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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 11:39

Il a le tissu, le costume et le décor dans le sang …. L’héritage de son arrière jerome-kaplan.jpggrand père Charles Fridrich (1876-1952, décorateur de l’Ecole de Nancy) n’y est pas pour rien. Il le revendique. Je me souviens de lui petit, déjà attiré par le dessin et les étoffes, dans le grenier du château familial où il allait trier et chercher les échantillons de tissus de son grand père. Depuis il a fait un sacré chemin et aligne un parcours artistique impressionnant.

Né à Paris en 1964, il vit en province et suit un parcours scolaire normal. Il intègre la célèbre Ecole de la rue Blanche, aujourd’hui ENSATT. Il choisit la section Scénographie qu’il suit de 1985 à 1987. Très vite il est remarqué par ses professeurs et ses condisciples. Ainsi en 1987, l’année de sa sortie, il est retenu par Pierre Vielhecaze qui monte avec ses élèves comédiens « Killing is not a murder » (Pamphlet publié en 1657 qui préconise l’assassinat d’Oliver Cromwell). Ils sont 7 élèves scénographes à concourir pour proposer des décors et des costumes. C’est lui qui sera retenu et plébiscité par les autres élèves. Il découvre à cette occasion que son inclinaison le porte encore plus vers les costumes que les décors.

Ce premier travail lui ouvre la voie, il reconnait lui-même que la rencontre avec des costumières telle que Béatrice Vermande a été déterminant pour lui. Le degré d’exigence de Pierre Betoulle, professeur de costumes à l’école lui a été profitable : « C'était vraiment un plaisir de collaborer et d'apprendre "sur le tas" avec ses élèves. Je lui dois beaucoup, car c'est lui qui m'a distingué parmi d'autres, et avec cet atelier d'élèves qui était presque déjà un vrai spectacle, j'ai réellement compris ce qu'était le métier de scénographe. »

jerome-kaplan2.jpgCe sera encore lui qui donnera son nom à Ariel Garcia Valdès qui lui confiera la création des costumes pour son « Barbier de Séville », au festival de Saint Céré. Puis il le fera travailler sur « Don Quichotte » de Massenet et « Montezuma » de Vivaldi. Ensuite il fera « L’arche de Noé » de Britten et s’attaquera à une œuvre beaucoup plus contemporaine « le Journal d’usager de l’espace », texte de George Perec et musique de Didier Lockwood, mises en scène de Charlotte Nessi et produites par l’Opéra Bastille. Il est lancé et devient un artiste de renommée pour la qualité de son travail. Depuis il n’a jamais cessé de travailler, parcourant le monde entier. C’est désormais un « cousin » qui courre la planète.

1991, c’est l’année de sa rencontre avec le chorégraphe Jean-Christophe Maillot et les prestigieux ballets de Monte Carlo. Il travaille pour lui sur les décors et les costumes. Son travail est minutieux, chaque costume fait l’objet d’un dessin et d’un suivi de fabrication très minutieux. Jérôme Kaplan explique ainsi son travail : « J’ai toujours aimé dessiner. Mon travail est très proche de la haute couture. Mais, c’est aussi assez différent, la manière de faire est moins poussée pour la scène, les broderies sont moins fines, les silhouettes sont plus exagérées, les étoffes plus solides, plus résistantes. C’est pour cela que je trouve que les couturiers qui travaillent pour la scène, font trop de haute couture, et du coup ce n’est plus visible sur scène. »

jerome-kaplan3.jpgIl va faire successivement : L’Enfant et les sortilèges, Roméo et Juliette, Cendrillon, Casse-noisette Circus, Œil pour Œil, Puis se sera la grande aventure en décembre 2009 avec le Ballet national de Chine à Pékin, avec le réalisateur Zhang Yimou et le chorégraphe Xin Peng Wang : Epouses et Concubines, le spectacle sera aussi présenté au théâtre du Châtelet à Paris. Puis il enchaine avec Le Prince des Pagodes de Britten avec Bertrand d’At à l’Opéra de Strasbourg et In the Mood for Love pour le Ballet de Shanghai en Chine. De la Chine à la Finlande, il n’y a qu’un pas : ce sera The Wood Nymph de Sibelius avec encore Xin Pen Wang pour le Ballet national de Finlande.

Ce sera la rencontre avec la chorégraphe Karine Saporta et la Comédie Française : Feu le Music hall. Retour vers l’Asie, où son travail est très demandé, La Fille mal gardée de Hérold et Hertel avec le Ballet national de Corée à Séoul. Entre temps il aura fait une petite pose en Egypte, Dans le Regard de la Nuit, à l’opéra du Caire.

Puis c’est un ballet incessant entre l’Opéra de Strasbourg, celui de Stockholm, de Nantes, la Comédie Française, le Théâtre national de Chaillot avec le magnifique spectacle de Quand vient la Nuit de Hanif Kureishi mis en scène par Garance. Il travaille sur tous les répertoires et avec les plus grands metteurs en scène et chorégraphe du monde entier.

En 2010, il fera la rencontre du chorégraphe Alexeï Ratmaski pour les décors et les costumes de Don Quixote de Minkus avec le Ballet national d’Amsterdam.

jerome-kaplan5.jpgEn avril 2011, Jérôme Kaplan retrouve ses racines avec la Russie. Son grand père paternel a fuit avec toute sa famille la révolution russe pour trouver refuge en France. Alexandre Kaplan (1901 -1973) a impressionné fortement sa famille, et Jérôme, fort de l’héritage artistique de son arrière grand père,  a trouvé aussi l’inspiration dans le personnage de ce grand père, ingénieur et astronome amateur, et l’auteur d’un très beau livre, préfacé par l’abbé Pierre « Gandhi et  Tolstoï : les sources d’une filiation»,Imprimerie L. Stoquert, Nancy 1949.

Il dessine les décors et les costumes pour la création mondiale des Illusions perdues, d’après Balzac, chorégraphie d’Alexeï Ratmansky sur une musique de Leonid Desyatnikov au très célèbre Théâtre du Bolchoï à Moscou.

Pour ce travail il recevra le Golden Mask du meilleur Créateur de Costumes en 2012. Il aura à ce moment une pensée émue pour l’Ecole de la rue Blanche et celui qui a été son professeur Pierre Betoulle , qui a su, avant tout le monde, déceler en lui le talent qu’il exploite aujourd’hui pour le plus grand bonheur du public.

 

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  • Né en 1952, ancien élève de l’Institut d’études politique de Paris et titulaire d’une Maîtrise de Lettres , j'ai   été Directeur des Relations Extérieures de l’ADAMI et professeur associé à l'université d'Evry . Je suis aujourd'hui à la retraite et je continue à enseigner. Ce blog est né d'une passion celle de l'écriture, liée à mon insatiable curiosité., d'où la diversité des rubriques.
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Bonne lecture.
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