Marcel, Camille, Adrien Pelletier est né le 6 décembre 1914 à Goncourt dans la Haute-Marne et il est mort à Vandœuvre-lès-Nancy le 14 mars1996. D’origine modeste il est l’ainé de six enfants : Jeanine, Georges, Robert, Edmond et Gilbert.
Son père, Adrien Pelletier est né à Harréville-les-Chanteurs, le 3 juillet 1889 (il est mort à Vittel le 12mars 1972), son père, Victor, Martin, Marc Pelletier (né le 16 avril 1860 à Malaincourt-sur-Meuse, décédé le 4 janvier 1929), était venu s’y installer comme ciseleur avec Léonie, Marie, Angelina Dondorff, d’origine allemande née le 1er février 1860 à Saint Thiebault et décédée le 15 janvier 1938 (Son père se prénommé Louis Dondorff et sa mère Catherine Massillet). Ils ont eu trois enfants.
Seule la généalogie de la famille permet de remonter un peu plus loin pour Victor Pelletier, son père Constant, André Pelletier était né à Doncourt-sur-Meuse le 21 février 1819 et il est décédé le 7 juin 1890. Sa mère Marguerite Thiébault est né le 21 octobre 1821 à Malaincourt-sur-Meuse elle est morte le 21 décembre 1903. Ils ont connu l’Empire, la Restauration, le Second Empire, la guerre de 1870, et la troisième république. Ses grands parents sont Claude Peltier et Anne-Marie Simon, qui eux, ont connu la Révolution Française.
Sa mère Marthe Lomont est née à Goncourt le 3 octobre 1894, elle est décédée à Vittel le 25 octobre 1978, elle avait deux sœurs Blanche et Pierette, qui a épousé Edmond Collignon et a vécu à Harreville-les-Chanteurs, et deux frère Charles Lomont, qui après avoir fait la guerre de 14-18 est parti vivre dans le Nord de la France, et un jeune frère Charles, dont l’histoire est assez triste. Il avait été placé dans une ferme très jeune, comme cela était coutumier dans les familles pauvres. De retour chez ses parents Joseph, Maximin Lomont et Adeline Maurice, pour quelques jours, malgré ses plaintes et du sort qui lui était fait, ses parents lui font savoir qu’il doit impérativement y retourner, il s’est pendu sur le chemin qui menait à la ferme.
Sa sœur Blanche avait un mari parti à la guerre de 14-18, lui aussi, pendant ce temps là, il fallait travailler pour survivre, elle se serait épuisée à la tâche et serait morte d’épuisement. La tradition familiale narre une version plus heureuse, mais incertaine, elle aurait rencontré un représentant de commerce et se serait enfuie avec lui …
Adrien travaillait aux Chemins de Fer de l’Est à Nancy où il résidait avec Marthe. Ils se sont mariés en 1914, l’année de la déclaration de la guerre. Adrien a été tout de suite mobilisé, Marthe est venue s’installée chez ses parents à Goncourt où Marcel est né la même année. En 1924, ils étaient installés à Rozerotte où Marthe était garde barrière et Adrien employé à la SNCF sur les voies. Après une vie difficile, mais heureuse, ils ont pris leur retraite à Harreville-les-Chanteurs en s’installant, dans l’ancien café de la gare. Marcel achètera un peu plus tard une maison en bout de village à deux pas de la gare, tout près de ses parents.
Mais revenons en arrière, Marcel est un élève brillant, remarqué par son instituteur qui lui obtiendra une bourse pour étudier à Mirecourt où il passera son baccalauréat. Il y fera la rencontre de sa femme, originaire de Mirecourt Madeleine, Marie-Louise Picard.
Tout jeune marié, il est appelé sous les drapeaux en 1935, il suit le peloton des élèves officiers de réserve et sort sous-lieutenant de réserve de l’école du génie militaire de Versailles, en 1936. Il pris part alors à l’aménagement des régions fortifiées de Metz.
Mobilisé en 1939, au 201e bataillon du génie de forteresse de Faulquemont, il est sévèrement blessé à Creutzwald. Guéri, il est admis à l’école du Génie d’Avignon, où sa famille le rejoint, puis à l’école supérieure des bâtiments militaires. Il est alors intégré au corps des ingénieurs du bâtiment.
A la sortie de la guerre, il travaillera quelques années dans une entreprise de bâtiment. Mais la crise sévit, pour subvenir aux besoins de sa famille, il a déjà quatre enfants, il rejoint de nouveau l’armée.
En 1946, il entre au service de la reconstruction, il y excelle, sa pratique courante de l’anglais et de l’allemand lui est particulièrement utile. Il fait la liaison avec l’armée américaine. Il sera en poste à Epinal jusqu’en 1953 où sa carrière militaire le mène à Nancy.
Promu chef de bataillon, il sert à partir de 1961 à la direction des travaux du génie saharien à Colomb-Béchar, en Algérie. Il rejoint ensuite la direction des travaux du génie à Nancy, puis la direction régionale à Metz pour quelques années. Il rejoint ensuite à nouveau Nancy comme directeur des travaux du génie avec le grade de colonel.
Décoré de la croix de guerre 39-45 avec citation en 1965, il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1971 et reçoit les insignes de l’Ordre National du mérite en 1973.
Directeur des travaux du génie de Nancy jusqu’à sa retraite, on lui doit notamment la construction du mess des officiers, rue du maréchal Juin à Nancy. Consacrant toute sa vie à l’armée, il laisse le souvenir d’un ingénieur militaire d’une exceptionnelle compétence.
Marcel et Madeleine ont eu cinq enfants : Claude, Daniel, Michel, Pierre et Jean et de nombreux petits et arrières petits enfants.
Il prend sa retraite qu’il occupera à embellir sa maison et surtout son jardin à Harreville-les-Chanteurs. Il laisse à ses enfants le souvenir d’un homme de paix, d’un père aimant et attentionné, toujours disponibles pour ses enfants. Il aimait plus que tout son jardin qu’il faisait toujours visiter à l’arrivée d’un membre de sa famille et au retour, c’était toujours des gerbes de fleurs et des cageots de légumes. La terre fut son univers et la leçon qu’il laisse à ses héritiers, une leçon de plénitude, de respect et de confiance en l’avenir en héritage …
NB
Merci à ma mère, ma sœur et mes frères, mes cousines, mon neveu pour avoir contribué à cette rédaction par les brides de souvenirs qu’ils m’ont transmis, qu’il en soit tous remerciés de tout cœur.