dit « trou de la sécu » est de 20 milliards d’euros en 2009 !

 

De déficit ne pourra pas indéfiniment continuer, il est anticipé à moins de 5 ans à 30 milliards d’euros si rien n’est fait d’ici là.

L’état n’est pas sans responsabilité dans cette dette, comme l’a souligné le dernier rapport de la cour des comptes. Il a une dette, non remboursée à ce jour, vis-à-vis des organismes sociaux de plusieurs milliards d’euros ! Le gouvernement, après plusieurs réformes de l’assurance maladie et du régime des retraites, annonce un retour à l’équilibre pour l’assurance maladie en 2015 et celle de la retraite en 2018. Pronostics contestés par l’ensemble des spécialistes.

 

Un silence outrageant pour la démocratie.

 

Que faire ? On aurait aimé que le débat des élections présidentielles s’empare de ce sujet et il n’en est rien. Ce silence est outrageant pour la démocratie. Les enjeux de ce déficit sont essentiels pour l’avenir de notre société, ils concernent la santé et la retraite.

 

Certes nous savons par les économistes que les dépenses de santé sont supérieures à la croissance économique depuis plusieurs décennies. Elles le sont, car la santé est considérée comme un bien « supérieur », les progrès de la médecine sont constants et l’espérance de vie croit d’un trimestre par année.

 

Le retour de la crise pèse sur l’activité économique, le chômage monte, le montant des cotisations diminue alors que les dépenses continuent d’augmenter.

 

Les syndicats, relayés en cela par certains partis de gauche, contestent l’ampleur du déficit en pointant la responsabilité de l’état pour une partie, et considèrent son montant pas si élevé que cela rapporté au budget général. Ils préconisent généralement un relèvement des cotisations pour augmenter les recettes et la mise en place d’une politique de relance afin de faire remonter le taux d’emplois dans le pays, donc de cotisants.

 

Ils accusent la majorité UMP en place d’instrumentaliser le « trou de la sécu » afin d’organiser le démantèlement des mécanismes de solidarité en place depuis l’après guerre.

Parmi les quelque  proposition à gauche relevons la demande de fin des exonérations de charges accordées aux entreprises pour favoriser l’emploi et le relèvement des prélèvements de CSG et de CRDS. La lutte contre la fraude massive des employeurs est aussi mise en avant.

 

Sous le manteau des experts.

 

Des idées circulent, sous le manteau des experts. Nous serions au bout de toutes les « petites ficelles »inventées jusqu’ici, le trou est trop important il faut une mesure de poids : la fin du remboursement des indemnités journalières de maladie, à charge pour les entreprises de les prendre en compte ou pas. Ou encore une prise en charge limitée à une fois ou 1,2 ou 14 fois le SMIC.

 

La mesure n’est pas sans conséquence sur le « qui va payer ? » selon qu’on la module autour d’une fraction du SMIC. Qu’en pensent les candidats ?

 

 

 

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 15:24

imagesCADX5GLQS… comme santé !

 

C’est notre protection sociale collective qui a été mise à mal par un discours « hypocrite » de responsabilisation des patients culpabilisés comme étant des consommateurs abusifs de soins. Tel est l’axiome de la politique de santé du Président sortant, il milite pour une privatisation rampante de la prise en charge individuelle.

 

Alors qu’en 2009 seul un français sur 10 renonçait aux soins, ils sont aujourd’hui, après les réformes de Sarkozy, un sur trois ! :

-          Déremboursement de médicaments, dits de confort (par qui ?) par vagues successives avec la création d’une vignette orange qui fait passer le taux de remboursement de 35% à 15%.

-          Augmentation de la taxe sur les mutuelles, avec effet rebond sur ce que payent les assurés de 3,5 %, en deux ans ces contrats qui n’étaient pas taxés, le sont maintenant à hauteur de 7,5%.

-          Augmentation du forfait hospitalier de 16 à 18 €.

-          Multiplication des franchises médicales pour les examens et pour les radios, scanners et autres (franchise de 50 centimes par boite de médicament et acte paramédical, 2 € pour un transport sanitaire, avec un plafond de 100 € par an).

-          Depuis 2002, la prise en charge des dépenses de santé par l’assurance maladie a reculé de 77% à 75,5%

-          Les Affections Longues Durées (ALD) remises, en partie en cause, l’hypertension artérielle sévère (HTA) est exclue des ALD (prise en charge à 100% par l’assurance maladie). C’est la première fois depuis 1945 que l’on remet en cause ce principe. C’est une remise en cause indirecte du suivi des personnes diabétiques.

-          Le délai de carence pour les arrêts maladies est porté de trois jours à quatre jours dans le privé, et il est créé un délai de un jour de carence dans la fonction publique.

 

T…. comme taxes.

 

« Je n’ai pas été élu pour augmenter les impôts » Nicolas Sarkozy.

 

Dans un même mouvement le président sortant a fait baisser la taxation des riches, entre autre avec l’instauration du bouclier fiscal et augmenter (pour compenser) les impôts pour les français les moins aisés, cette liste ne comprend qu’une infime partie de taxes créées par Nicolas Sarkozy, celles qui touchent les salariés les plus modestes :

 

-          Hausse de la redevance télévision, de 116€ à 120€.

-          Mise en place d’une taxe sur la téléphonie et internet

-          Augmentation de la taxe sur les mutuelles

-          Création d’une taxe sur les boissons sucrées, de 11 centimes sur les bouteilles de 1,5 litre.

-          Augmentation de la taxe sur les cigarettes de 6 %

-          Taxe sur les poissons, taxe de 1,8% calculée sur le montant hors taxe du prix acquitté au  titre de la vente.

-          Taxe sur les ordinateurs, taxe de 1% sur les appareils électroniques permettant de recevoir la TV.

-          Taxe sur les indemnités de mise à la retraite d’office, Les indemnités versées à compter du 11 octobre 2007 aux salariés mis à la retraite avant 60 ans doivent être soumises à la contribution assise sur les indemnités de mise à la retraite au taux de 25 %.

-          Augmentation de la taxe sur les cartes d’identités et les passeports.

-          Augmentation des amendes sur les véhicules (stationnement, excès de vitesse etc..).

-          Augmentation de la taxe sur les immatriculations de véhicules.

-          Réforme de l’aide juridictionnelle (Taxe de droit de timbre pour l’introduction d’une instance dans le cadre de la réforme de l’aide juridictionnelle).

-          Hausse du forfait social sur l’intéressement et la participation de 6 % à 8 %.

-          Hausse de l’assiette de la CSS.

-          Taxe de 9,5% sur le produit des appels à des numéros surtaxés effectués dans le cadre des programmes télévisés et radiodiffusés comportant des jeux et concours.

-          Plafonnement de la réduction d’assiette au titre des frais professionnels.

-          Et jusqu’au dernier moment, relèvement du taux de TVA (dite TVA sociale !), cette hausse entrainerait une hausse de l’inflation de 0,8%, soit la somme moyenne de 325€ par ménage et par an.

-          Et enfin le plus grave, le « gel » du barème pour l’impôt sur le revenu fait basculer 2 millions de foyers fiscaux non imposés à ce jour dans l’impôt.

 

Qui des socialistes et de l’UMP a la marotte des taxes et impôts en tout genre ?

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 12:03

dossier.pngCalme plat…. La campagne sur ce sujet, qui a déchainé les passions pendant les débats sur les lois « DAVSI (Droits d’Auteur et droits Voisins dans la Société de l’Information) » et « Création et internet » opposant partisans de la liberté sur Internet de copier les œuvres à ceux de la répression, s’est éteinte. Est-ce un simple armistice ou une pause avant la reprise du combat ? François Hollande, après avoir beaucoup tergiversé, annonce dans son programme une vaste consultation dans le but d’élaborer une grande loi sur le numérique.

 

Malgré cette absence de propositions claires dans le débat présidentiel, certains s’évertuent à faire avancer des propositions qui se concentrent essentiellement sur la taxation du numérique. A tel point qu’ils ont obligé le Conseil National du Numérique (CNN, instance créé par Nicolas Sarkozy) à émettre de fortes réserves sur l’ensemble de ces initiatives. Revue de détails :

 

-          « Forum de fiscalité numérique » le 14 février au Sénat, avance l’idée d’une taxation sur les régies publicitaires Internet,

-          Le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale propose le 20 février une taxe sur les FAI (Fournisseurs d’accès à Internet), les fabricants de matériels et les moteurs de recherche,

-          Débat « Culture et numérique » organisé par l’ADAMI le 22 février, Aurélie Filippetti, représentante de François Hollande met sur la table une taxe sur les FAI et/ou la bande passante,

-          Le SNEP (Syndicat National des éditeurs phonographiques) propose une taxe sur les acteurs Internet le 29 février

-          Le Ministre de la Culture annonce le 16 mars une taxe sur les sites Internet de livres.

 

Ces suggestions seront examinées par la nouvelle majorité politique qui sortira des urnes après les présidentielles et les législatives, quel qu’elle soit. Mais l’ajout de prélèvements sur les industries du Net pèsera sur l’équilibre de ce secteur en forte exposition concurrentielle à l’international.

A ce sujet le CNN a déclaré : « Notre conviction est simple : le numérique est en train de bouleverser en profondeur tous les secteurs de l’économie mondiale, remettant en cause un grand nombre d’équilibres et de business models. L’Etat doit non seulement accompagner mais accélérer cette mutation qui est source de productivité, de progrès et de création d’emplois, comme l’a établi le rapport McKinsey ».

 

La fiscalité est un enjeu de compétitivité, il faut veiller à ce qu’elle soit le plus équitable possible entre la France et ses concurrents internationaux. Pour autant il faudra bien dégager une solution pour compenser la perte des ayants droits sur Internet.

 

logo.pngL’Adami y est allé de ses propositions dans un document intitulé : « pour un nouveau pacte entre public, artiste et économie numérique », sous-titré : « propositions Adami 2012 aux candidats à l’élection présidentielle ».

Elle rappelle que « malgré 15 ans d’existence publique de l’Internet, le droit reste inadapté aux usages de la musique et de l’audiovisuel sur la toile… ce retard accumulé a fait baisser la rémunération des artistes et accru la précarité de leur situation. »

L’Adami insiste particulièrement sur l’urgence qu’il y a à légiférer afin de faciliter l’accès aux contenus, réduire la piraterie et rééquilibrer le partage de la valeur. En cela elle rejoint la proposition de François Hollande : la mis en œuvre d’une nouvelle loi : « Une propriété intellectuelle 2.01. »

Parmi les 5 propositions que fait l’Adami retenons la Première : le rappel que « face aux échanges massifs et sans contrôle sur internet, un seul outil de régulation du marché du numérique : la gestion collective. » et surtout la proposition N°2 : « préserver la rémunération pour copie privée et l’étendre à toute les pratiques  -hors marché- d’accès aux œuvres. » En fait cela signifie étendre la copie privée (prélèvement d’une redevance) aux flux qui sont devenus la pierre angulaire de tous les nouveaux usages(Peer to Peer, streaming, Icloud…).

 

De la même manière l’ARP (Société des auteurs, réalisateurs, producteurs) a fait récemment ses propres propositions à l’occasion d’une rencontre le 23 mars au Cinéma des Cinéastes. Leur slogan ? « Liberté, Légalité, Fraternité ». Leur message ? « Plus les internautes auront accès à une diversité de musiques, de films et de livres pour un prix accessible, moins ils éprouveront l’envie de télécharger illégalement. »

Autre proposition : « adapter la fiscalité culturelle à l’ère numérique ». Aujourd’hui seul le livre numérique bénéficie du taux de TVA réduit à 7%. La vidéo à la demande (VOD) malgré le bond qu’elle a connu (220 millions d’euros en 2011) est taxée à 19,6 % et subit la concurrence du piratage, mais aussi celle d’opérateurs hors France, le Luxembourg par exemple, qui ne payent pas de taxe.

 

L’ARP et la SACD propose ensemble une nouvelle chronologie des médias (Qui fixe les fenêtres d’exclusivité pour l’exploitation d’un film) : les films qui sortent sur moins de 15 copies, sans préfinancement d’une chaine de télévision, seraient disponible à la VOD deux semaines après leur sortie en salles. L’idée est de donner une seconde vie à des films, jugés non rentables et déprogrammés très tôt des salles.

 

Quant à la musique Pascal Négre est bien le seul à se féliciter de la numérisation de la totalité des catalogues et de leur mise en ligne (14 millions de titres disponibles). En 2011 le numérique a dépassé les 100 millions d’euros de chiffre d’affaire, pour un marché physique à plus de 400 millions. Mais le numérique n’a pas réussi à compenser les pertes du marché physique qui était à 1 milliard 200 millions il y a quatre ans !

 

imagesCA8KUEV8.jpgL’HADOPI (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) de son côté peine à mettre en place son dispositif de réponse gradué. Coût de l’institution ? 13 millions en 2011 (La CNIL a mis 10 ans à obtenir un budget de 10 millions d’euros), pour 43 employés, soit un ratio de 300 000 € par employé.

Ce sont à ce jour 18 millions de constats par les ayants droits (chargé par la loi de contrôler sur le Net les téléchargements illégaux), sur cette base l’HADOPI a demandé  un million d’identification des adresses des pirates, qui se sont finalisés en 900 000 adresses Internet vérifiées. Mais ce ne sont que 470 000 courriels qui ont été adressés en guise d’avertissements. Puis seulement 20 000 internautes ont reçu une seconde réprimande sous forme de recommandés. Aujourd’hui à la veille des élections, après 21 mois d’activités seules 159 personnes ont un dossier susceptible d’être transmis aux juges !

Telle est la situation à ce jour, veille d’une élection majeure :

-          Un gouvernement qui depuis décembre 2005 (débat de la loi DADVSI et vote provisoire de la licence légale) s’est pris les pieds dans le tapis de la répression voulue par les producteurs… 7 années pour mettre légalement en place le dispositif (bloqué par deux fois par le Conseil constitutionnel) de riposte et aboutir à ….159 dossiers. Le président sortant qui se veut le chantre de la rationalisation des dépenses publiques, une fois de plus a démontré sa capacité à mentir.

 

-          Une opposition qui peine à formuler des contre proposition intégrant la nécessaire rémunération des artistes sur Internet.

Formulons le vœu que, les élections passées, l’ensemble des acteurs (ayants droits de la propriété intellectuelles, industriels du numériques, Fournisseurs d’accès et consommateurs) se réunissent et comme en 1985 (loi sur la copie privée) trouvent un accord acceptable par tous et garantissant les droits de tous sur ces nouveaux usages que génère Internet.

 

PS : Un lien avec vidéo explicative mise au point par les étudiants du Master Adminstration de la musique et du spectacle vivant de la faculté d'Evry

http://www.dailymotion.com/video/xpot7h_evry-grands-entretiens-invite-olivier-bernard-deuxieme-partie_news 

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 17:09

 

un instant de pure humanité et de tendresse à faire partager 3mn pas plus http://youtu.be/dCAs_CyopMQ

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 15:39

imagesCADX5GLQ.jpgMorceaux choisis :

Accès à la propriété́.

«Depuis des années, on vous dit qu’on ne peut rien contre la crise du logement. (...) Je veux permettre à chaque ménage d’être propriétaire, parce que la propriété́ est le rêve de chacun d’entre nous.» « Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement

En 2007 il fera voter des mesures de défiscalisation des intérêts d’emprunts, puis en 2010 il annulera la mesure. Comprendra qui pourra !

 

Allocations Familiales.

«J’aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant

En réalité il ramène les bonifications accordées pour les adolescents de 11 ans à 14 ans dés 2008… et en 2010 il durcit les conditions d’accès aux allocations dépendantes des revenus (complément familial, prime de naissance…). Le calcul prendra en compte désormais les indemnités journalières d’accident du travail et de maladies professionnelles.

 

Allocations chômage.

«Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu'il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi. Je propose que l'allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d'emploi correspondant à ses compétences.»

Cette promesse de revalorisation ne sera pas tenue. La situation actuelle est : un demandeur d’emploi sur deux n’est pas indemnisé, 700 000 relèvent du RSA…

 

Bouclier Fiscal.

«Pour redonner confiance aux investisseurs, (…) il faut d’abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l’une des difficultés concrètes est fiscale. C’est pour cela que j’ai toujours défendu l’idée d’un bouclier fiscal qui limite à un pourcentage donné les prélèvements qui peuvent s’accumuler, une année donnée, sur le revenu d’un même contribuable. Je crois à un bouclier fiscal à 50 % intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.»

Nouveau chassé croisé de notre président le boulet fiscal leste sa future campagne, il le supprime avec effet en 2001.

 

Chômage.

«Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux.»

Qu’en est-il 5 ans après ? La défiscalisation des heures supplémentaires a détruit des emplois. Le chômage ne cesse d’augmenter, un million de chômeurs en plus en 5 ans.

 

Déficits publics.

«La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit.»

Le déficit public est passé de 3,4% du PIB en 2008 à presque 8% en 2009. Sarkozy doit négocier avec Bruxelles un report de la promesse d’équilibre budgétaire ; il gadgétise ainsi sa fameuse règle d’or qu’il a oublié de s’appliquer à lui-même.

 

Dépendance.

«Je créerai une cinquième branche de la sécurité sociale pour consacrer suffisamment de moyens à la perte d'autonomie

Chirac l’avait promis et jamais mis en œuvre, en fidèle successeur Sarkozy fait de même, il annonce la placardisation de sa mesure en août 2010.

 

Dette publique.

« Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012

Aujourd’hui elle est à 81% du PIB à presque 1 700 milliards d’euros, elle s’annonce à 84% pour 2012 ! Ce sont 450 milliards d’euros que Sarkozy a rajouté à la dette qui pèse sur les générations futures. Ce bon est le plus élevé depuis l’après guerre.

 

Golden Parachutes.

«Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes

Belles paroles, jamais tenues !

 

Gouvernement resserré.

«Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace.»

Aujourd’hui le gouvernement compte 33 membres !

 

République irréprochable.

Il l’avait annoncé la République irréprochable :

 

-       Augmentation de son salaire de 172% dés 2008,

-       Nouvel airbus présidentiel pour 176 millions d’euros,

-       Multiplication des frais de la présidence (affaire des sondages réservés à une agence amie pour des        sommes extravagantes),

-       Légions d’honneur de complaisance à foison,

-       Nomination du président de l’audiovisuel par le président lui-même,

-       Tentative de faire nommer son fils Jean à la tête de l’EPAD de la Défense,

-       Pitoyable relations d’affaires avec Jacques Servier

-       Meeting de campagne à Villepinte, coût 5 millions d’euros,

-       Etc….

 

Et enfin pour terminer la série l’emblématique :

 

« Travailler plus pour gagner plus. »

C’est plutôt travailler moins pour gagner moins :

-       Envolée des matières premières et du prix de l’énergie (gaz, électricité et pétrole),

-       Augmentation promise de la TVA

-       La non revalorisation des plafonds du barème de l’impôt sur les revenus entraine l’imposition de  plus de 250 000 foyers français jusqu’ici exonérés, et l’augmentation de l’impôt pour les autres,

-       Le gel des salaires de la fonction publique depuis trois ans.

 

Françaises, français vous savez ce qu’il vous reste à faire

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 14:34

imagesCAU40EFQ.jpgDans un périmètre sanctuarisé par le Président de la république, l’UMP se lâche, par la voix de son patron Jean-François Copé, et nous délivre un paquet infâme de mauvaise foi, d’insultes à l’égard de François Hollande, mais aussi curieusement de François Bayrou.

 

Quelle indécence de prendre appui sur des circonstances exceptionnelles et dramatiques pour relancer la campagne électorale, encouragé par l’apparence bénéfique des sondages pour leur candidat, plusieurs personnalités de l’UMP viennent de délivrer leur fiel.

 

Mme Valerie Rosso-Debord charge François Hollande pour crime de récupération. Etrange ! Le candidat socialiste s’est bien gardé de dire quoi que ce soit, il a collé aux basques du président. Que signifie une telle charge ? Est-ce par pure bêtise, sur ordre de la cellule communication du président ? Pas sûr que ce soit efficace, car l’attitude très républicaine et responsable de François Hollande n’a échappé à personne.

 

Ce matin dans un Figaro à la Une abominable, Jean-François Copé reprend les mots de Mme Rosso-Debord pour flinguer Marine Le Pen, François Bayrou, Eva Joly et bien sûr la part la plus large revient au challenger : François Hollande. L’argument principal est celui de reprocher à la gauche son angélisme à l’égard des problèmes de sécurité. Vieille lune !

 

L’UMP devrait se méfier, car donner des leçons en matière de lutte contre le terrorisme risque de se retourner contre eux : dans l’affaire de la tuerie de Montauban et de Toulouse a-t-on réagi assez vite, quel suivi a-t-on mis en œuvre pour suivre et empêcher le tueur etc…

 

La coupe est pleine. Parlons un peu de M. Copé :

 

-          Il est le créateur d’une niche fiscale fin 2004, particulièrement coûteuse pour le budget de l’état qui porte son nom, elle exonère d’impôt sur les sociétés les plus values liées à la cession d’une filiale possédée depuis au moins 2 ans. Celle-ci a coûté 22 milliard d’euros en trois ans au profit des grandes entreprises.

 

-          C’est aussi lui qui est à l’origine d’une taxation des accidentés du travail en août 2009, à savoir la fiscalisation des indemnités versées par la sécurité sociale pour les accidents du travail.

-          Toujours aussi populaire et social, en tant que maire de Meaux, il interdit dans sa ville la cantine scolaire aux enfants de chômeurs.

 

-          C’est aussi un super cumulard : Patron de l’UMP, député de Seine et Marne, maire de Meaux, président de la communauté d’agglomération, et…. un job d’avocat à temps partiel dans un grand cabinet d’affaire, le cabinet Gide Loyrette Nouel.

 

-          Un super homme ! Qui aime surtout l’argent, la loi de 1992 permet le cumul des mandats et des salaires plafonnés à 7 800 euros (plus 6 200 euros de frais), mais la loi ne concerne pas les activités du secteur privé : avocat d’affaire par exemple. Janvier 2009 il a ainsi cumulé 9 730 euros brut par mois et 200 000 euros d’honoraires d’avocat pour l’année.

 

-          Interpellé sur canal + le 6 janvier 2012 sur la nécessité de limiter le cumul des indemnités des élus il répond sèchement : «  Tu comprends si on n’a que des gens qui se contentent de 5 000 euros par mois, on n’aura que des minables. » Sic !

 

-          La justice s’intéresse aussi aux relations qu’il entretient avec le principal intermédiaire de ventes de sous-marins au Pakistan M. Ziad Takieddine. Il figure dans une photo de vacances sur le yacht de ce dernier en compagnie de Brice Hortefeux. Il est, entre autre, bénéficiaire d’un somptueux cadeau sous forme d’une Rolex offerte par M. Takieddine.

 

-          Il ouvre une guerre totale contre François Fillon qu’il soupçonne de vouloir prendre le contrôle de l’UMP en cas de défaite de Nicolas Sarkozy, pour se faire, il prend la défense de Rachida Dati dans l’affaire de la candidature à Paris qui l’oppose à Fillon.

 

-          Il est surtout très « gentil » avec ses petits camarades : Christian Estrosi, Yves Jégo, Xavier Bertrand, Jean-Louis Borloo, la perle étant réservé à Laurent Wauquiez dont il dit : « je ne suis pas sûr, que pendant la guerre Laurent Wauquiez aurait été du bon côté » se demandant si « Wauquiez n’aurait pas vendu des juifs pendant la guerre. ». ajoutons à ce délicieux marigot que Dominique Paillé déteste Copé et en dit pis que pendre.

 

C’est une partie de la revue de presse que l’on peut mettre à l’actif de M. Copé qui se permet de donner des leçons d’honneur et d’éthique au Parti socialiste.

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 14:57

imagesCANIS19I.jpgEn tout ca si elle est suspendue, elle l'est au bénéfice exclusif de Sarkozy qui ne se prive pas de faire le Président à tout bout de champ. Le débat sur la récupération est faussé, puisque celle-ci se déroule au plus haut niveau de l’état en toute impunité. Les circonstances font que le candidat Sarkozy, sautant sur l’aubaine, a quitté les habits du candidat (un peu étriqués) pour endosser en toute impunité l’habit prestigieux et solennel du Président de la république. A lui les caméras et les micros, les minutes de silences, les cérémonies religieuse, les enterrements, il est partout, omniprésent. Et la campagne serait suspendue ?

 

Mais de qui parle-t-on sans cesse? Du candidat de l’UMP à l’élection présidentielle ? Non, mais en transparence nécessairement oui. La campagne est peut être suspendue, mais elle est devenu à 30 jours du premier tour complètement illisible. La récupération est partout, selon le point de vue de chacun, quelque soit le positionnement et les propos, il y a récupération. Le président lui ne récupère pas, parait-il puisqu’il préside !

 

Cet attentat en pleine campagne pose un sérieux problème, sommes nous en situation de voter "libre de toute entrave?". Alors que la campagne était déjà sérieusement «entravée » du fait que le président sortant n’avait toujours pas présenté un programme et son chiffrage. C’est triste à dire, mais le drame de Montauban et de Toulouse l’autorise à continuer d’avancer masqué.

 

Comment faire pour sortir de cet étau ? Il n’y a rien à attendre du candidat de l’UMP qui s’est juré de faire feux de tout bois pour conserver son siège à l’Elysée. Est-ce la peur des affaires et de perdre son immunité présidentielle comme l’affirme Ségolène Royale, je ne sais pas. Par contre je suis sûr que c’est l’orgueil, l’immensité de son orgueil qui le pousse et le motive.

 

La chape de la peur est tombée sur nous, elle est de plomb et pèsera lourd sur les consciences. C’est tout un peuple qui s’embarque pour une séquence obscure, bardée de mauvais sentiments, c’est la lente montée de tout un inconscient où le pire est à attendre.

 

Et dire qu’il a déjà fallu des décennies, plus d’un siècle déjà, pour faire de Victor Hugo à Léon Blum en passant par Jean Jaurès, que la conscience collective se nourrisse un peu plus d’idéal social, d’égalité et de justice, et que s’éteignent peu à peu les feux de la haine, du racisme et l’antisémitisme, vieux démons de notre vieux pays !

 

imagesCARF16VO.jpgA l’aube de ce millénaire naissant, dans une vaste Europe en proie aux tourmentes, ces scrutins du 22 avril et du 6 mai revêtent un enjeu essentiel, déterminant pour notre avenir collectif. Une ré-élection de Nicolas Sarkozy déclencherait une séquence brutale… éloignée de toute unité nationale, l’égoïsme l’emporterait à tous les niveaux sur la solidarité, l’avenir serait injurié par un présent de court terme, les équilibres de notre société perdraient leurs fondamentaux : laïcité, égalité, justice, respect, humanité, progrès, espoir.

 

Seul un sursaut des consciences nous permettrait d’échapper à cette sorte de « finitude »  à laquelle le sarkozysme nous mènerait inexorablement par cynisme et matérialisme outrancier. Les consciences seront-elles assez nombreuses au rendez-vous, nul ne le sait encore.

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 11:58

arresttaion-tueur-de-toulouse.jpgPlusieurs campagnes électorales ont été impactées par des attentats. Revue de détail :

-          1980, l’attentat de la rue Copernic.

C’est une bombe qui fera 4 morts et une quarantaine de blessés aux abords d’une synagogue le 4 octobre 1980. Ce crime sera revendiqué par une organisation d’extrême droite Les Faisceaux nationalistes révolutionnaires. Nous sommes à 6 mois du 1er tour de l’élection présidentielle qui verra l’accession de François Mitterrand à la présidence de la république. La droite au pouvoir se révélera particulièrement maladroite avec le premier ministre Raymond Barre qui déclarera : « Un attentat qui voulait frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue » L’émotion est immense, tant ces propos irresponsables heurtent la conscience de nombreux français.

 

-          1988, la grotte d’Ouvéa.

Nous sommes le 22 avril 1988 à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. La gendarmerie de Fayaoué est attaquée par des indépendantistes Kanaks. Quatre gendarmes seront tués et seize autres pris en otages. Jacques Chirac, premier ministre, avec l’accord de François Mitterrand président de la république ordonne l’assaut de la grotte le 5 mai 1998, c’est une boucherie 19 kanaks et deux militaires sont tués. Trois jours plus tard, le 8 mai 1988, Jacques Chirac, candidat est défait à l’élection présidentielle.

 

-          2002, deux affaires majeures.

La tuerie de Nanterre.

L’événement se produit à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle qui oppose Jacques Chirac, président en exercice et Lionel Jospin, premier ministre. Richard Durn tire à l’occasion d’un conseil municipal dans la nuit du 26 au 27 mars 2002 : huit élus sont tués et dix neuf autres blessés. Immédiatement Jacques Chirac tirera profit de cet attentat en imputant la responsabilité du gouvernement de Lionel Jospin, impuissant à lutter contre la violence et l’insécurité.

L’affaire Paul Voise.

Ce n’est pas fini, trois jours avant le premier tour un retraité de 72 ans, Paul Voise est agressé à son domicile, sa maison incendiée. L’apparition du vieil homme, le visage tuméfié, à la télévision bouleverse la France entière. Les médias se déchainent, la droite aussi, l’affaire est énorme à la veille du scrutin qui verra Lionel Jospin éliminé du second tour au profit du Front national.

 

imagesCA87LRJ1.jpgAujourd’hui les attentats de Montauban et Toulouse impactent fortement la campagne présidentielle, au point que les deux principaux candidats décident de suspendre leur campagne électorale, fait sans précédent dans une élection.

Ce serait une hypocrisie sans nom de ne pas admettre qu’un tel fait favorise le président sortant qui s’est fait tout au long de la campagne le chantre de la lutte contre l’insécurité, l’immigration et toutes violences. Inutile de penser que la campagne, nous sommes à 30 jours du premier tour, va pouvoir reprendre un tour normal.

 

Les événements sont encore en cours, le tueur a été identifié, le raid cerne son domicile, on attend d’une heure à l’autre l’arrivée de Nicolas Sarkozy à Toulouse et Claude Guéant, ministre de l’intérieur coordonne en personne l’action des forces de l’ordre.

 

Cette action éclair, qui a permis de mettre fin aux tueries de ce jeune homme de 24 ans qui se réclame d’Al-Qaeda installe l’UMP dans une position confortable. Par ailleurs le fait que le tueur ait d’ors et déjà indiqué aux forces de l’ordre les motivations politiques de son geste, à savoir sanctionner l’intervention militaire en Afghanistan par le meurtre de trois jeunes militaires français, et protester contre la mort de jeunes palestiniens en tuant des enfants juifs dans une école de Toulouse, ne sera pas sans conséquences dans l’esprit des électrices et des électeurs.

 

Que peut faire François Hollande et les autres candidats de gauche pour contrer l’offensive sécuritaire qui ne va pas manquer de se lever ? Difficile de répondre à cette question tant le terrain est particulièrement glissant. Toute attaque à l’égard de Nicolas Sarkozy sera entendue comme une atteinte au Chef de l’état…, oui le candidat Nicolas Sarkozy dispose désormais du formidable bouclier qu’est la fonction de Président de la république en période de crise.

 

Attendons-nous à une campagne qui va s’étouffer sur elle-même au grand bonheur du président sortant. Sans faire de pronostic définitif, cette étrange campagne marquée depuis le mois de novembre par des sondages donnant systématiquement gagnant le candidat socialiste, pourrait inverser la tendance. A cet égard les prochains sondages vont être déterminants.

 

La gauche toute entière devrait bien réfléchir aux conséquences de cette situation. Sa responsabilité est désormais immense, une réélection de Nicolas Sarkozy déboucherait sur un démantèlement massif des services publics, de l’action sociale dans son ensemble de l’état et l’anéantissement de voir l’Europe évoluer dans un sens plus solidaire et communautaire. Elle s’honorerait par une discipline de respect mutuel et une certaine coordination des actions des uns et des autres. Seule cette unité et cette solidarité  peuvent donner encore un espoir au peuple de gauche de voir l’un des siens à la Présidence de la république. Stop à la surenchère à gauche, stop au mépris et unité d’action devraient être les mots d’ordre communs à tous.

 

Déclaration de François Hollande avant son départ pour Montauban

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 15:28

696419_nicolas-sarkozy-a-bagneres-de-luchon-le-14--copie-1.jpgVoilà en quels termes Nicolas Sarkozy s’est exprimé ce mardi matin devant quelques dizaines d’élèves du collège francois Couperin à Paris :

 

Ça s'est passé à Toulouse, dans une école confessionnelle, avec des enfants de familles juives, mais ça aurait pu se passer ici. Il aurait pu y avoir le même assassin, ces enfants sont exactement comme vous» et d’ajouter «Ces enfants avaient 3 ans, 6 ans et 8 ans, et l'assassin s'est acharné sur une petite fille, il faut réfléchir à ça».

 

Notre chef d’état n’a pas de diplôme de psychologue scolaire, c’est vrai et par ailleurs sa politique de suppression de poste a conduit à réduire drastiquement les postes de psychologues dans les établissements scolaires. Mais avec un peu de jugeote et de bon sens il aurait du éviter d’employer ces mots là, ces images là. L’insistance sur la petite fille et l’acharnement sont des propos que l’on peut tenir entre adultes et encore.

 

Nous sommes dans un contexte d’attentat, il aurait été plus utile de parler positivement aux enfants (et aux adultes aussi) sur la nécessité de faire barrage à tout acte et tout propos raciste et antisémite. Il aurait été juste d’associer à cet hommage les trois militaires assassinés, deux d’origine maghrébines et un des Antilles, ce qui n’est pas un hasard et participe de la démarche idéologique de l’assassin. Il aurait pu rappeler qu’il ya des mots qui tuent.

 

Il n’en a rien été, et dans ce contexte de suspension provisoire de la campagne électorale, il aurait pourtant bien été utile de faire de la politique au bon sens du terme. Non c’est le registre de la peur et de l’insécurité qui a été cultivé au nom d’une prétendue bonne conscience.

Une fois de plus, et j’en suis désolé, le président sortant a joué sa partition préférée celle de la « partition » de la population et de la peur.

 

Nous aurions tant aimé entendre une grande leçon de républicanisme et de civilité (à défaut on nous avait servi précédemment un discours sur les civilisations) à la hauteur des responsabilités premières qui sont celles de tout chef d’état : élever le propos, rassembler, et faire entendre la voix de la raison et du progrès comme barrage essentiel à la barbarie.

 

Nous sommes bien loin du compte !

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  • Le blog de Jean pelletier
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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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