Nicolas Sarkozy va annoncer sa candidature dans le courant de la semaine, probablement mercredi dans le cadre d’une interview. Ce n’est pas ce qu’il avait imaginé. Il avait initialement pensé faire sa déclaration le plus tard possible, début mars, pour user de l’effet Président le plus longtemps possible.
Une accumulation de contrariétés l’ont amené à précipiter l’événement : sa position très défavorable dans les sondages et ceci malgré toutes une série de tentatives de déstabilisation de François Hollande qui ont échoué les unes après les autres, les implications judiciaires de plusieurs de ses anciens collaborateurs ou même ministre, affaire Woerth entre autres, les cafouillages de plusieurs de ses ministres (entre les conneries du secrétaire à la santé qui conseille au SFD de rentrer chez eux pour lutter contre le froid, ses ministres qui ne savent pas compter ou convertir un hectare en m2) …
Nicolas Sarkozy s’est senti «nu», dans l’impossibilité de relancer la machine gouvernementale, impossible de faire un remaniement ministériel, c’est trop tard. Il ne peut compter que sur lui et lui seul. Ainsi joue-t-il désormais son va tout. C’est la raison pour laquelle la campagne présidentielle est à son tournant. Car Nicolas Sarkozy a de la ressource et de l’habilité à faire valoir. Il faudra à partir de mercredi être très attentif au traitement de l’actualité par les médias et aux sondages. François Hollande le sait bien, que même en position de favori, rien n’est encore joué.
Par contre d’ici quinze jours, si le Président n’a pas réussi à inverser le rapport de force, les socialistes peuvent se préparer à occuper le pouvoir dans des conditions économiques difficiles, mais dans un contexte politique où ils auront à leur disposition tous les pouvoirs : la Présidence de la république, le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Sénat, les régions, une large majorité des conseils généraux et les principales grandes de villes de France.
Ce sera une chance, s’ils réussissent là où l’UMP et Nicolas Sarkozy ont échoué : en réduisant le chômage et la dette publique, en réindustrialisant la France, en redonnant à l’école publique son lustre d’antan et en relançant la dynamique européenne.